samedi 8 novembre 2008

Actes 28,11 à 31


Texte biblique

Après un séjour de trois mois, nous nous embarquâmes sur un navire d’Alexandrie, qui avait passé l’hiver dans l’île, et qui portait pour enseigne les Dioscures. Ayant abordé à Syracuse, nous y restâmes trois jours. De là, en suivant la côte, nous atteignîmes Reggio ; et, le vent du midi s’étant levé le lendemain, nous fîmes en deux jours le trajet jusqu’à Pouzzoles, où nous trouvâmes des frères qui nous prièrent de passer sept jours avec eux. Et c’est ainsi que nous allâmes à Rome. De Rome vinrent à notre rencontre, jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois Tavernes, les frères qui avaient entendu parler de nous. Paul, en les voyant, rendit grâces à Dieu, et prit courage. Lorsque nous fûmes arrivés à Rome, on permit à Paul de demeurer en son particulier, avec un soldat qui le gardait. Au bout de trois jours, Paul convoqua les principaux des Juifs ; et, quand ils furent réunis, il leur adressa ces paroles : Hommes frères, sans avoir rien fait contre le peuple ni contre les coutumes de nos pères, j’ai été mis en prison à Jérusalem et livré de là entre les mains des Romains. Après m’avoir interrogé, ils voulaient me relâcher, parce qu’il n’y avait en moi rien qui méritât la mort. Mais les Juifs s’y opposèrent, et j’ai été forcé d’en appeler à César, n’ayant du reste aucun dessein d’accuser ma nation. Voilà pourquoi j’ai demandé à vous voir et à vous parler ; car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte cette chaîne. Ils lui répondirent : Nous n’avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet, et il n’est venu aucun frère qui ait rapporté ou dit du mal de toi. Mais nous voudrions apprendre de toi ce que tu penses, car nous savons que cette secte rencontre partout de l’opposition. Ils lui fixèrent un jour, et plusieurs vinrent le trouver dans son logis. Paul leur annonça le royaume de Dieu, en rendant témoignage, et en cherchant, par la loi de Moïse et par les prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. L’entretien dura depuis le matin jusqu’au soir. Les uns furent persuadés par ce qu’il disait, et les autres ne crurent point. Comme ils se retiraient en désaccord, Paul n’ajouta que ces mots : C’est avec raison que le Saint–Esprit, parlant à vos pères par le prophète Esaïe, a dit : Va vers ce peuple, et dis : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, Qu’ils ne comprennent de leur cœur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens, et qu’ils l’écouteront. Lorsqu’il eut dit cela, les Juifs s’en allèrent, discutant vivement entre eux. Paul demeura deux ans entiers dans une maison qu’il avait louée. Il recevait tous ceux qui venaient le voir, prêchant le royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus–Christ, en toute liberté et sans obstacle.

Réflexion

Paul à Rome :

Après 3 mois passés à Malte, Paul put repartir avec tous ceux qui l’accompagnaient jusque Rome, destination ultime de son voyage. Arrivé sur place, il fut l’objet d’une garde bienveillante qui lui permit de recevoir et d’accueillir tous ceux qui, ayant entendu parler de lui, venaient le visiter. Le premier souci de l’apôtre à Rome sera de convoquer les notables juifs, les principaux de sa nation, pour leur expliquer de vive voix le dilemme dans lequel il se trouvait et la raison de son envoi en comparution à Rome.

En effet, si la foi de Paul suscitait l’opposition de ceux de son peuple attaché à Moïse, Paul n’en était pour autant pas moins juif qu’eux. Aussi, dans son intention d’annoncer l’Evangile, était-il soucieux, à cause de l’opposition qu’il suscitait parmi les siens, de ne porter en aucun cas, dans sa défense auprès de l’empereur, préjudice à sa nation. Paul était ainsi tiraillé entre deux identités auxquelles il tenait autant l’une qu’à l’autre. Attaché à Christ, il n’était, par souci de ne pas nuire à ses coreligionnaires, nulle question pour lui de changer en quoi que ce soit la teneur et les implications de son message. Juif de naissance, il lui aurait été insupportable de voir la souffrance de son peuple augmenter à cause du témoignage qu’il voulait rendre à Christ. Paul expliqua donc que c’est contraint et forcé qu’il dut faire cette démarche d’appel à l’empereur qui l’amenait dans la capitale.

Dieu répondra au souci de Paul, à la fois d’être jusqu’au bout un témoin de Christ et de ne pas porter préjudice par ce témoignage à son peuple d’origine, de deux manières :

1. à cause de la liberté qui lui sera octroyé, il aura pendant deux ans l’occasion de faire connaître l’Evangile à un grand nombre de personnes à Rome même. Tous, s’ils le voulaient, juifs comme païens, pouvaient avoir l’occasion de connaître Christ., et de quelle manière la foi en Christ s’accordait pleinement avec la foi judaïque ancienne.

2. les deux ans minimaux accordés à Paul à Rome vont détacher la raison de sa présence dans la capitale du lien et du conflit qui était la cause de sa venue. C’est pour son témoignage sur place, sa foi au Christ-Roi, qu’il sera exécuté et mis à mort par ordre de l’empereur Néron. Paul moura en martyr pour Christ sans avoir eu à témoigner contre les siens : ce qui aurait été pour lui une cause de tristesse ombrageant fortement sa joie de témoin.

Que le Seigneur nous donne de Lui être fidèle sans calcul jusqu’au bout, sachant que c’est Toi, Seigneur, qui prépare pour nous la sortie la meilleure de ce monde pour Ta gloire !

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