dimanche 2 novembre 2008

Actes 25,1 à 12


Texte biblique

Festus, étant arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem. Les principaux sacrificateurs et les principaux d’entre les Juifs lui portèrent plainte contre Paul. Ils firent des instances auprès de lui, et, dans des vues hostiles, (25–3) lui demandèrent comme une faveur qu’il le fît venir à Jérusalem. Ils préparaient un guet–apens, pour le tuer en chemin. Festus répondit que Paul était gardé à Césarée, et que lui–même devait partir sous peu. Que les principaux d’entre vous descendent avec moi, dit–il, et s’il y a quelque chose de coupable en cet homme, qu’ils l’accusent. Festus ne passa que huit à dix jours parmi eux, puis il descendit à Césarée. Le lendemain, s’étant assis sur son tribunal, il donna l’ordre qu’on amenât Paul. Quand il fut arrivé, les Juifs qui étaient venus de Jérusalem l’entourèrent, et portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations, qu’ils n’étaient pas en état de prouver. Paul entreprit sa défense, en disant : Je n’ai rien fait de coupable, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. Festus, désirant plaire aux Juifs, répondit à Paul: Veux–tu monter à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses en ma présence ? Paul dit : C’est devant le tribunal de César que je comparais, c’est là que je dois être jugé. Je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais fort bien. Si j’ai commis quelque injustice, ou quelque crime digne de mort, je ne refuse pas de mourir ; mais, si les choses dont ils m’accusent sont fausses, personne n’a le droit de me livrer à eux. J’en appelle à César. Alors Festus, après avoir délibéré avec le conseil, répondit : Tu en as appelé à César ; tu iras devant César.

Réflexion

Paul devant Festus :

A peine nommé et arrivé sur place, le nouveau gouverneur se rendit à Jérusalem où il reçut la visite des grands prêtres et des notables juifs qui portèrent plainte contre Paul et lui demandèrent la faveur qu’il soit jugé à Jérusalem. Malgré le temps passé, l’hostilité des adversaires de Paul n’avait en rien diminué : leur objectif inavoué était le même : profiter de l’occasion du déplacement de Paul pour lui tendre un guet-apens et le supprimer.

Festus ne céda pas immédiatement à leur instance. Responsable de représenter Rome, il ne pouvait agir à sa guise et se devait de le faire en conformité avec les lois de l’empire qui exigeaient que justice soit rendue indépendamment des intérêts des parties. Aussi, si Paul ne fut pas livré entre les mains de ses adversaires, il ne le dut pas d’abord à Festus, qui était d’une personnalité moins ouverte à l’équité que Félix, mais au cadre législatif romain dans lequel Festus se devait d’exercer sa charge. Quand les hommes ne nous sont pas favorables, la loi reste le dernier rempart sur lequel nous pouvons nous appuyer pour que justice nous soit rendue.

Mis une fois de plus en accusation de façon grave et mensongère, Paul n’eut pas le loisir de se défendre de la même manière que devant Félix. Festus, semble-t-il, n’avait pas le même intérêt ni la même sensibilité que Félix sur les questions religieuses et spirituelles. Voyant que Festus était prêt à céder aux instances de ses adversaires qui réclamaient son jugement à Jérusalem, Paul choisit d’en appeler directement à César, signifiant par là qu’il préférait être jugé par une juridiction païenne et laïque que de courir le risque d’un mort prématurée et injuste au milieu de son peuple. Paul fera ici le choix inverse de Jésus qui, sachant ce qui allait Lui arriver, ira à Jérusalem. La différence entre les deux hommes tient au fait que s’il était indispensable, pour le salut du monde, que Jésus meure, il était préférable pour la même raison que Paul vive. Le choix de Paul ne fait cependant que confirmer la vérité mise en évidence par la croix, à savoir le rejet par Israël et ses autorités du salut offert par Dieu en Christ. Paul, en ayant appelé à César, Festus décidera qu’il ira à César ! Son sort n’en est pas pour autant meilleur, mais, au moins, aura-t-il la possibilité, pour un temps encore, de poursuivre sa course et d’être témoin du Christ devant d’autres autorités.

Que Dieu soit loué pour la sagesse qu’Il donne en son temps à chacun de Ses serviteurs. Bien que devant être prêt à mourir pour Christ, la Bible ne fait nulle part l’apologie du martyr. Le martyr est une fin possible, quant elle ne peut être évitée; mais elle ne doit pas être choisie volontairement si elle peut l’être.

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