jeudi 30 octobre 2008

Actes 23,12 à 35


Texte biblique

Quand le jour fut venu, les Juifs formèrent un complot, et firent des imprécations contre eux–mêmes, en disant qu’ils s’abstiendraient de manger et de boire jusqu’à ce qu’ils eussent tué Paul. Ceux qui formèrent ce complot étaient plus de quarante, et ils allèrent trouver les principaux sacrificateurs et les anciens, auxquels ils dirent: Nous nous sommes engagés, avec des imprécations contre nous–mêmes, à ne rien manger jusqu’à ce que nous ayons tué Paul. Vous donc, maintenant, adressez–vous avec le sanhédrin au tribun, pour qu’il l’amène devant vous, comme si vous vouliez examiner sa cause plus exactement ; et nous, avant qu’il approche, nous sommes prêts à le tuer. Le fils de la sœur de Paul, ayant eu connaissance du guet–apens, alla dans la forteresse en informer Paul. Paul appela l’un des centeniers, et dit : Mène ce jeune homme vers le tribun, car il a quelque chose à lui rapporter. Le centenier prit le jeune homme avec lui, le conduisit vers le tribun, et dit : Le prisonnier Paul m’a appelé, et il m’a prié de t’amener ce jeune homme, qui a quelque chose à te dire. Le tribun, prenant le jeune homme par la main, et se retirant à l’écart, lui demanda : Qu’as–tu à m’annoncer ? Il répondit : Les Juifs sont convenus de te prier d’amener Paul demain devant le sanhédrin, comme si tu devais t’enquérir de lui plus exactement. Ne les écoute pas, car plus de quarante d’entre eux lui dressent un guet–apens, et se sont engagés, avec des imprécations contre eux–mêmes, à ne rien manger ni boire jusqu’à ce qu’ils l’aient tué ; maintenant ils sont prêts, et n’attendent que ton consentement. Le tribun renvoya le jeune homme, après lui avoir recommandé de ne parler à personne de ce rapport qu’il lui avait fait. Ensuite il appela deux des centeniers, et dit : Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante–dix cavaliers et deux cents archers, pour aller jusqu’à Césarée. Qu’il y ait aussi des montures pour Paul, afin qu’on le mène sain et sauf au gouverneur Félix. Il écrivit une lettre ainsi conçue: Claude Lysias au très excellent gouverneur Félix, salut ! Cet homme, dont les Juifs s’étaient saisis, allait être tué par eux, lorsque je survins avec des soldats et le leur enlevai, ayant appris qu’il était Romain. Voulant connaître le motif pour lequel ils l’accusaient, je l’amenai devant leur sanhédrin. J’ai trouvé qu’il était accusé au sujet de questions relatives à leur loi, mais qu’il n’avait commis aucun crime qui mérite la mort ou la prison. Informé que les Juifs lui dressaient des embûches, je te l’ai aussitôt envoyé, en faisant savoir à ses accusateurs qu’ils eussent à s’adresser eux–mêmes à toi. Adieu. Les soldats, selon l’ordre qu’ils avaient reçu, prirent Paul, et le conduisirent pendant la nuit jusqu’à Antipatris. Le lendemain, laissant les cavaliers poursuivre la route avec lui, ils retournèrent à la forteresse. Arrivés à Césarée, les cavaliers remirent la lettre au gouverneur, et lui présentèrent Paul. Le gouverneur, après avoir lu la lettre, demanda de quelle province était Paul. Ayant appris qu’il était de la Cilicie: Je t’entendrai, dit–il, quand tes accusateurs seront venus. Et il ordonna qu’on le gardât dans le prétoire d’Hérode.

Réflexion

Complot contre Paul et transfert à Césarée :

Le complot :
- auteurs : plus de 40 juifs
- détermination : liés ensemble par un engagement ils ne devaient, sous peine d’anathème, rien manger ni boire avant d’avoir tué Paul

Avoir de la détermination pour poursuivre un but est une bonne chose. Encore faudrait-il, surtout si l’on prend Dieu à témoin, que le but poursuivi soit d’abord réfléchi, pesé et évalué à la lumière de la Parole et de la pensée de Dieu.

C’est de Dieu d’abord que l’on doit recevoir la définition des causes pour lesquelles nous choisissons de nous engager corps et âme. Sans quoi notre précipitation irréfléchie risque fort de se retourner contre nous. Si Dieu est inclus dans nos engagements, il faut aussi que Celui-ci soit à la source de ceux-ci. Dieu ne va pas ratifier quelque chose qu’Il aurait pris en cours de route. C’est de Lui, par Lui et pour Lui que sont toutes choses : tel est l’ordre juste des choses. Sans quoi la présence de Dieu que nous avons désiré risque fort de se manifester, nos pas en grâce et pour nous, mais en jugement et contre nous !

- stratégie :

Liés, engagés par leur serment, les adversaires de Paul n’avaient pas le choix. Il fallait que leur projet de meurtre contre sa personne réussisse. Aussi, décidèrent-ils de monter un stratagème pour mettre à exécution leurs basses oeuvres, stratagème qui obligeait le sanhédrin à être partie prenante du projet. Tous les ingrédients d’une oeuvre ténébreuse, meurtre et mensonge : cf Jean 8,44, sont ici réunis contre celui qui, après Jésus-Christ, fut le plus grand témoin de l’Evangile de son époque. Se faisant, ces hommes n’agissaient pas seulement contre Dieu et Sa loi, mais ils trompaient aussi l’autorité civile, se servant d’elle à dessein, puisque c’était sous prétexte de rendre justice qu’ils allaient lui demander l’autorisation d’une nouvelle comparution de l’apôtre.

Nous voyons donc dans cette affaire clairement deux partis se former : le parti de Dieu, représenté par Paul, son serviteur sur le plan spirituel, et l’autorité romaine, son serviteur sur le plan civil; puis le parti du Malin représenté par les 40 ennemis jurés de Paul et le sanhédrin, juridiction religieuse, représentant le judaïsme officiel. La reproduction presque à l’identique de ce qui s’est déjà passé avec Jésus (Pilate préférant le sauver qu’autre chose) et, plus tard également, avec Luther, bénéficiant de la protection de l’Electeur de Saxe contre Rome. Soyons pour nous-mêmes, en tant que témoins du Christ, bien conscients qui ou de quel côté se trouvent nos alliés. Tout ce qui a le nom de Dieu à la bouche ne vient pas forcément de Lui. Considérons aussi la valeur des autorités civiles dans la Bible : dans leur fonction de gardien de l’ordre, elles ne sont pas d’abord contre nous, mais pour nous !

Le complot déjoué, Paul transféré :

La délivrance du complot dressé contre Paul par les juifs nous rappelle que, dans la vie du croyant, ce ne sont pas les desseins des méchants contre lui qui s’accomplissent, mais le dessein de Dieu. Le dessein de Dieu n’est cependant pas d’abord la délivrance, le confort de Son serviteur mais son témoignage. La persécution, les différentes arrestations et comparutions que Paul connut ne sont pas l’objet du hasard ou de l’impuissance de Dieu. Elles sont, au contraire, au coeur de Son projet pour l’apôtre, tel que, dès sa conversion, ce projet a été formulé : Actes 9,15. Ce que Paul ne pouvait faire par lui-même (être un témoin du Christ auprès des grands de son temps), c’est la persécution qui va lui permettre de le faire. Ainsi donc, en croyant nuire aux serviteurs de Dieu, les adversaires de l’Evangile ne font que lui ouvrir des possibilités de service inédites. Le vécu de Paul illustre une fois de plus qu’en s’opposant à Dieu et à Ses desseins, le diable ne fait que rehausser Sa gloire. Déjà aujourd’hui, l’ennemi est le marchepied dont Dieu se sert pour s’élever encore un peu plus que ce qu’Il était sans lui. Il était impossible à Dieu par Lui-même de s’élever davantage qu’Il ne l’était. C’est l’opposition qui se lèvera contre Sa personne qui Lui permettra de le faire. Romains 5,8 en est la démonstration suprême.

Nous ne savons pas comment, par quel chemin, le complot dressé contre Paul parvint aux oreilles du fils de sa soeur. Peut-être, défaut ici bienheureux, l’information a-t-elle filtré de quelqu’un qui n’a pas su tenir sa langue. Quoi qu’il en soit, Dieu s’est servi de cette faille chez l’ennemi pour révéler les sombres desseins cachés des coeurs. Nous pouvons compter sur Dieu pour veiller et mettre lui-même en oeuvre les moyens par lesquels les projets de ses adversaires échoueront.

Une fois de plus ici, l’autorité civile apparaît comme la servante civile de Dieu et la gardienne de l’ordre et de la justice. Paul échappe aux méchants grâce à son exercice. Béni soit Dieu pour tous les moyens dont Il dispose pour réaliser Sa volonté ! Que notre foi en Sa souveraineté et Sa providence soit la certitude qui nous habite en tout temps. Dieu est là et Il ne saurait, au moment de l’épreuve, nous abandonner. Béni soit Son Nom !

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