samedi 4 octobre 2008

Actes 17,1 à 9


Texte biblique

Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d’après les Ecritures, expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait–il, c’est lui qui est le Christ. Quelques–uns d’entre eux furent persuadés, et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et beaucoup de femmes de qualité. Mais les Juifs, jaloux prirent avec eux quelques méchants hommes de la populace, provoquèrent des attroupements, et répandirent l’agitation dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason, et ils cherchèrent Paul et Silas, pour les amener vers le peuple. Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant : Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus. (17–7) Ils agissent tous contre les édits de César, disant qu’il y a un autre roi, Jésus. Par ces paroles ils émurent la foule et les magistrats, qui ne laissèrent aller Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution.

Réflexion

Paul et Silas à Thessalonique :

Paul vit à Thessalonique le même scénario que dans les autres villes où il est passé auparavant :

- Il privilégie le fait d’aller d’abord au-devant des juifs avant de toucher et d’évangéliser les non-juifs. La raison en est, bien sûr, que Paul est juif lui-même : il a donc une sensibilité particulière pour les juifs; mais aussi que c’est aux juifs premièrement que Dieu a choisi de se révéler. Il se sent donc redevable envers ce peuple qui est, sur le plan naturel, le peuple élu et choisi par Dieu.

La priorité donnée par Paul aux juifs, peuple naturellement le plus disposé et préparé à recevoir la bonne nouvelle, nous invite à une réflexion quant à l’ordre de priorité des personnes à atteindre dans notre société. Un tel ordre de priorité existe-t-il aujourd’hui ? A cause de leurs racines et de leur arrière-plan, y a-t-il une catégorie de personnes vers lesquelles nous devrions aller en priorité, parce qu’elles seraient plus naturellement plus préparées et susceptibles de comprendre ce message ?

La particularité juive apparaît évidente en ce que ce peuple est le seul à avoir été éduqué de façon si complète dans les voies de Dieu. C’est à lui qu’appartiennent la loi, les prophètes, le tabernacle, les alliances, le culte...(Rom 9,4-5). Aucune autre catégorie de personnes n’était naturellement mieux préparée que les Juifs à recevoir et comprendre l’Evangile. Et pourtant ! Le paradoxe de la grâce est que, dans ce domaine comme dans d’autres, les premiers se révéleront être les derniers et les derniers les premiers. C’est donc plus par devoir, par affection naturelle pour son peuple et l’histoire de ce peuple, à cause du choix de Dieu et par devoir, que Paul donnera priorité à l’évangélisation de ses concitoyens juifs plutôt qu’à toute autre considération. Aussi, si de telles indications ne sont pas présentes dans notre sphère de travail, devons-nous nous laisser conduire par Dieu dans ce domaine et cette réflexion.

- Il discuta avec les juifs sur la base de l’Ecriture, cherchant par elle et avec l’aide du Saint-Esprit à leur en ouvrir le sens pour qu’ils comprennent que c’est en Jésus que s’accomplissent les annonces faites à propos du Christ. Luc souligne de plus à ce sujet le but de Paul : expliquer aux juifs la raison de la nécessité pour le Christ de passer par la mort et la résurrection. Ce point, en effet, était et est toujours pour les juifs le point le plus difficile à admettre et comprendre, leur vision du Christ et du Sauveur étant exclusivement celle d’un Christ et Sauveur immédiatement glorieux, et non suite à un chemin d’humiliation. Oui ! La croix est et reste pour les juifs (mais aussi les musulmans et tous ceux qui fondent leur espoir de salut sur leur accomplissement) le point de scandale fondamental au sujet du christianisme.

- Après un temps, il apparaît que le plus grand nombre de convaincus se fait dans les rangs des prosélytes non-juifs que parmi les juifs. Les juifs voyant alors leur influence mise en danger et en concurrence par la nouvelle doctrine, en particulier auprès des femmes de notables, réagissent avec violence et font un faux procès aux apôtres. Sous couvert de fausses accusations auxquelles ce pouvoir est sensible (insubordination à César et à la paix civile), ils les arrêtent ou les obligent à fuir et quitter les lieux.
On trouvera toujours quelque chose de légal à reprocher à un mouvement que l’on considère indésirable au sein de la société. Les révolutions se sont cependant toujours faites au travers de gens qu’on ne pouvait classer dans les critères de la convenance, que ce soit sur le plan social, moral ou spirituel. Nous ne sommes pas appelés à être des éléments subversifs, mais il apparaît que, quelle que soit la société dans laquelle il se manifeste, le christianisme apparaît toujours comme tel. Que Dieu nous donne le courage d’être suffisamment révolutionnaire pour Christ.

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