jeudi 28 août 2008

Actes 8,14 à 17


Texte biblique

Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux–ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint–Esprit. Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint–Esprit.

Réflexion

L’Esprit-Saint est donné aux samaritains :

Curieusement, alors que les samaritains avaient cru et s’étaient même faits baptisés au nom de Jésus, ils n’avaient, semble-t-il pas encore reçu le Saint-Esprit. Cette particularité a une raison. Alors que nous sommes au début seulement de la vie de l’Eglise, il semble que jusqu’à présent seuls des juifs avaient cru en Jésus et bénéficié du don du saint-Esprit, promis à tous ceux qui auraient foi en ce qu’Il est. Or ici, l’Evangile franchit une première frontière. Il déborde de la stricte sphère juive pour s’implanter dans un groupe proche des juifs, mais aussi méprisés par eux : les samaritains. Il fallait donc pour valider ce pas en avant de l’Evangile et, en même temps, le rattacher à ce qui s’était passé précédemment, un acte officiel qui en garantisse à la fois l’authenticité et la crédibilité. C’est ce qui se passa ici et la raison pour laquelle la venue de Pierre et Jean fut nécessaire pour que, de la part de Dieu, le Saint-Esprit soit accordé à ces nouveaux croyants en Jésus juifs, pourrait-on dire, à 50%. La venue de Pierre et Jean, au travers de qui le Saint-Esprit était donné, soulignait la continuité et l’unité de l’oeuvre de Dieu dans les différents sphères sociétales dans lesquelles elle se manifestait.

La venue de Pierre et Jean avait aussi une autre raison. Elle était liée à l’accomplissement d’une promesse faite par Jésus à Pierre dans l’Evangile, promesse selon laquelle, puisqu’il était le premier à avoir reconnu en Lui le Fils de Dieu, il lui serait donné le pouvoir des clés, le pouvoir d’ouvrir les portes du royaume de Dieu aux croyants : Matthieu 16,19.

Il serait faux, à partir de l’expérience des samaritains, de tirer des conclusions d’ordre théologique sur la manière et le temps selon lesquels le Saint-Esprit est donné. Qui croit aujourd’hui en Jésus comme son Sauveur n’a pas à attendre la venue d’un apôtre particulier pour recevoir le Saint-Esprit. Les raisons qui ont poussé le Seigneur à agir ici de cette façon ne présupposent pas que celles-ci soient désormais normatives. Le but de Luc dans le livre des actes n’est pas de tracer une ligne théologique, mais de rendre compte de la façon avec laquelle l’ordre donné par Jésus au début du livre s’est accompli. Aller au-delà de l’intention de l’auteur, c’est inévitablement courir le risque de tirer des conclusions théologiques erronées. Ce sont les conditions spirituelles (repentance et foi en Jésus) pour la réception du Saint-Esprit qui doivent être respectées pour que les croyants en bénéficient, les circonstances particulières pouvant varier.

Que le Seigneur nous donne d’être sage et équilibré dans tout ce que nous enseignons !

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