Pierre et Jean montaient ensemble au temple, à l’heure de la prière : c’était la neuvième heure. Il y avait un homme boiteux de naissance, qu’on portait et qu’on plaçait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour qu’il demandât l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l’aumône. Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui, et dit : Regarde–nous. Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus–Christ de Nazareth, lève–toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu. Tout le monde le vit marchant et louant Dieu. Ils reconnaissaient que c’était celui qui était assis à la Belle porte du temple pour demander l’aumône, et ils furent remplis d’étonnement et de surprise au sujet de ce qui lui était arrivé.
Réflexion
Guérison d’un infirme à la porte du temple :
Le récit de la guérison de l’infirme situé à la porte du temple est d’abord le récit d’une rencontre, entre un homme, malade, dépendant, handicapé, placé au moment opportun sur le chemin de deux disciples de Jésus-Christ. Les détails du récit nous permettent de relever plusieurs points riches d’enseignement au sujet de cette rencontre :
- le lieu où elle se déroula : l’infirme était à la porte du temple : l’endroit était, à son sens et celui de ceux qui l’avaient placé là, le lieu où il était en droit d’attendre et d’espérer la charité de ceux qu’il allait rencontrer. De façon innée, il est écrit en l’homme que c’est auprès de ceux qui croient en Dieu qu’on est en droit d’attendre des gestes naturels d’amour envers son prochain dans le besoin.
- l’heure à laquelle se passa la guérison : la 9ème, l’heure de la prière. Cette indication n’est pas fortuite. Elle souligne dans quelles dispositions de coeur étaient les disciples. En route pour la maison de Dieu avec comme objectif la prière, le coeur et l’esprit des disciples étaient en éveil, disponibles, ouverts et donc en état de réceptivité à ce que pouvait leur dire l’Esprit de Dieu. Il y a ainsi pleine unité entre les dispositions de cœur des disciples et leur action. La foi, nous rappelle Jacques, sans les œuvres est morte. Est-il possible pour nous de nous rendre dans un lieu de prière tout en restant indifférent à la misère que nous croisons sur notre chemin, à la porte même peut-être de nos églises ? Puisse l’Esprit de Dieu avoir la liberté de nous parler pour agir lorsque nous prions. Nous ne sommes jamais en retard pour quoi que ce soit comme réunion si notre retard est dû à une œuvre d’amour !
- le caractère imprévisible de la rencontre et du miracle qui s’ensuivra. Ni l’infirme, ni les deux disciples n’étaient préparés à ce qui allait se passer. La démarche de l’infirme envers Pierre et Jean était de même nature que celle qu’il entreprenait auprès de tous les autres passants, mais ce qu’il reçut fut différent. Ce que reçoivent ceux qui nous entourent à notre contact diffère-t-il de ce qu’ils reçoivent des autres ? Car si l’infirme pouvait être aidé sur le plan social par tous, il ne pouvait recevoir les richesses de Jésus-Christ peut donner que de la main des disciples. Notons aussi à la fois la spontanéité du témoignage rendu et la simplicité de la foi des disciples. Notre problème, notre difficulté dans l’approche de ceux qui ne connaissent pas Christ n’est-il pas aussi d’avoir perdu ces deux qualités ? A force de nous interroger sur le passé, la culture, l’arrière-plan historique, philosophique, sociologique de nos contemporains, ne sommes-nous pas devenus des paralysés du témoignage spontané ?
- l’action immédiate de Dieu validant la parole de foi prononcée par Pierre au paralytique. Bien sûr, elle nous interroge. Est-elle rééditable ? Une garantie que, placés dans les mêmes circonstances, avec la même foi, le résultat serait le même ? Ce que Dieu a déjà fait, Il peut le refaire. Mais Il peut aussi faire autre chose ou différemment. A nous, conduit par l’Esprit, d’être assez à Son écoute pour comprendre quel message Il veut, dans nos circonstances, au carrefour des rencontres qu’Il permet avec nos concitoyens, que nous délivrions pour leur salut et leur délivrance
- l’impact de la guérison : il est aussi immédiat. Le changement produit est tel qu’il ne peut passer inaperçu. Le but n’est pas de s’arrêter là, mais de donner à travers la démonstration de ce que le Christ fait, l’occasion de témoigner et de parler de Lui. Rien ne vaut comme support une vie changée pour témoigner de Christ.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire