lundi 3 novembre 2008

Actes 25,13 à 27


Texte biblique

Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée, pour saluer Festus. Comme ils passèrent là plusieurs jours, Festus exposa au roi l’affaire de Paul, et dit : Félix a laissé prisonnier un homme contre lequel, lorsque j’étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, en demandant sa condamnation. Je leur ai répondu que ce n’est pas la coutume des Romains de livrer un homme avant que l’inculpé ait été mis en présence de ses accusateurs, et qu’il ait eu la faculté de se défendre sur les choses dont on l’accuse. Ils sont donc venus ici, et, sans différer, je m’assis le lendemain sur mon tribunal, et je donnai l’ordre qu’on amenât cet homme. Les accusateurs, s’étant présentés, ne lui imputèrent rien de ce que je supposais ; ils avaient avec lui des discussions relatives à leur religion particulière, et à un certain Jésus qui est mort, et que Paul affirmait être vivant. Ne sachant quel parti prendre dans ce débat, je lui demandai s’il voulait aller à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses. Mais Paul en ayant appelé, pour que sa cause fût réservée à la connaissance de l’empereur, j’ai ordonné qu’on le gardât jusqu’à ce que je l’envoyasse à César. Agrippa dit à Festus : Je voudrais aussi entendre cet homme. Demain, répondit Festus, tu l’entendras. Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice vinrent en grande pompe, et entrèrent dans le lieu de l’audience avec les tribuns et les principaux de la ville. Sur l’ordre de Festus, Paul fut amené. Alors Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs s’est adressée à moi, soit à Jérusalem, soit ici, en s’écriant qu’il ne devait plus vivre. Pour moi, ayant reconnu qu’il n’a rien fait qui mérite la mort, et lui–même en ayant appelé à l’empereur, j’ai résolu de le faire partir. Je n’ai rien de certain à écrire à l’empereur sur son compte ; c’est pourquoi je l’ai fait paraître devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin de savoir qu’écrire, après qu’il aura été examiné. Car il me semble absurde d’envoyer un prisonnier sans indiquer de quoi on l’accuse.

Réflexion

Visite d’Agrippa et de Bérénice à Festus :

La visite du roi Agrippa à Césarée fut l’occasion pour Festus de lui partager son embarras au sujet de Paul, contre qui la multitude des juifs (les grands prêtres et les anciens en particulier) avaient porté plainte. Cet embarras, Festus l’exprima en relation avec le contenu des accusations qui étaient portées contre l’apôtre. Chargé de veiller au bon ordre civil de la région dont il était le gouverneur, Festus se rendait bien compte qu"aucune charge légale ne pouvait être retenue contre Paul. Le différent qui l’opposait à ses détracteurs était d’ordre uniquement religieux et relatif à la seule personne de Jésus qui était mort et que Paul affirmait vivant. Agrippa, sans doute bien informé de ce qui touchait à la doctrine nouvelle du Christ, saisit l’occasion pour demander à Festus d’entendre Paul, ce que le gouverneur ne lui refusa pas. La captivité de Paul, ses multiples comparutions sont ainsi l’occasion donnée par Dieu d’accomplir à son égard la parole donnée au jour de sa conversion : Actes 9,15. Il y a ainsi des personnes et des sphères que nous ne pouvons atteindre par le témoignage qu’au travers de circonstances exceptionnelles et souvent douloureuses. La proclamation du témoignage de Christ est un fait si important et qui tient tant à la Personne de Dieu qu’il passe en considération dans sa pensée avant notre bien-être, notre tranquillité ou notre vie. Sauvé par Christ, Dieu estime que notre vie doit désormais être entièrement vouée au salut des autres.

L’embarras de Festus témoigna à sa manière de toute la difficulté pour un état laïque de traiter, par les moyens judiciaires, des question religieuses. Dans l’état religieux, ces questions sont premières et revêtent un caractère sacré et absolu. Dans l’état laïc, elles sont pratiquement hors sujet, chacun étant libre de croire à ce qu’il veut, sous réserve de ne pas perturber l’ordre civil. Nous pouvons ainsi bénir Dieu pour l’Etat qui se porte garant de la liberté religieuse. Que Dieu nous donne de profiter de cette liberté avec sagesse et circonspection.

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