samedi 1 novembre 2008

Actes 24,24 à 27


Texte biblique

Quelques jours après, Félix vint avec Drusille, sa femme, qui était Juive, et il fit appeler Paul. Il l’entendit sur la foi en Christ. Mais, comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit : Pour le moment retire–toi ; quand j’en trouverai l’occasion, je te rappellerai. Il espérait en même temps que Paul lui donnerait de l’argent ; aussi l’envoyait–il chercher assez fréquemment, pour s’entretenir avec lui. Deux ans s’écoulèrent ainsi, et Félix eut pour successeur Porcius Festus. Dans le désir de plaire aux Juifs, Félix laissa Paul en prison.

Réflexion

Paul devant Félix et Drusille, sa femme :

Pour la seconde fois, et sans doute sur la sollicitation de sa femme, Félix envoya chercher Paul pour l’entendre. La motivation du gouverneur à ce sujet devait être double : d’une part, il voulait sans doute satisfaire à la curiosité de sa femme qui, précise le texte, était juive, donc, bien informée de l’espérance messianique qui habitait son peuple; d’autre part, dit Luc, il espérait quelque part, peut-être pas cette fois-ci mais à la longue, que Paul, leader reconnu du peuple chrétien, lui donne de l’argent, ou, du moins, lui en propose pour sa libération.

Peu importe ! Quelles que soient les circonstances et les motivations de ses auditeurs, Paul ne va pas pour autant adapter son message ! Plus que sur la grâce de Dieu, Paul va faire porter son entretien avec eux sur les thèmes premiers de la justice, du jugement et de la maîtrise de soi. Se faisant, il est fidèle à la ligne qu’il ne cessera de suivre en annonçant l’Evangile et en développant les fondements sur lesquels il repose. La bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ n’a aucun sens si elle n’est pas précédée pour chacun de la mauvaise nouvelle de la disqualification de chacun au regard de la justice de Dieu. Cette conviction doit encore aujourd’hui être le fondement sur lequel se fonde notre annonce de la bonne nouvelle du salut en Christ !

Bien que l’Ecriture ne dise rien de la réaction et d’une conversion éventuelle de Drusille, la prédication de Paul, en ce qui concerne Félix, atteint son but. Celui-ci, dit Luc, ne put rester ni indifférent, ni à l’aise face au discours de Paul. Mais, remué jusqu’au plus profond de lui-même, et saisi de crainte, il renvoya Paul sur le champ. Le temps passant, l’impression première laissée par la prédication de Paul s’estompa et, comme nous l’avons vu, c’est pour des motivations plus mercantiles que, plus tard, il s’entretint de nouveau avec l’apôtre. Félix est la démonstration même de deux réalités :

- la 1ère est celle énumérée en 2 Cor 2,14 à 16 : nous sommes, dit Paul, lorsque nous annonçons l’Evangile, à la fois une odeur de mort et une odeur de vie pour ceux à qui nous l’annonçons. L’impact de notre prédication ne se mesure pas au nombre de conversions, mais d’abord à la réaction de ceux qui l’entendent. Une réaction de crainte, d’opposition est la preuve que notre message a atteint son but, qu’il a touché. La conclusion n’est peut-être pas celle que nous espérions, mais la mission a été remplie : le message a été prêché, entendu et compris. Le Saint-Esprit a travaillé les coeurs et touché les consciences.

- la seconde est que si, au jour où nous entendons la voix de Dieu, nous n’y répondons pas, nous risquons fort de l’oublier, de nous endurcir et de ne plus, à l’avenir, y être sensible. Certes, il est bon, à l’écoute de l’Evangile, de prendre conscience de l’engagement qu’il signifie, du prix qu’il exige. Mais ne tergiversons pas de trop car, à vouloir comme Félix prendre du recul, nous risquons de ne jamais prendre l’élan nécessaire pour nous lancer dans le saut de la foi. Une fois convaincu, il n’y a plus à réfléchir. Tout temps, tout délai que l’on s’accorde revient à donner à Satan l’occasion de nous séduire et de nous éloigner davantage de la proximité du salut : Hébr 3,7.15

Que le Seigneur nous donne dans Sa grâce d’appliquer encore aujourd’hui ce principe d’écoute à tout ce que nous entendons de sa part !

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