dimanche 31 août 2008

Actes 9,19 à 31

Texte biblique

Et aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l’entendaient étaient dans l’étonnement, et disaient : N’est–ce pas celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n’est–il pas venu ici pour les emmener liés devant les principaux sacrificateurs ? Cependant Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ. Au bout d’un certain temps, les Juifs se concertèrent pour le tuer, et leur complot parvint à la connaissance de Saul. On gardait les portes jour et nuit, afin de lui ôter la vie. Mais, pendant une nuit, les disciples le prirent, et le descendirent par la muraille, dans une corbeille. Lorsqu’il se rendit à Jérusalem, Saul tâcha de se joindre à eux ; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu’il fût un disciple. Alors Barnabas, l’ayant pris avec lui, le conduisit vers les apôtres, et leur raconta comment sur le chemin Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment à Damas il avait prêché franchement au nom de Jésus. Il allait et venait avec eux dans Jérusalem, et s’exprimait en toute assurance au nom du Seigneur. (9–29) Il parlait aussi et disputait avec les Hellénistes ; mais ceux–ci cherchaient à lui ôter la vie. Les frères, l’ayant su, l’emmenèrent à Césarée, et le firent partir pour Tarse. L’Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, s’édifiant et marchant dans la crainte du Seigneur, et elle s’accroissait par l’assistance du Saint–Esprit.

Réflexion

Les premiers jours de la vie nouvelle de Saul :

Saul ayant été l’un des adversaires les plus acharnés de la communauté nouvelle habitée par la foi en Christ, le changement opéré en lui par le retournement spirituel qu’il vécut se manifesta dès les jours qui le suivirent. Venu pour arrêter les disciples de Christ à Damas, le voici maintenant qui se retrouve au milieu d’eux pour annoncer avec eux le message qu’il s’efforçait auparavant de combattre et de détruire. Ce revirement brutal et total ne tarda pas à faire lever contre sa personne une forte opposition, opposition qui,à l’instar de celle vécue par son nouveau Maître avant lui, ira jusqu’au complot et au projet d’assassinat contre lui. Mais le temps n’était pas pour Saul à la mort et au sacrifice, mais au témoignage. A deux reprises, à Damas puis à Jérusalem, Saul devra son salut à la fuite.

Saul n’eut, dans les premiers jours de sa nouvelle vie, cependant pas à se battre seulement contre la colère des alliés de son ancien camp. Il dut aussi affronter la méfiance de ses nouveaux, sceptiques et incrédules quant à la réalité du changement opéré en lui par l’Esprit de Christ. Il fallut ainsi l’engagement et toute la force de persuasion d’un Barnabas pour convaincre les disciples de Jérusalem de recevoir Saul comme il se doit. Le passé anti-chrétien de certains peut ainsi tellement leur coller à la peau qu’il faut à la communauté chrétienne un pas de foi en la capacité de Christ pour croire au changement qu’il est capable d’opérer dans la vie d’un homme. Que le Seigneur nous donne de croire à la puissance de transformation de Son Esprit dans les coeurs. Béni soit Dieu pour les miracles qu’Il est aujourd’hui capable d’opérer dans les vies à la louange de la gloire de Son nom. Glorifie, magnifie Ton nom, ô Dieu, par des vies changées !

A peine enfanté à la vie nouvelle, Saul se révèle être un instrument puissant et efficace entre les mains du Seigneur. Il se met à proclamer le Christ : v 20, il confond les Juifs qui sont à Damas en démontrant que Jésus est le Christ annoncé dans les Ecritures (alors qu’il était venu au départ pour la mission inverse : aider les juifs à combattre la doctrine nouvelle qui se répandait comme une traînée de poudre), il s’exprime avec assurance au nom du Seigneur, parle et débat avec tous.... Dès les premiers jours de sa vie avec Christ, Saul manifeste les signes de la vocation particulière qui est la sienne. Homme d’une forte culture, imprégné de la connaissance des Ecritures, il peut directement être un outil utile et efficace pour le Saint-Esprit. Saul démontre une fois de plus également que le premier ministère dans l’ordre d’importance que le Saint-Esprit donne aux disciples de Christ, et plus particulièrement à ceux qu’Il met à part pour être Ses serviteurs et Ses témoins dans le monde, est le ministère de la Parole. Que le Seigneur donne, accorde de nouveaux Saul, des serviteurs de Dieu puissants à Son service !

samedi 30 août 2008

Actes 9,1 à 19


Texte biblique

Cependant Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur, et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amenât liés à Jérusalem. Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes–tu ? Il répondit : Qui es–tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux–tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève–toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but. Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias ! Il répondit : Me voici, Seigneur ! Et le Seigneur lui dit : Lève–toi, va dans la rue qu’on appelle la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d’Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu’il recouvrât la vue. Ananias répondit : Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem ; et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit : Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël ; et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom. Ananias sortit ; et, lorsqu’il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant: Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint–Esprit. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé ; et, après qu’il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.

Réflexion

Conversion de Saul de Tarse :

S’il est une conversion qui démontre que son vécu est le résultat de l’oeuvre de Dieu dans une vie, c’est bien celle de Saul. Car c’est alors qu’il était rempli de colère, de haine et de projets contre les disciples de Christ que, par une intervention personnelle et surnaturelle, Celui-ci va l’arrêter et opérer dans sa vie un retournement radical. En route pour Damas, muni de mandats signés par le grand-prêtre l’autorisant à mener à bien ses sombres projets, c’est tremblant, désarçonné, confus, aveugle qu’il va entrer dans la ville, semblable à un handicapé, incapable de pouvoir se guider seul dans les rues de la cité. Au-delà des effets physiques qu’eut sur Saul la révélation de Christ, c’est d’abord et surtout intérieurement, dans son âme et son esprit, qu’eut lieu le plus grand écroulement. D’où ce délai de trois jours dans les ténèbres pour amener Saul à comprendre ce qui venait de se produire et les implications que la révélation du Christ ressuscité signifiaient pour lui. Si un monde s’écroulait, un autre se formait. Si la cause à laquelle il avait cru et pour laquelle il avait vécu jusqu’au fanatisme s’avérait fausse, la vérité se révélait à lui et allait exiger de lui qu’il vive désormais pour elle avec la même fougue, la même passion. Ce délai de 3 jours pour faire le deuil de son passé n’est certainement pas, au vu de la mission et de la vocation qui lui étaient destinées, sans rapport avec les 3 jours passés par Christ dans le tombeau pour le péché, son péché. Trois jours par lesquels se feront, en Christ, le passage entre l’ancienne et la nouvelle Alliance; 3 jours au travers desquels Paul passera du judaïsme au christianisme. Au vu de sa vocation future, la similarité de l’expérience vécue par Paul lors de sa conversion avec celle de Christ n’est-elle pas, dès sa genèse, l’illustration du message dont il sera le porteur pour toutes les générations à venir de croyants : le message de notre unité et de notre parfaite identification en Christ, de notre baptême avec Lui ? Rien dans la vie et l’expérience des hommes que Dieu choisit pour être Ses témoins ne relève du hasard : tout est message et sens ! Que cela le soit aussi pour moi, ô Dieu !

Avec la révélation de Christ et le passage du judaïsme au christianisme, Paul va vivre, sur le plan personnel, un second changement tout aussi important, si ce n’est plus encore, que le premier. Alors que jusque là, dans sa vie présente, Paul menait sa vie comme il l’entendait, pensant savoir en tant que juifs religieux et zélé ce qu’il devait faire, Dieu le réduit, au travers d’un handicap momentané, à la dépendance d’autrui pour trouver son chemin. Plus encore, sur le plan de sa liberté d’action, Dieu lui dit que le temps où il dirigeait sa vie selon ce qui lui semblait bon est révolu. Désormais, c’est à d’autres qu’il doit s’en remettre pour ses premiers pas dans sa nouvelle vie. Paul est ainsi, par la révélation de Christ, doublement frappé d’aveuglement : d’une part ses yeux ne voient plus, mais sa raison aussi est obscurcie. C’est des autres qu’il recevra la lumière lui permettant de faire ses pas sur le nouveau chemin.

Cette école dans laquelle le Seigneur fait entrer Paul est aussi une école nécessaire pour nous. Aucun d’entre nous ne peut prétendre être un autodidacte dans la vie avec le Seigneur. Si nous avons reçu le Saint-Esprit qui, certes, nous enseigne directement, Celui-ci ne nous poussera jamais à nous affranchir des autres et des lumières qu’Il leur a communiqué pour notre formation et notre enrichissement. C’est pourquoi aussi les premiers hommes que Dieu place sur notre chemin ont une importance si grande et si décisive pour notre avenir. Car c’est par eux que Dieu place les premiers jalons nous permettant de nous orienter dans ce chemin sur lequel nous n’avons pas encore marché.

Aussi la question que chacun doit se poser en tant qu’aîné dans la foi par rapport à d’autres plus jeunes, est la suivante : quel message ma vie transmet ? Quelle préoccupation ? Quel fardeau, Quelle priorité ? Est-ce la vie ici-bas ? La famille, les enfants, le bien-être ? Ou les priorités du royaume de Dieu : le salut des âmes, le témoignage collectif, notre présence en tant que témoins dans le monde... ? Sans doute Paul est-il un instrument particulier dans l’oeuvre de Dieu. Aucun de nous ne peut prétendre au même ministère que Lui. Mais les trois axes de la vocation de Paul, décrits par le Seigneur à Ananias, sont en partie vrais aussi pour chaque chrétien. Notre vocation est :

- de porter haut et fort le nom de Christ devant le monde, autrement dit d’être Ses témoins. A ce sujet, rappelons que le vécu seul ne suffit pas à satisfaire les exigences de cette vocation. Notre témoignage doit se faire entendre oralement

- notre place n’est pas d’être hors du monde, mais bien dans le monde, non replié sur nous-mêmes confortablement installé dans notre ghetto, mais au contact et dans la confrontation directe, permanente avec les incroyants. Si c’est le devoir du chrétien, ça l’est encore davantage du missionnaire qui doit se refuser à chercher la sécurité et doit brûler au fond de lui pour le salut des autres.

- de souffrir pour Christ. Comme le Christ a souffert comme étranger et voyageur dans le monde, le disciple de Christ ne doit pas penser autrement qu’en termes de souffrance la condition qui sera la sienne dans ce monde. La souffrance ne sera pas forcément physique, mais elle sera au moins morale. Souffrance de celui qui aime les autres d’un amour neuf, mais est incapable de les convaincre de la nécessité de croire au Sauveur auquel il a lui-même cru. Souffrance de voir le Seigneur qu’il aime rejeté toujours aussi massivement et cruellement. La souffrance étant une composante incontournable de notre vie de disciple de Christ dans le monde, la question se pose : ai-je intégré ce principe au coeur de ma nouvelle vie, ou, au contraire, ai-je tout fait pour l’évacuer me protégeant, moi et les miens, de tout ce qui pourrait porter atteinte à notre bonheur.

Au sujet de la souffrance de Jésus, l’auteur de l’épître aux hébreux donne en Hébr 13,12, un détail intéressant : c’est hors de la porte de la ville que Jésus a souffert, exposé sans protection aux regards de tous. Sommes-nous prêts à sortir hors des limites de ce que Georges Verwer a appelé notre zone de confort pour souffrir pour Christ, d’être ainsi exposé comme témoin au vu et au su de tous ?

C’est enfin à un disciple des plus anonymes, Ananias, que le Seigneur va confier la mission de prier pour Saul et de lui redonner la lumière. Démarche également significative qui donnera à Paul d’entrer dès le début dans la nouvelle configuration dans laquelle il doit désormais apprendre à vivre : l’église. Paul apprend ici la nécessité de l’interdépendance et du besoin des autres pour être ce qu’il doit être. Aucun de nous, je le répète, ne se forme dans le Seigneur en autodidacte. J’ai besoin de l’apport et de l’influence des autres, de ceux que Dieu envoie vers moi et place autour de moi pour devenir ce qu’Il veut que je sois. Penser que je peux trouver seul le chemin du Seigneur pour moi, sans l’apport et le conseil avisé des autres est présomption et pure folie. Que le Seigneur donne à chacun de nous l’humilité nous rendant apte à être conduit et enseigné par Lui.

vendredi 29 août 2008

Actes 8,18 à 24

Texte biblique

Lorsque Simon vit que le Saint–Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant : Accordez–moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint–Esprit. Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! Il n’y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur n’est pas droit devant Dieu. Repens–toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée, s’il est possible ; car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité. Simon répondit : Priez vous–mêmes le Seigneur pour moi, afin qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit.

Réflexion

Où l’on reparle de Simon le magicien :

C’est de Simon le magicien que, pour les siècles à venir, est née l’expression simonie, expression qui définit l’acte qui consiste à faire des biens spirituels un objet de trafic et d’enrichissement personnel. C’est de l’épisode relaté ici qu’est née cette expression s’appliquant à tous ceux qui, après Simon, feront des choses de Dieu un produit de commerce. Des siècles après l’incident rapporté ici, incident au cours duquel Simon se voit sévèrement repris par l’apôtre Pierre pour avoir voulu acheter des apôtres le pouvoir de donner le Saint-Esprit à qui voulait, le comble sera atteint par l’église catholique qui, tout en se réclamant de l’apôtre Pierre, pratiquera avec le trafic des indulgences, la simonie à grande échelle. Se faisant ne prononce-t-elle pas elle-même, par la bouche de celui dont elle se revendique, sa propre condamnation ?

De cette histoire avec Simon le magicien, nous devons retenir deux choses :

- Nous devons dans notre service de Dieu être totalement au clair et pratiquer une sainte "laïcité", une séparation totale entre le domaine spirituel et le domaine financier. Jamais d’aucune manière, le service de Dieu ne doit être une cause de profit ou d’enrichissement personnel. C’est gratuitement que nous avons reçu de Dieu les biens par lesquels Il nous permet de Le connaître et de Le servir. C’est gratuitement que nous devons les donner et les partager autour de nous. Comme Jésus L’a montré par la colère qu’Il a exprimé dans le temple, Dieu punira avec sévérité quiconque utilise Son nom pour s’enrichir.

- Nous devons veiller à ne pas accorder trop tôt un statut de croyant à des hommes qui font profession avec leur bouche de croire en Christ. Toute foi qui n’est pas accompagnée, démontrée par un changement réel de mentalité est douteuse. Nous nous devons de donner à Dieu l’occasion avec le temps de manifester l’authenticité de la foi professée. Sans les fruits de la repentance, l’adhésion professée à la foi n’est que parodie. La foi qui ne conduit pas à la rupture avec la mentalité du passé n’est que mensonge.

Que le Seigneur nous donne de vivre réellement et constamment dans l’esprit de cette repentance qui, au premier jour, nous a amené à Lui. Béni soit Dieu pour le don gratuit de Son Esprit par lequel nous pouvons Le servir, Le prier, L’aimer !

jeudi 28 août 2008

Actes 8,14 à 17


Texte biblique

Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux–ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint–Esprit. Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint–Esprit.

Réflexion

L’Esprit-Saint est donné aux samaritains :

Curieusement, alors que les samaritains avaient cru et s’étaient même faits baptisés au nom de Jésus, ils n’avaient, semble-t-il pas encore reçu le Saint-Esprit. Cette particularité a une raison. Alors que nous sommes au début seulement de la vie de l’Eglise, il semble que jusqu’à présent seuls des juifs avaient cru en Jésus et bénéficié du don du saint-Esprit, promis à tous ceux qui auraient foi en ce qu’Il est. Or ici, l’Evangile franchit une première frontière. Il déborde de la stricte sphère juive pour s’implanter dans un groupe proche des juifs, mais aussi méprisés par eux : les samaritains. Il fallait donc pour valider ce pas en avant de l’Evangile et, en même temps, le rattacher à ce qui s’était passé précédemment, un acte officiel qui en garantisse à la fois l’authenticité et la crédibilité. C’est ce qui se passa ici et la raison pour laquelle la venue de Pierre et Jean fut nécessaire pour que, de la part de Dieu, le Saint-Esprit soit accordé à ces nouveaux croyants en Jésus juifs, pourrait-on dire, à 50%. La venue de Pierre et Jean, au travers de qui le Saint-Esprit était donné, soulignait la continuité et l’unité de l’oeuvre de Dieu dans les différents sphères sociétales dans lesquelles elle se manifestait.

La venue de Pierre et Jean avait aussi une autre raison. Elle était liée à l’accomplissement d’une promesse faite par Jésus à Pierre dans l’Evangile, promesse selon laquelle, puisqu’il était le premier à avoir reconnu en Lui le Fils de Dieu, il lui serait donné le pouvoir des clés, le pouvoir d’ouvrir les portes du royaume de Dieu aux croyants : Matthieu 16,19.

Il serait faux, à partir de l’expérience des samaritains, de tirer des conclusions d’ordre théologique sur la manière et le temps selon lesquels le Saint-Esprit est donné. Qui croit aujourd’hui en Jésus comme son Sauveur n’a pas à attendre la venue d’un apôtre particulier pour recevoir le Saint-Esprit. Les raisons qui ont poussé le Seigneur à agir ici de cette façon ne présupposent pas que celles-ci soient désormais normatives. Le but de Luc dans le livre des actes n’est pas de tracer une ligne théologique, mais de rendre compte de la façon avec laquelle l’ordre donné par Jésus au début du livre s’est accompli. Aller au-delà de l’intention de l’auteur, c’est inévitablement courir le risque de tirer des conclusions théologiques erronées. Ce sont les conditions spirituelles (repentance et foi en Jésus) pour la réception du Saint-Esprit qui doivent être respectées pour que les croyants en bénéficient, les circonstances particulières pouvant varier.

Que le Seigneur nous donne d’être sage et équilibré dans tout ce que nous enseignons !

mercredi 27 août 2008

Actes 8,9 à 13

Texte biblique

Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie. Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient : Celui–ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande. Ils l’écoutaient attentivement, parce qu’il les avait longtemps étonnés par ses actes de magie. Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus–Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon lui–même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s’opéraient.

Réflexion

Le cas Simon :

La manifestation de la puissance de Dieu par de nombreux signes qui accompagna la prédication et le témoignage de Philippe à Samarie se comprend mieux quand on sait dans quel contexte spirituel sa venue se passa. Car jusqu’à la venue de Philippe, la région de Samarie que Philippe visita n’était pas sans influence spirituelle. Toute entière, elle était sous le charme d’un certain Simon qui, par ses actes de magie, stupéfiait et impressionnait la population au point que celle-ci pensait que c’était de Dieu que venait sa puissance. Il fallait donc pour persuader cette population crédule de la vérité inverse que le témoin de Dieu soit capable de manifester, tel Moïse face aux magiciens égyptiens, une puissance supérieure à celle démontrée jusqu’alors. Ce que le Christ ressuscité lui donna.

La leçon que nous pouvons retirer de cette histoire est que, dans un contexte spirituel marqué, l’Evangile a besoin de lettres de créance puissantes pour être cru. Il faut, pour qu’il soit crédible, que l’Evangile montre sa supériorité sur toute puissance occulte et mensongère qui se réclame de Dieu. Il faut que soit reconnu et démontré d’une façon ou d’une autre, dans le milieu spirituel dans lequel nous sommes placés, la supériorité de Christ sur tout autre pouvoir ou puissance. La question se pose donc à nous dans le contexte dans lequel nous vivons. Qu’est-ce qui dans la société sécularisée dans laquelle nous vivons est à même de mieux démontrer l’autorité, la supériorité du christianisme sur toute autre foi et système de pensée ? C’est à nous croyants, dans la collaboration avec le Saint-Esprit, d’en faire la démonstration. Gardons-nous, en effet, de penser que ce qui a été efficace dans un contexte donné l’est obligatoirement partout. Il nous faut trouver la pensée de Dieu et être ouvert et disponible aux voies que le Saint-Esprit désire nous voir prendre pour être Ses témoins. Que le Seigneur nous accorde dans sa grâce le même appui qu’Il accorda à Philippe en Samarie en son temps.

mardi 26 août 2008

Actes 8,6 à 8

Texte biblique

Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ. Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les miracles qu’il faisait. Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris. Et il y eut une grande joie dans cette ville.

Réflexion

Réveil à Samarie :

La persécution qui obligea les croyants de Jérusalem à la dispersion amena Philippe, choisi avec Etienne parmi les sept assistants des apôtres : Actes 6,5, à se rendre en Samarie pour y prêcher l’Evangile. Le Seigneur, comme Il le fit aussi pour les apôtres à Jérusalem, assista Philippe, appuyant son témoignage sur Jésus, le Christ, par toutes sortes de miracles, prodiges, délivrances faits en Son nom. Impressionnées par ce qu’elles voyaient le Seigneur faire, les foules s’attachèrent à Philippe et au message qu’il leur transmettait. L’engouement pour l’Evangile de cette population souvent méprisée par les juifs n’est ni une première, ni le fait du hasard. Elle est l’écho du vécu de Jésus en son temps, lorsqu’à travers la rencontre avec la samaritaine, Il visita une ville qui l’accueillit à bras ouverts : Jean 4,39 à 42. Cet accueil empressé du Christ ne fut pas pour autant normatif en Samarie. Luc rapporte ainsi dans son évangile le cas d’un village de samaritains hostiles à Sa venue : Luc 9,51 à 56. La raison évoquée ici ne tient d’ailleurs pas tant à Jésus qu’au motif du but de leur passage. Cet incident mis en parallèle avec notre passage et celui de Jean 4 nous enseigne la nécessité de bien rester christocentrique dans notre message. En effet, bien des gens hostiles, sur le plan religieux, aux motivations humaines qu’ils discernent derrière notre désir de les approcher, se montrent réceptifs et ouverts lorsqu’ils découvrent qui nous voulons, en fait, leur faire connaître. Peut-être, nous ne le savons pas, l’ouverture des samaritains à l’Evangile vient-elle aussi de la considération démontrée par Jésus en son temps à leur égard. Il se peut que la célèbre histoire du bon samaritain, racontée par Jésus, soit aussi connue au temps des apôtres qu’elle l’est aujourd’hui dans les milieux chrétiens : Luc 10,25 à 37. Aussi, en l’écoutant, ceux-ci ne pouvaient-ils qu’apprécier ce juif qui les honorait à ce point.

Que le Seigneur nous aide dans notre désir d’atteindre nos contemporains de ne pas être un obstacle pour eux par des attitudes révélant des motivations périphériques au témoignage que nous sommes appelés à rendre à Son nom !

lundi 25 août 2008

Actes 8,1 à 4

Texte biblique

Saul avait approuvé le meurtre d’Etienne. Il y eut, ce jour–là, une grande persécution contre l’Eglise de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. Des hommes pieux ensevelirent Etienne, et le pleurèrent à grand bruit. Saul, de son côté, ravageait l’Eglise ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison. Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole.

Réflexion

Rappel chronologique du livre des Actes :

- Actes 1,8 : ordre de mission donné aux apôtres : étapes stratégiques : Jérusalem, Judée Samarie ; extrémités de la terre
- Actes 2 : Pentecôte : don du Saint-Esprit : équipement pour la mission
- Actes 3 à 6: démarrage de l’Eglise et premières oppositions
- Actes 7 : lapidation d’Etienne, premier martyr chrétien

Première persécution :

La mise à mort d’Etienne par ses compatriotes juifs ne fut pas le point d’orgue de l’antagonisme grandissant entre la communauté chrétienne naissante et les autorités religieuses juives. Elle fut, au contraire, le signal de départ d’une opération de grande envergure contre elle, qui n’avait qu’un seul objet : l’arrêt de son développement. Dans son récit des évènements qui se passèrent à ce moment, Luc relève les 3 points les plus marquants de cette période de l’histoire de l’Eglise :

1) Loin d’atteindre le but poursuivi par ses opposants, la persécution permit au contraire, par la dispersion forcée des croyants, au témoignage de Christ, d’entrer dans la seconde et la troisième phase (le 2ème et le 3ème cercle géographique indiqué par le Seigneur : 1,8) de la stratégie définie par le Seigneur. Ce que l’impulsion naturelle n’a pu obtenir des chrétiens, la persécution l’a réalisé.

2) Pour autant, les apôtres n’abandonnent pas le champ de mission premier que le Seigneur leur a donné. Alors que tous partent, eux restent à Jérusalem. Se faisant, les apôtres décident de faire passer le message qu’il n’est pas question pour eux de céder à l’intimidation et d’abandonner le terrain de témoignage spécifique que le Seigneur leur a donné (témoignage des chrétiens sur Gaza). L’heure n’est pas à la fuite, mais au maintien coûte que coûte de la présence du témoignage de Christ dans le lieu même où Celui-ci a été condamné et crucifié.

Attention de ne pas être trop rapide dans notre façon de juger l’attitude ou le comportement de chrétiens dans une situation donnée. Au regard des bienfaits qu’a apporté la dispersion des croyants pour la cause de l’Evangile, on pourrait penser que les apôtres n’ont pas fait le bon choix. Mais au regard du courage dont ils ont fait preuve et de l’objectif qui était le leur en restant à Jérusalem, on pourrait conclure que la fuite des croyants était une preuve de lâcheté. Partir ou rester n’était pas moins spirituel pour les uns ou pour les autres. Les deux attitudes opposées venaient, je le crois, de Dieu . En toutes situations, nous nous devons, non de copier bêtement ce que fait la majorité, mais d’être sensible à ce que Dieu nous demande.

3) Luc, comme il a commencé à le faire auparavant, met dans cette période d’opposition et de persécution volontairement le projecteur sur un homme, Saul de Tarse, présenté ici comme l’opposant le plus acharné et le plus zélé de l’Eglise. Le but de cette focalisation est de nous préparer au miracle qui vient, dont cet homme sera l’objet et dont, pour l’heure, il est à des lieues de se douter.

Mise à part la mort d’Etienne, cause d’une grande tristesse ponctuelle pour les croyants, on est en droit de se poser la question si la persécution est un mal ou un bien. Elle est au final ce que Joseph, persécuté, a dit au moment de ses retrouvailles avec ses frères : un mal dont Dieu se sert pour faire un bien pour le salut de beaucoup. Que Dieu nous donne toujours à nouveau la vision de Sa souveraineté, qualité à partir de laquelle toutes choses, de par Sa puissance, sont possibles.

dimanche 24 août 2008

Actes 7,1 à 60

Texte biblique

Le souverain sacrificateur dit : Les choses sont–elles ainsi ? Etienne répondit : Hommes frères et pères, écoutez ! Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il s’établît à Charran et il lui dit : Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai. Il sortit alors du pays des Chaldéens, et s’établit à Charran. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant ; il ne lui donna aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, quoiqu’il n’eût point d’enfant. Dieu parla ainsi : Sa postérité séjournera dans un pays étranger ; on la réduira en servitude et on la maltraitera pendant quatre cents ans. Mais la nation à laquelle ils auront été asservis, c’est moi qui la jugerai, dit Dieu. Après cela, ils sortiront, et ils me serviront dans ce lieu–ci. Puis Dieu donna à Abraham l’alliance de la circoncision ; et ainsi, Abraham, ayant engendré Isaac, le circoncit le huitième jour ; Isaac engendra et circoncit Jacob, et Jacob les douze patriarches. Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Egypte. Mais Dieu fut avec lui, et le délivra de toutes ses tribulations ; il lui donna de la sagesse et lui fit trouver grâce devant Pharaon, roi d’Egypte, qui l’établit gouverneur d’Egypte et de toute sa maison. Il survint une famine dans tout le pays d’Egypte, et dans celui de Canaan. La détresse était grande, et nos pères ne trouvaient pas de quoi se nourrir. Jacob apprit qu’il y avait du blé en Egypte, et il y envoya nos pères une première fois. Et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et Pharaon sut de quelle famille il était. Puis Joseph envoya chercher son père Jacob, et toute sa famille, composée de soixante–quinze personnes. Jacob descendit en Egypte, où il mourut, ainsi que nos pères ; et ils furent transportés à Sichem, et déposés dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté, à prix d’argent, des fils d’Hémor, père de Sichem. Le temps approchait où devait s’accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, et le peuple s’accrut et se multiplia en Egypte, jusqu’à ce que parut un autre roi, qui n’avait pas connu Joseph. Ce roi, usant d’artifice contre notre race, maltraita nos pères, au point de leur faire exposer leurs enfants, pour qu’ils ne vécussent pas. A cette époque, naquit Moïse, qui était beau aux yeux de Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père ; et, quand il eut été exposé, la fille de Pharaon le recueillit, et l’éleva comme son fils. Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres. Il avait quarante ans, lorsqu’il lui vint dans le cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël. Il en vit un qu’on outrageait, et, prenant sa défense, il vengea celui qui était maltraité, et frappa l’Egyptien. Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main ; mais ils ne comprirent pas. Le jour suivant, il parut au milieu d’eux comme ils se battaient, et il les exhorta à la paix: Hommes, dit–il, vous êtes frères ; pourquoi vous maltraitez–vous l’un l’autre ? Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa, en disant : Qui t’a établi chef et juge sur nous ? Veux–tu me tuer, comme tu as tué hier l’Egyptien ? A cette parole, Moïse prit la fuite, et il alla séjourner dans le pays de Madian, où il engendra deux fils. Quarante ans plus tard, un ange lui apparut, au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse, voyant cela, fut étonné de cette apparition ; et, comme il s’approchait pour examiner, la voix du Seigneur se fit entendre: Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n’osait regarder. Le Seigneur lui dit : Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Egypte, j’ai entendu ses gémissements, et je suis descendu pour le délivrer. Maintenant, va, je t’enverrai en Egypte. Ce Moïse, qu’ils avaient renié, en disant : Qui t’a établi chef et juge ? C’est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l’aide de l’ange qui lui était apparu dans le buisson. C’est lui qui les fit sortir d’Egypte, en opérant des prodiges et des miracles au pays d’Egypte, au sein de la mer Rouge, et au désert, pendant quarante ans. C’est ce Moïse qui dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi. C’est lui qui, lors de l’assemblée au désert, étant avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï et avec nos pères, reçut des oracles vivants, pour nous les donner. Nos pères ne voulurent pas lui obéir, ils le repoussèrent, et ils tournèrent leur cœur vers l’Egypte, en disant à Aaron : Fais–nous des dieux qui marchent devant nous ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. Et, en ces jours–là, ils firent un veau, ils offrirent un sacrifice à l’idole, et se réjouirent de l’œuvre de leurs mains. Alors Dieu se détourna, et les livra au culte de l’armée du ciel, selon qu’il est écrit dans le livre des prophètes : M’avez–vous offert des victimes et des sacrifices Pendant quarante ans au désert, maison d’Israël ?… Vous avez porté la tente de Moloch Et l’étoile du dieu Remphan, Ces images que vous avez faites pour les adorer ! Aussi vous transporterai–je au delà de Babylone. Nos pères avaient au désert le tabernacle du témoignage, comme l’avait ordonné celui qui dit à Moïse de le faire d’après le modèle qu’il avait vu. Et nos pères, l’ayant reçu, l’introduisirent, sous la conduite de Josué, dans le pays qui était possédé par les nations que Dieu chassa devant eux, et il y resta jusqu’aux jours de David. David trouva grâce devant Dieu, et demanda d’élever une demeure pour le Dieu de Jacob ; et ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. Mais le Très–Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme, comme dit le prophète: Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez–vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos ? N’est–ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ?… Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! vous vous opposez toujours au Saint–Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi. Lequel des prophètes vos pères n’ont–ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers, vous qui avez reçu la loi d’après des commandements d’anges, et qui ne l’avez point gardée !… En entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leur cœur, et ils grinçaient des dents contre lui. Mais Etienne, rempli du Saint–Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Puis, s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! Et, après ces paroles, il s’endormit.

Réflexion biblique

Discours d’Etienne devant le sanhédrin :

Convoqué à son tour devant le sanhédrin (qui a déjà vu passer devant lui successivement Jésus, Pierre et Jean et les apôtres), Etienne, dans un long discours apologétique, loin de se rétracter ou de chercher à apaiser la tension née entre lui et les chefs suite au témoignage qu’il rendait à Jésus, va au contraire utiliser les faits de l’histoire du peuple de Dieu, tels qu’ils sont relatés dans la Parole de Dieu, pour démontrer qu’un seul et même esprit a, de tout temps, motivé l’opposition systématique des chefs juifs contre les élus et les envoyés de Dieu, comme il en est pour ses auditeurs contre Jésus. Etienne, pour appuyer sa démonstration, va ainsi remonter à la genèse de l’histoire du peuple de Dieu et tirer du vécu des deux figures juives principales de ce temps des origines les parallèles s’appliquant, dans son actualité, à Jésus :

1ère figure : Joseph, le bien-aimé de Jacob, son Père. Etienne rappelle aux juifs qui l’écoutent la raison principale de leur rejet qui les a conduit à des actes criminels envers lui : la jalousie, et, ce que, dans sa souveraineté, Dieu a fait de ce rejet : un outil pour élever Joseph et le placer en bénédiction et en salut pour ses frères.

2ème figure : Moïse, l’élu et le mis à part pour Dieu dès sa naissance. Là aussi, le même scénario s’est reproduit à plusieurs reprises. Moïse, dans un premier temps, dit Etienne, n’a pas été reconnu par ses frères comme le libérateur envoyé de Dieu pour eux. Puis, alors que les preuves même de son élection par Dieu ont été manifestées, sans cesse il dut combattre la contestation, l’apostasie, l’idolâtrie qui revenaient de manière récurrente parmi le peuple.

Etienne conclura son discours par une question. En relisant l’histoire de tout le peuple de Dieu, lequel, demandera-t-il aux chefs actuels du peuple qu’il a devant lui, des prophètes n’ont-t-ils pas persécuté ? La mort et la condamnation de Jésus est le dernier avatar d’une longue série de crimes, de persécutions qui ont leur origine dans le coeur rebelle du peuple de Dieu, incapable de se soumettre à Lui, d’entrer dans Ses voies, de reconnaître Ses desseins. Le rejet, la condamnation, l’assassinat même de Jésus est l’aboutissement, la poursuite en droite ligne du rejet systématique démontré par les pères, de ceux qui d’avance annonçaient Sa venue.

Ce fut là plus que le sanhédrin put en supporter. Remplis de colère et de furie, les chefs juifs confirmèrent la vérité du constat biblique fait par Etienne et ajoutèrent aux crimes commis dans le passé celui de sa lapidation. Deux faits importants closent le chapitre qui, derrière l’apparence, ôtent à la mort la joie de sa victoire :

- le 1er est la vision qui fut celle d’Etienne avant qu’ils ne s’endorment sous les coups répétés des pierres jetées contre lui : la vision glorieuse du Fils de l’homme debout pour accueillir dans son ciel le premier martyr de sa foi. Une vision qui donna à Etienne de mourir dans le même état d’esprit que Celui qu’Il voyait lorsqu’il passa par la même épreuve : dans la foi et l’amour.

- la seconde est la mention de la présence à ce spectacle d’un certain Saul qui allait devenir, sous peu, le fruit direct du grain tombé ici en terre pour mourir.

Que Dieu soit béni pour la victoire manifestée en Christ dans le ciel et sur la terre !

samedi 23 août 2008

Actes 6,7 à 15


Texte biblique

La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi. Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens et de celle des Alexandrins, avec des Juifs de Cilicie et d’Asie, se mirent à discuter avec lui ; mais ils ne pouvaient résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait. Alors ils subornèrent des hommes qui dirent : Nous l’avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. Ils émurent le peuple, les anciens et les scribes, et, se jetant sur lui, ils le saisirent, et l’emmenèrent au sanhédrin. Ils produisirent de faux témoins, qui dirent : Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi ; car nous l’avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes que Moïse nous a données. Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Etienne, son visage leur parut comme celui d’un ange.

Réflexion

Croissance forte et rapide de l’Eglise et forte opposition :

Le nombre des disciples augmentant rapidement (y compris parmi les prêtres), une autre vague forte d’opposition ne tarda pas à se lever contre l’Eglise. Elle se concentra d’abord contre l’homme qui, sur le moment était aux yeux des juifs l’ennemi public n°1 : Etienne. Ce disciple de Jésus dérangeait peut-être plus que les autres pour deux raisons :

- la 1ère était que le Seigneur l’avait rempli de grâce et de puissance. Les miracles et les prodiges extraordinaires qui se produisaient au travers de lui faisaient de lui un point d’attraction irrésistible pour l’Evangile. Les oeuvres qui se faisaient à travers Etienne étaient à elles seules une démonstration de la puissance du Christ ressuscité, thème de sa prédication

- la seconde était que, en plus de la puissance, Dieu avait revêtu Etienne d’un Esprit de sagesse contre lequel ses adversaires étaient systématiquement pris en défaut.

Confrontés à leurs limites et leur impuissance, les opposants à Etienne n’avaient à leur disposition plus qu’une seule arme pour le condamner et le faire taire, cette arme qu’ils avaient utilisé contre Jésus pour finalement le faire mourir : la calomnie et le mensonge.

L’histoire d’Etienne, remake de celle de Jésus, est l’histoire type de ce que vivent aujourd’hui encore les martyrs de la foi dans les pays dans lesquels elle est interdite. Car partout où le christianisme avance, gagne du terrain, devient une menace pour les idéologies en place, la croissance du nombre affiché de disciples de Jésus s’accompagne de persécutions, de calomnies et d’arrestation. L’un, nous ont averti Paul et Jésus, ne va pratiquement jamais sans l’autre. Pour autant, ne perdons pas courage ! Car si un Etienne meurt, c’est un Paul, autrefois adversaire et demain disciple rempli du même Esprit de puissance et de sagesse, qui se lève : 1 Cor 2,1 à 5. Que Dieu nous donne en Lui d’aller toujours plus d’aller de l’avant, sachant qu’aucune force ni puissance n’a la capacité de mettre le mot fin sur le témoignage rendu à Christ par l’Evangile

vendredi 22 août 2008

Actes 6,1 à 6


Texte biblique

En ce temps–là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent : Il n’est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, qui soient pleins d’Esprit–Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. Cette proposition plut à toute l’assemblée. Ils élurent Etienne, homme plein de foi et d’Esprit–Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains.

Réflexion

Source de tension dans la communauté :

Si jusqu’à présent, mis à part l’affaire Ananias-Saphira, rien n’avait assombri les bonnes dispositions qui marquaient la vie de la première communauté, le nombre des disciples augmentant, une première source de tension se fit jour entre les croyants juifs parlant le grec et ceux parlant l’hébreu. Les premiers, en effet, se plaignirent, sans doute avec raison, que dans le partage quotidien des ressources destinées à aider les veuves, celles faisant partie de leur groupe étaient négligées par rapport à celles faisant partie de l’autre groupe. Nous ne connaissons pas la raison de cette discrimination. Mais nous pouvons penser qu’elle est du même ordre que celle suggérée par les hommes de David au retour de la bataille contre les Amalécites qui avaient pillé Tsiklag : 1 Sam 30,22. Elle est le fruit d’un jugement de valeur qui faisait que ceux dont la langue parlée n’était pas l’hébreu étaient déconsidérés par rapport aux juifs de pure souche.

Ce n’est pas en vain que l’Ecriture rapporte ce fait comme celui qui, dans la vie de la communauté nouvelle, a été le premier à être source de fracture et de division. Aujourd’hui encore, les préjugés raciaux, le sentiment de supériorité de la classe ou de la race à laquelle les uns appartiennent par rapport aux autres, peuvent toujours être source de troubles entre nous. Aussi devons-nous veiller dans notre coeur à n’entretenir ni mépris, ni sentiment de supériorité envers quiconque. Car, en Christ, les barrières de race, de classe, de sexe qui séparaient les hommes ont, dit Paul, été abolies une fois pour toutes : Gal 3,28. La tentation de l’apartheid, de la distinction basée sur l’origine et la couleur de la peau, reste une cause de scandale, de division et de chute possible pour le corps de Christ partout dans le monde. Que Dieu nous aide à considérer chacun, tel qu’il est, comme digne d’être aimé et servi au même titre que tous !

Délégation :

La tension suscitée ici par cette inégalité de traitement entre les personnes n’a pas eu, par la grâce de Dieu, de mauvaises conséquences. Au contraire, elle a été l’occasion d’une prise de conscience par les responsables de la communauté, en l’occurrence les apôtres, de la nécessité de déléguer une partie des tâches inhérentes à la vie et au développement de la communauté à d’autres. Les apôtres ne sont pas tombés dans le piège qui consiste à penser que, parce qu’on a été mandaté par le Seigneur pour une tâche de responsabilité sur l’Eglise, tout devait absolument passer par eux. L’ampleur des difficultés à résoudre a été pour eux, au contraire, l’occasion à la fois de définir de manière précise leur mission, et de donner à d’autres la possibilité d’entrer dans un ministère auprès des croyants. Les apôtres ont ainsi défini la prière et l’enseignement comme devant être leur mission prioritaire dans l’église. Elle reste, pour ceux qui sont appelés encore aujourd’hui à ce ministère, le coeur de leur engagement.

Pour autant, les apôtres n’ont pas estimé que les autres tâches étaient inférieures à la leur. Au contraire, des critères élevés de qualité ont été définis pour trouver les hommes qui devaient se substituer à eux dans le service qui consistait à gérer de manière pratique les besoins de la communauté. 7 hommes, dont plusieurs d’origine grecque, furent ainsi nommés et établis, avec la prière et le soutien des apôtres dans ce service.

Que le Seigneur nous donne comme à eux la capacité de comprendre quelle est notre mission première et de nous y donner. Qu’Il nous donne aussi de reconnaître au sein de la communauté les hommes de qualité, préparés et qualifiés par Lui pour exercer les ministères de service dont l’église a besoin.

jeudi 21 août 2008

Actes 5,26 à 42


Texte biblique

Alors le commandant partit avec les huissiers, et les conduisit sans violence, car ils avaient peur d’être lapidés par le peuple. Après qu’ils les eurent amenés en présence du sanhédrin, le souverain sacrificateur les interrogea en ces termes : Ne vous avons–nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom–là ? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme ! Pierre et les apôtres répondirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois. Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint–Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. Furieux de ces paroles, ils voulaient les faire mourir. Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin, et ordonna de faire sortir un instant les apôtres. Puis il leur dit : Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l’égard de ces gens. Car, il n’y a pas longtemps que parut Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes : il fut tué, et tous ceux qui l’avaient suivi furent mis en déroute et réduits à rien. Après lui, parut Judas le Galiléen, à l’époque du recensement, et il attira du monde à son parti : il périt aussi, et tous ceux qui l’avaient suivi furent dispersés. Et maintenant, je vous le dis ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez–les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d’avoir combattu contre Dieu. Ils se rangèrent à son avis. Et ayant appelé les apôtres, ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent. Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus. Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus–Christ.

Réflexion

Nouvelle comparution des apôtres devant le sanhédrin :

La nouvelle comparution des apôtres devant le sanhédrin n’apporta aucun changement notoire aux positions prises par les uns et les autres auparavant. Le sanhédrin, exaspéré que soit mis à son compte la mort de Jésus, renouvelle aux apôtres son injonction formelle de ne plus enseigner le peuple en Son nom. Les apôtres, estimant que leur mandat relève d’une autorité et d’une raison supérieures à l’homme, estiment que leur devoir de témoins ne peut être soumis à la censure de qui que ce soit. La situation étant bloquée, il faudra toute la sagesse et la diplomatie d’un Gamaliel pour éviter le recours par le sanhédrin à des solutions extrêmes, telles que celle employée contre Jésus. Gamaliel, s’appuyant sur des précédents récents et connus, invite le sanhédrin à ignorer les apôtres. Il est en effet convaincu que si une oeuvre vient de Dieu, aucune somme de résistance à son encontre, aucune forme musclée de répression n’a le pouvoir de l’anéantir ; si, par contre, une oeuvre a sa source en l’homme, elle finira par disparaître et s’écrouler d’elle-même. C’est au jugement de Dieu, du temps et à l’épreuve du critère de la durabilité que Gamaliel demande au sanhédrin de se fier pour décider du comportement à adopter en la circonstance.

En s’en remettant au jugement de Dieu et en invitant ses collègues à une démarche de foi plutôt qu’à des solutions expéditives et humaines, on ne peut que saluer la sagesse de Gamaliel. Plusieurs questions demeurent cependant : l’argument de Gamaliel est-il vérifiable dans le temps ? Et surtout, quand le "laisser-faire" est-il une voie de sagesse ? Et quand ne l’est-il plus ?

1ère question : presque 2 000 ans après la parole de Gamaliel, l’histoire a largement démontré, au regard du critère qui est à la base de son argumentation, que le christianisme, loin de disparaître, a non seulement rempli tout Jérusalem, mais pratiquement toute la terre. On ne peut donc en conclure que l’oeuvre et le témoignage rendu à Jésus n’est pas une oeuvre humaine, mais divine. Toute l’opposition séculaire des régimes athées ou religieux contre le christianisme n’a fait que démontrer la justesse de la parole de Gamaliel. Ces régimes passeront, mais la parole et le fondement posés par le Christ subsistera : Luc 21,33

2ème question : il ne faudrait pas en conclure pour autant que tout ce qui a duré dans le temps est la preuve que la chose vient de Dieu, ou porte obligatoirement la marque de Son approbation. L’Islam, à cause des promesses faites par Dieu à Ismaël, peut quelque part prétendre devoir également sa longévité à la volonté de Dieu. Dans les oeuvres qui durent, nous devons cependant faire la distinction entre les oeuvres approuvées par Dieu et celles qu’Il permet et supporte, en vue d’un certain objectif. C’est ce qui subsistera dans l’éternité qui porte la marque réelle de la Vérité (voir la parabole de Jésus sur l’ivraie et le blé en Matthieu 13,36 à 43)

3ème question : l’argument de Gamaliel ne peut s’appliquer comme règle à suivre en ce qui concerne les affaires propres au royaume de Dieu et à l’Eglise. Le "laisser-faire" risque ici d’être la pire option. Dieu nous appelle au contraire à nous opposer et à combattre les faux docteurs et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, annoncent un faux évangile : Gal 1,6 à 9; 1 Tim 1,3; 6,1 à 4; 2 Tim 1,24-25...

Que le Seigneur nous donne en chaque circonstance la bonne attitude et le bon comportement !

mercredi 20 août 2008

Actes 5,17 à 25


Texte biblique

Cependant le souverain sacrificateur et tous ceux qui étaient avec lui, savoir le parti des sadducéens, se levèrent, remplis de jalousie, mirent les mains sur les apôtres, et les jetèrent dans la prison publique. Mais un ange du Seigneur, ayant ouvert pendant la nuit les portes de la prison, les fit sortir, et leur dit: Allez, tenez–vous dans le temple, et annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie. Ayant entendu cela, ils entrèrent dès le matin dans le temple, et se mirent à enseigner. Le souverain sacrificateur et ceux qui étaient avec lui étant survenus, ils convoquèrent le sanhédrin et tous les anciens des fils d’Israël, et ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison. Les huissiers, à leur arrivée, ne les trouvèrent point dans la prison. Ils s’en retournèrent, et firent leur rapport, en disant : Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardes qui étaient devant les portes ; mais, après avoir ouvert, nous n’avons trouvé personne dedans. Lorsqu’ils eurent entendu ces paroles, le commandant du temple et les principaux sacrificateurs ne savaient que penser des apôtres et des suites de cette affaire. Quelqu’un vint leur dire : Voici, les hommes que vous avez mis en prison sont dans le temple, et ils enseignent le peuple.

Réflexion

Arrestation et libération miraculeuse des apôtres :

La notoriété grandissante des apôtres parmi le peuple ne tarda pas à provoquer, comme elle l’avait déjà fait avec le Maître, la jalousie des responsables religieux juifs. Cette jalousie n’était pas seulement due à l’impact que le témoignage rendu à Jésus par les apôtres avait sur le peuple. Il était aussi le fruit de la crainte de voir la nouvelle doctrine ainsi répandue prendre le dessus sur l’enseignement judaïque et l’obéissance à Moïse, qui était pour eux le coeur de l’alliance contractée entre Dieu et Israël. De plus, le coeur du message des apôtres était que ce Jésus qu’ils avaient condamné, Dieu l’avait ressuscité. Aussi n’est-il pas étonnant de voir les sadducéens, qui ne croyaient en rien à ce qui est surnaturel : Matthieu 22,23, à la tête de l’opposition aux disciples.

Malgré le contexte grave et dramatique dans lequel se situe le récit, celui-ci souligne, dans la façon et les moyens que Dieu va utiliser pour sortir les Siens de la difficulté dans laquelle ils se trouvent, l’humour et l’ironie de Dieu. Si l’opposition des sadducéens aux disciples repose sur leur refus de croire au surnaturel, à l’inexplicable sur le plan rationnel, ils vont être ici servis. De manière évidente, en effet, les sadducéens vont être confrontés à travers des faits à la réalité de ce qu’ils nient. Car, alors que les portes de la prison sont fermées et que les gardes sont toujours en poste devant elles, les prisonniers ont bel et bien disparus. Pire encore, un messager vient rapporter aux autorités qu’ils sont dans le temple, là où on les a pris pour les faire prisonnier, en train de faire ce justement pour quoi on les a arrêtés : témoigner de Christ. S’il n’y a pas plus inexplicable que cela…

Suite à la première arrestation de Pierre et Jean , les disciples avaient prié Dieu sur la base du psaume 2. Dieu leur répond ici, dans les faits, par le verset qui suit immédiatement celui qui était à la base de leur demande : Il rit, celui qui habite au ciel, le Seigneur se moque d’eux : Ps 2,4. Nos cris inspirés vers Dieu ne sont pas vains. Fondés sur Sa parole, c’est de Sa parole qu’ils vont recevoir la réponse attendue. Que Dieu m’apprenne à utiliser Sa parole toujours plus comme la base de ma relation avec Lui.

mardi 19 août 2008

Actes 5,12 à 16

Texte biblique

Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres. Ils se tenaient tous ensemble au portique de Salomon, et aucun des autres n’osait se joindre à eux ; mais le peuple les louait hautement. Le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, s’augmentait de plus en plus ; en sorte qu’on apportait les malades dans les rues et qu’on les plaçait sur des lits et des couchettes, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrît quelqu’un d’eux. La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris.

Réflexion

Réveil :

Le temps de démarrage de l’Eglise est aussi le temps pour le Seigneur de la confirmation de la réalité de Sa résurrection. Confirmation qui se manifeste, nous rapporte Luc, par de nombreux miracles et prodiges opérés par le Saint-Esprit au travers des apôtres : cf Hébr 2,3-4. Si le récit qui nous est rapporté ici est là pour attester de ce que Dieu peut faire lorsqu’Il appuie le témoignage rendu au nom de Jésus-Christ par Ses serviteurs, nous devons cependant nous garder de faire de ce qui nous est décrit ici la norme de ce qui devrait se produire chaque fois que c’est le cas. Car l’oeuvre de Dieu ne saurait être formatée à des expériences, si glorieuses, extraordinaires et fortes en impact soient-elles. C’est, par contre, une norme pour Dieu de marquer les nouvelles phases de l’accomplissement de Son plan de signes, de prodiges et de manifestations diverses de Sa puissance, afin que soit rendu évident pour tous que c’est Lui qui en est l’auteur.

C’est ce qui se produit ici. Bien qu’opposées aux disciples, les autorités religieuses ne peuvent rien contre les faits. Elles sont impuissantes pour endiguer le courant d’adhésion profond qui grossit chaque jour par la conversion de multiples hommes et femmes à Jésus-Christ. A l’écoute des récits de miracles et de guérisons, il apparaît même que la puissance du Seigneur se manifeste presque dans une mesure plus grande que du temps de Sa présence physique sur terre (au moins égale). Car, nous est-il dit, Il suffisait pour que les malades soient guéris et les démoniaques délivrés que l’ombre de Pierre passe sur eux. Avec peut-être le danger, comme il en a été pour Jésus, que beaucoup n’adhèrent à la foi nouvelle que pour le bénéfice qu’ils pouvaient en retirer.

Aujourd’hui encore, nous ne savons pas toujours ce qu’il convient de demander et d’attendre pour que l’oeuvre de Dieu progresse dans les vies. Notre souhait le plus fort est que ce soit les coeurs et les esprits qui soient touchés par l’Evangile plutôt que les corps. S’il faut cependant, parce que nous ne sommes qu’humains, que le chemin des coeurs passe par la guérison des corps, pourvu que les âmes soient sauvées, que notre Dieu le fasse.

lundi 18 août 2008

Actes 5,1 à 11


Texte biblique

Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, et retint une partie du prix, sa femme le sachant ; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a–t–il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint–Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait–il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était–il pas à ta disposition ? Comment as–tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens, s’étant levés, l’enveloppèrent, l’emportèrent, et l’ensevelirent. Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé. Pierre lui adressa la parole : Dis–moi, est–ce à un tel prix que vous avez vendu le champ ? Oui, répondit–elle, c’est à ce prix–là. Alors Pierre lui dit : Comment vous êtes–vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur ? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront. Au même instant, elle tomba aux pieds de l’apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte ; ils l’emportèrent, et l’ensevelirent auprès de son mari. Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.

Réflexion

Jugement d’Ananias et Saphira :

Alors qu’un esprit de partage et de générosité dans la liberté régnait dans la vie de la communauté primitive, un homme et une femme, à l’insu de la communauté, choisirent et décidèrent de tromper leurs frères en Christ par un acte qui avait toute l’apparence d’une consécration personnelle et volontaire, mais qui était en réalité une simulation. Comme Caïn en son temps, Ananias et Saphira sont, en leur temps et pour l’Eglise de Jésus-Christ, un précédent. Jusqu’à présent, en effet, c’est la vérité et l’honnêteté qui, dans l’Eglise de Jésus-Christ, sont à la base des décisions d’engagements de chacun au service de tous et de Dieu. Le niveau de cet engagement n’est ni une règle imposée par les apôtres, ni même une norme exigée par le Seigneur. Comme le rappellera justement Pierre aux fautifs, là où est l’Esprit du Seigneur, là se trouve la liberté. Il est en effet inconcevable pour Dieu que notre engagement pour Lui, qu’il se passe sous la forme d’un investissement financier, du don de notre temps, de notre disponibilité pour les autres, soit autre chose que l’expression d’un service motivé par l’amour pour Lui d’abord, puis pour les autres : cf Jean 12,1 à 8. Un service issu d’un tel état d’esprit ne représente ni un sacrifice, ni un renoncement. Il ne porte en lui ni trace de calcul ou de souffrance. Il est, au contraire, l’expression de la joie la plus forte, car le moyen, l’occasion donnée à celui qui se sait aimé de pouvoir rendre un petit peu à Celui qui l’ai aimé, jusqu’au don total de Sa vie, un peu de ce si grand amour dont il a été l’objet.

Si l’argent est ici l’objet du délit commis par Ananias et Saphira, Pierre le précise bien dans le reproche qu’il formule à leur encontre, il n’est pas la cause de la sévérité du châtiment qui, de la part de Dieu, va les frapper. C’est, non l’argent, mais le mensonge, l’hypocrisie, la simulation qui est la cause de la colère et de l’indignation du Seigneur contre le couple. Une simulation qui n’est pas due à un moment de faiblesse et d’égarement, comme il peut tous nous en arriver : Gal 2,11 à 14. Non ! Nous avons à faire ici à un mensonge concerté, un montage mûrement réfléchi, un projet délibérément conçu pour tromper et faire croire aux autres autre chose que ce que le geste et l’acte montrés signifient en réalité.

La double réaction, de Pierre d’abord, puis du Seigneur ensuite, au mensonge d’Ananias et Saphira dans cette période de naissance de l’Eglise est un enseignement et un avertissement qui s’adressent à toutes les générations de croyants, la nôtre y compris, qui suivront :

1er enseignement : si nous pouvons tromper les hommes sur la nature du niveau de notre engagement pour Christ, nous ne pouvons pas tromper Dieu. Dieu connaît la part exacte de vérité et de mensonge qui se trouvent dans notre coeur. Nous pouvons passer aux yeux des hommes, en apparence, pour quelque chose. Mais Dieu sait exactement dans quelle mesure l’image que nous donnons aux autres de ce que nous sommes correspond à la réalité.

2ème enseignement : l’imitation n’est jamais aux yeux de Dieu une motivation admissible dans le service. Dieu n’a que faire de l’image que nous voulons donner aux autres de ce que nous sommes. Que nous ayons un titre ou pas dans l’église ne compte absolument en rien pour Lui. Ce que Dieu souhaite est que ce que nos actes expriment correspondent exactement à la vérité de ce que nous voulons dire et exprimer par eux au Seigneur. Si écart il y a entre nos gestes et nos motivations, celui-ci, dit Dieu, doit être le plus minime possible : Esaïe 1,10 à 17. Aussi, si nous nous sentons accusé par l’engagement ou la consécration des autres et que nous ne voulons pas être en reste par rapport à eux, c’est dans notre coeur d’abord et non dans nos actes que ce problème doit être résolu.

3ème enseignement : si nous pouvons cacher une partie de ce que nous sommes aux yeux des hommes, nous ne le pouvons pas à Dieu. Il est, en effet, montre ici l’Ecriture, totalement impossible de le tromper. La décision délibérée de vivre dans le mensonge est, aux yeux de Dieu, une faute d’une extrême gravité. Une gravité telle ici que Dieu n’a laissé à Ananias ni le temps de s’expliquer, ni celui de se repentir. En frappant de mort sans délai Ananias, puis Saphira, ce sont d’abord les esprits des croyants qu’Il voulait frapper. Dieu voulait souligner à jamais que le Dieu de la Nouvelle Alliance n’est pas différent de celui de l’Ancienne, que Sa grâce, si elle change radicalement notre situation à Son égard, ne nous met pas pour autant à l’abri de Sa colère si nous Le provoquons. Les choses saintes restent saintes et quiconque porte la main sur elles devra, comme dans l’Ancien Testament, faire face à Sa colère et Son jugement : 2 Sam 6,6 à 8

4ème enseignement : plus le niveau de qualité est grand dans la communauté, plus la sanction du Seigneur sera sévère envers quiconque voudrait introduire en elle le mensonge et la fausseté. Un principe que Paul rappellera plus tard à l’église de Corinthe : 2 Cor 10,6. Le verso de la bonté de Dieu, nous ne devons jamais l’oublier, est Sa sévérité. Bien des versets écrits dans le Nouveau Testament sont là pour nous le rappeler : Rom 11,22; Hébr 2,1 à 3; 6,4 à 8. Il ne nous est pas facile de dire à quelle personne de tels verset s’adressent (les commentateurs divergent sur ce point, ce qui souligne la gêne éprouvée), mais ce qui est sûr est que Dieu a trouvé bon d’inclure dans le Nouveau Testament ces paroles afin que personne d’entre nous, sous prétexte que nous vivons sous la grâce, ne se mette à penser qu’il peut désormais faire sans conséquence ce qu’il veut de sa vie.

Que le Seigneur me donne en Lui un respect si grand de Sa Personne qu’en aucun cas le mensonge ne puisse trouver de place et faire son nid dans ma vie.

lundi 11 août 2008

Actes 4,32 à 37

Texte biblique

La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin. Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d’exhortation, Lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu’il possédait, apporta l’argent, et le déposa aux pieds des apôtres.

Réflexion

Esprit communautaire de l’église primitive :

La persécution n’eut pas que pour effet d’amener les chrétien à être fortifiés par l’Esprit pour annoncer la Parole avec plus d’assurance. Elle souda la communauté en un bloc solide. Elle unifia les volontés en un ensemble tel que les individualités n’existèrent et ne vécurent plus que dans l’objectif du bien communautaire. Illustration nous est donnée ici par l’attitude nouvelle dont chacun faisait preuve à l’égard de ses biens. L’esprit de partage était tel, dit Luc, que la notion de propriété disparut complètement de la pensée des disciples. Christ ayant racheté chacun, chacun considérait que plus rien ne lui appartenait. Tout était à Christ, disponible également pour l’Eglise qui est Son corps. Ce dépouillement de la propriété individuelle n’était pas seulement une vue de l’esprit. Il se traduisait concrètement par la vente des terres ou des biens qui appartenaient aux croyants et la mise à disposition, pour les besoins de l’Eglise, aux apôtres des sommes ainsi récoltées. Sans doute, cette dimension du partage a-t-elle été fondamentale dans l’impact, l’organisation, la naissance et le développement de la communauté. Tout projet passe par le don de soi, de sa personne, mais aussi de ses biens pour sa réalisation. La relation que nous avons avec Dieu est interactive. Ses possibilités passent aussi par nos moyens. Il l’a voulu ainsi.

Puissions-nous être des exemples de générosité, d’investissement personnel, de consécration à Son oeuvre et Sa cause, comme l’a été Barnabas, cité ici comme bel exemple de cet esprit communautaire caractérisant la vie de l’Eglise. Prends ma vie, elle est à Toi : Tu as tout donné pour moi... La réponse dont ma vie témoigne est-elle à la hauteur du don fait par Dieu dans Son amour dans la Personne de Son Fils ? Pardonne, ô Dieu, trop souvent ma tiédeur et mes insuffisances !

dimanche 10 août 2008

Actes 4,23 à 31


Texte biblique

Après avoir été relâchés, ils allèrent vers les leurs, et racontèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. Lorsqu’ils l’eurent entendu, ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble, et dirent : Seigneur, toi qui as fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve, c’est toi qui as dit par le Saint–Esprit, par la bouche de notre père, ton serviteur David : Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Et ces vaines pensées parmi les peuples ? Les rois de la terre se sont soulevés, Et les princes se sont ligués Contre le Seigneur et contre son Oint. En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d’Israël,2 pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d’avance. Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une pleine assurance, en étendant ta main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus. Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint–Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance.

Réflexion

Rapport de Pierre et de Jean à la communauté :

Aussitôt relâchés, Pierre et Jean se rendirent auprès de leurs frères pour leur raconter ce que les grands-prêtres et les anciens du peuple leur avaient dit. Ils considéraient en effet que l’interdiction qui leur avait été stipulée ne les concernait pas seulement, mais toute la communauté. Il en est de même aujourd’hui. Au travers des violences ou des menaces faites à l’un de ses membres, c’est à la communauté toute entière que les responsables religieux ou politiques d’une nation adressent un message. C’est à elle donc qu’il revient, d’un seul coeur et d’une seule voix, de prendre une position spirituelle à ce sujet.

La communauté informée ne tarda pas à réagir. Loin de se laisser intimidée, elle fit ce qu’il convenait de faire dans la circonstance : prier. Pas cependant de n’importe quelle manière. Loin d’être l’expression d’une pleurnicherie, la prière de l’Eglise ici est un modèle du genre. On y trouve :

- le socle d’une solide connaissance de Dieu. Ce qui détermine la position intérieure des disciples dans la circonstance n’est pas d’abord la force de la coalition et de l’opposition à laquelle ils ont à faire face, mais le roc solide de leur foi en la souveraineté et la toute-puissance de Dieu.

- une référence à la Parole de Dieu. Rien de ce que nous pouvons vivre n’est nouveau. Il y a toujours dans la Parole de Dieu un passage, une circonstance, une parole qui s’applique et fait écho à ce que nous pouvons connaître. C’est sur elle que, guidés par le Saint-Esprit, nous pouvons bâtir ou ancrer notre prière et notre demande à Dieu.

- une juste vision de la réalité. Armés de leur foi en la toute-puissance de Dieu, fortifiés par Sa Parole, les disciples de Christ ne réagissent pas pour autant de façon outrancière. Oui ! Le danger, les menaces et l’opposition sont réels. Non ! Ils ne vont pas pour autant plier l’échine, se soumettre et quitter le terrain de la vocation missionnaire de témoignage que le Seigneur leur a assigné. Ils prient donc Dieu, dans la situation, de les soutenir et d’appuyer leur démarche en confirmant par divers signes et prodiges le témoignage rendu à Son nom.

La réponse de Dieu ne se fit pas attendre. Leur prière à peine formulée, le lieu où ils se tenaient ensemble se mit à trembler. Si la crainte jusque là menaçait de les paralyser et de museler leurs paroles, tous furent à nouveau remplis d’Esprit Saint et annoncèrent la parole de Dieu avec assurance. Si, en effet, Dieu est pour nous, qui peut être contre nous ?

samedi 9 août 2008

Actes 4,5 à 22


Texte biblique

Le lendemain, les chefs du peuple, les anciens et les scribes, s’assemblèrent à Jérusalem, avec Anne, le souverain sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race des principaux sacrificateurs. Ils firent placer au milieu d’eux Pierre et Jean, et leur demandèrent : Par quel pouvoir, ou au nom de qui avez–vous fait cela ? Alors Pierre, rempli du Saint–Esprit, leur dit : Chefs du peuple, et anciens d’Israël, puisque nous sommes interrogés aujourd’hui sur un bienfait accordé à un homme malade, afin que nous disions comment il a été guéri, sachez–le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache ! C’est par le nom de Jésus–Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. Lorsqu’ils virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, sachant que c’étaient des hommes du peuple sans instruction ; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus. Mais comme ils voyaient là près d’eux l’homme qui avait été guéri, ils n’avaient rien à répliquer. Ils leur ordonnèrent de sortir du sanhédrin, et ils délibérèrent entre eux, disant : Que ferons–nous à ces hommes ? Car il est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem qu’un miracle signalé a été accompli par eux, et nous ne pouvons pas le nier. Mais, afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons–leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom–là. Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus. Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. Ils leur firent de nouvelles menaces, et les relâchèrent, ne sachant comment les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui était arrivé. Car l’homme qui avait été l’objet de cette guérison miraculeuse était âgé de plus de quarante ans.

Réflexion

Discours de Pierre et Jean devant le sanhédrin :

Le lendemain de leur arrestation, tous les principaux chefs des juifs convoquèrent Pierre et Jean pour les entendre et les interroger au sujet de ce qui s’était passé la veille dans le Temple. Cette convocation des deux disciples de Christ par les plus hauts dignitaires religieux du moment souligne l’importance à leurs yeux de l’évènement. Elle les renvoie en même temps à un passé très proche, au cas Jésus dont ils pensaient bien se débarrasser par la mort. Pour eux, bien que mort, Jésus, en fait n’avait peut-être jamais été aussi vivant et présent. Plus le temps passait, plus les signes et les preuves évidentes de sa présence s’accumulaient contre eux. Ce fut d’abord, immédiatement après la crucifixion, la résurrection et le tombeau vide constaté. Puis maintenant la conversion et l’adhésion au témoignage rendu à Christ par Ses apôtres de 3 000 juifs. Enfin ici, la guérison prouvée d’un boiteux reconnu comme tel par tous, au nom du Christ-Jésus, par les mêmes disciples. Et, comme si cela ne suffisait pas, le témoignage accusateur à leur encontre et plein d’assurance de Pierre, un homme sans instruction, à Son sujet. Un témoignage court mais sans ambiguïté qui, en 3 points, met, au sujet de Jésus, les responsables juifs au coeur de la problématique qui se pose désormais à eux :

1) Oui ! C’est par le nom de Jésus de Nazareth qu’ils ont crucifié et que Dieu a ressuscité que le boiteux assis à la Belle porte à été guéri.

2) Jésus est, selon les prophéties faites à Son sujet, la pierre principale rejetée par les constructeurs, mais choisie et précieuse devant Dieu. Il y a désormais opposition entre l’oeuvre, la maison que les chefs juifs construisent pour Dieu, et celle que par le Christ, Il veut désormais construire.

3) Jésus n’est pas seulement le Sauveur des juifs, mais le seul nom donné sous les cieux parmi les humains, par lequel nous pouvons être sauvé. Il est ainsi l’accomplissement de la prophétie faite à Abraham, selon laquelle par lui toutes les nations de la terre seront bénies.

La prédication de Pierre si simple est chargée du poids de tant de vérités connues par ses auditeurs qu’elle ne peut que faire mouche. Ajoutée à cela la présence du boiteux guéri, ses contradicteurs n’ont, après délibération, comme arme que l’ordre de la censure à leur opposer. L’imposition du silence est la seule arme qui reste à ceux qui refusent l’évidence de la vérité s’imposant à eux. Un ordre au sujet duquel, pour raison supérieure, Pierre s’empresse de le dire, il n’est pas question pour lui de se soumettre. L’attitude de fermeté et d’assurance de Pierre, au début de l’oeuvre de témoignage rendue à Christ, a valeur d’exemple pour tous les chrétiens de tous le temps et de tous les lieux exposés aux mêmes pressions.
Que le Seigneur nous donne comme à lui, le même courage, la même force, la même assurance et la même clarté dans notre témoignage. Il le peut et Il le fera. Que gloire Lui soit rendue aujourd’hui de cette manière dans le monde.

vendredi 8 août 2008

Actes 4,1 à 4

Texte biblique

Tandis que Pierre et Jean parlaient au peuple, survinrent les sacrificateurs, le commandant du temple, et les sadducéens, mécontents de ce qu’ils enseignaient le peuple, et annonçaient en la personne de Jésus la résurrection des morts. Ils mirent les mains sur eux, et ils les jetèrent en prison jusqu’au lendemain ; car c’était déjà le soir. Cependant, beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent, et le nombre des hommes s’éleva à environ cinq mille.

Réflexion

Arrestation de Pierre et Jean :

Le rassemblement suscité par la guérison miraculeuse du boiteux autour de Pierre et de Jean ne tarda pas pour 3 raisons à susciter l’hostilité et l’animosité des responsables religieux juifs à l’égard des apôtres :

1) 1ère raison : le lieu où se trouvait les apôtres. C’était le lieu central du culte judaïque. Or, jusqu’alors, ce lieu était prévu pour que les ordonnances prescrites par Moïse soient appliquées, pas pour qu’on y prêche autre chose. On comprend donc que, sur le plan de la légitimité religieuse, la prédication évangélique des apôtres en ce lieu dérange.

2) 2ème raison : le contenu du message. Luc souligne le point particulier qui gênait les autorités religieuses dans le contenu du message annoncé à la foule : la résurrection. La raison première de cette gêne est que, parmi ces autorités, bon nombre était du parti sadducéen qui niait cette réalité : Matthieu 22,23. La seconde était sans nul doute le fait que, comme Pierre ne cessait de le dire, la résurrection de Jésus, manifestait la condamnation par Dieu de la décision prise par les mêmes autorités de condamner Jésus à la mort.

3) 3ème raison : l’absence de légitimité des apôtres sur le plan de l’autorité pour enseigner au nom de Dieu en ce lieu. C’est d’ailleurs, de manière sous-entendue, la première chose pour laquelle les chefs demanderont aux apôtres de se justifier.

Pour les mêmes raisons, partout encore aujourd’hui les témoins de l’Evangile sont persécutés, haïs, emprisonnés. L’Evangile annoncé dérange, car il relève d’une autorité et d’une légitimité qui dépassent le cadre purement humain ou formel. Que Dieu nous donne, au-delà d’efforts fournis pour ne pas inutilement provoquer, de Lui rester fidèle ainsi qu’au mandat reçu d’annoncer l’Evangile à tout homme.

jeudi 7 août 2008

Actes 3,11 à 26

Texte biblique :

Pierre, voyant cela, dit au peuple : Hommes Israélites, pourquoi vous étonnez–vous de cela ? Pourquoi avez–vous les regards fixés sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme ? Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate, qui était d’avis qu’on le relâchât. Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accordât la grâce d’un meurtrier. Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts ; nous en sommes témoins. C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez ; c’est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs. Mais Dieu a accompli de la sorte ce qu’il avait annoncé d’avance par la bouche de tous ses prophètes, que son Christ devait souffrir. Repentez–vous donc et convertissez–vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus–Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. Moïse a dit : Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira, et quiconque n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. Tous les prophètes qui ont successivement parlé, depuis Samuel, ont aussi annoncé ces jours–là. Vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham : Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité. C’est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités.

Réflexion

Discours de Pierre dans le temple :

Le boiteux guéri, le support fut tout trouvé pour les apôtres pour témoigner de Jésus et annoncer l’Evangile. La mort de Jésus étant toute récente et les auditeurs étant juifs, c’est un discours destiné au peuple naturel de Dieu que Pierre prononça ce jour dans la cour même du Temple. Un discours que l’on peut résumer en 7 points :

1) D’emblée, Pierre met les choses au point. Devenu un point d’attraction pour le peuple, à cause du miracle qui venait de se produire, Pierre n’a qu’un souci : détourner les regards de ceux qui l’entourent de sa propre personne (et de celle de Jean) pour les centrer sur le véritable auteur du prodige : Jésus. Deux points essentiels apparaissent ici dans le discours et la façon d’agir de Pierre :

- sans point d’accroche fort, il n’ y aurait eu aucune attraction de la foule vers Pierre. Le miracle, la manifestation concrète de la puissance transformatrice de Dieu dans une vie a été, de toute évidence ce point d’accroche qui servira de tremplin à la prédication.
- Pierre tient à faire savoir que lui-même et Jean ne sont pour rien dans la guérison du boiteux. Ce n’est ni par leur propre puissance, ni en vertu de leur piété que l’homme a été guéri. La part qui est la leur est la seule part de la foi. Mais le véritable Auteur est Jésus.

2) S’adressant à des juifs, c’est aux racines même de l’élection que Pierre remonte pour fonder le témoignage qu’Il rend à Jésus. Son objectif est de démontrer que Jésus n’est pas un usurpateur, mais bien le Messie promis et annoncé dès l’origine par Moïse et les prophètes. Leçon : c’est sur le terrain connu de nos auditeurs que nous pouvons le mieux ancrer notre message et les amener à Jésus.

3) Pierre n’hésite pas ensuite à responsabiliser ceux qui l’écoutent quant aux causes de la mort de Jésus. L’utilisation répétée du "vous" interpelle et accuse. Leçon : sans une prise de conscience personnelle de notre responsabilité dans la mort de Jésus-Christ, notre message manque de la puissance de conviction nécessaire à la repentance et au salut.

4) Pierre démontre ensuite que, par la résurrection, Dieu a déclaré juste Celui que ses auditeurs ont condamné. Par là, Il justifie Jésus et condamne ceux qui L’ont condamné. Le miracle qui vient de se produire donne la preuve visible de la réalité de ce qu’il avance au sujet de Jésus.

5) Pierre termine sa prédication par une notre d’espoir. Ce qui s’est produit au sujet de Jésus n’était pas hors de portée du projet de Dieu. Les prophètes avaient annoncé dans les détails ce qui devait arriver au Christ. La mort de Jésus n’est pas que le fait des hommes, elle fait partie intégrante du plan de salut de Dieu.

6) Pierre interpelle une dernière fois ses auditeurs. Les choses étant ce qu’ils sont, il les invite à une double action : la repentance à l’égard du passé et la foi dans le pardon et la grâce donnée de la part de Dieu au travers de la mort de son Christ pour l’avenir. Leçon : sans repentance en ce qui concerne le passé, la foi en Christ pour son salut n’a aucun sens.

7) Pierre rappelle enfin la responsabilité personnelle d’Israël liée à son privilège de peuple élu. Israël est dans le coeur de Dieu le premier peuple à bénéficier du salut. la promesse est d’abord pour eux. Il serait tragique qu’en tant que peuple élu, bénéficiaire des promesses de Dieu, un Dieu qui s’identifie en portant le nom de ses pères, Israël se détourne du sauveur qui lui a été envoyé. Leçon : plus nous sommes au bénéfice de privilèges spirituels, plus nous sommes responsables de notre attitude à l’égard de Dieu et de Sa Parole.

mercredi 6 août 2008

Actes 3,1 à 10

Texte biblique :

Pierre et Jean montaient ensemble au temple, à l’heure de la prière : c’était la neuvième heure. Il y avait un homme boiteux de naissance, qu’on portait et qu’on plaçait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour qu’il demandât l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l’aumône. Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui, et dit : Regarde–nous. Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus–Christ de Nazareth, lève–toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu. Tout le monde le vit marchant et louant Dieu. Ils reconnaissaient que c’était celui qui était assis à la Belle porte du temple pour demander l’aumône, et ils furent remplis d’étonnement et de surprise au sujet de ce qui lui était arrivé.

Réflexion

Guérison d’un infirme à la porte du temple :

Le récit de la guérison de l’infirme situé à la porte du temple est d’abord le récit d’une rencontre, entre un homme, malade, dépendant, handicapé, placé au moment opportun sur le chemin de deux disciples de Jésus-Christ. Les détails du récit nous permettent de relever plusieurs points riches d’enseignement au sujet de cette rencontre :

- le lieu où elle se déroula : l’infirme était à la porte du temple : l’endroit était, à son sens et celui de ceux qui l’avaient placé là, le lieu où il était en droit d’attendre et d’espérer la charité de ceux qu’il allait rencontrer. De façon innée, il est écrit en l’homme que c’est auprès de ceux qui croient en Dieu qu’on est en droit d’attendre des gestes naturels d’amour envers son prochain dans le besoin.

- l’heure à laquelle se passa la guérison : la 9ème, l’heure de la prière. Cette indication n’est pas fortuite. Elle souligne dans quelles dispositions de coeur étaient les disciples. En route pour la maison de Dieu avec comme objectif la prière, le coeur et l’esprit des disciples étaient en éveil, disponibles, ouverts et donc en état de réceptivité à ce que pouvait leur dire l’Esprit de Dieu. Il y a ainsi pleine unité entre les dispositions de cœur des disciples et leur action. La foi, nous rappelle Jacques, sans les œuvres est morte. Est-il possible pour nous de nous rendre dans un lieu de prière tout en restant indifférent à la misère que nous croisons sur notre chemin, à la porte même peut-être de nos églises ? Puisse l’Esprit de Dieu avoir la liberté de nous parler pour agir lorsque nous prions. Nous ne sommes jamais en retard pour quoi que ce soit comme réunion si notre retard est dû à une œuvre d’amour !

- le caractère imprévisible de la rencontre et du miracle qui s’ensuivra. Ni l’infirme, ni les deux disciples n’étaient préparés à ce qui allait se passer. La démarche de l’infirme envers Pierre et Jean était de même nature que celle qu’il entreprenait auprès de tous les autres passants, mais ce qu’il reçut fut différent. Ce que reçoivent ceux qui nous entourent à notre contact diffère-t-il de ce qu’ils reçoivent des autres ? Car si l’infirme pouvait être aidé sur le plan social par tous, il ne pouvait recevoir les richesses de Jésus-Christ peut donner que de la main des disciples. Notons aussi à la fois la spontanéité du témoignage rendu et la simplicité de la foi des disciples. Notre problème, notre difficulté dans l’approche de ceux qui ne connaissent pas Christ n’est-il pas aussi d’avoir perdu ces deux qualités ? A force de nous interroger sur le passé, la culture, l’arrière-plan historique, philosophique, sociologique de nos contemporains, ne sommes-nous pas devenus des paralysés du témoignage spontané ?

- l’action immédiate de Dieu validant la parole de foi prononcée par Pierre au paralytique. Bien sûr, elle nous interroge. Est-elle rééditable ? Une garantie que, placés dans les mêmes circonstances, avec la même foi, le résultat serait le même ? Ce que Dieu a déjà fait, Il peut le refaire. Mais Il peut aussi faire autre chose ou différemment. A nous, conduit par l’Esprit, d’être assez à Son écoute pour comprendre quel message Il veut, dans nos circonstances, au carrefour des rencontres qu’Il permet avec nos concitoyens, que nous délivrions pour leur salut et leur délivrance

- l’impact de la guérison : il est aussi immédiat. Le changement produit est tel qu’il ne peut passer inaperçu. Le but n’est pas de s’arrêter là, mais de donner à travers la démonstration de ce que le Christ fait, l’occasion de témoigner et de parler de Lui. Rien ne vaut comme support une vie changée pour témoigner de Christ.