Texte biblique
Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne. Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui, et qui lui dit : Corneille ! Les regards fixés sur lui, et saisi d’effroi, il répondit : Qu’est–ce, Seigneur ? Et l’ange lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu. Envoie maintenant des hommes à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre ; il est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer. Dès que l’ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille appela deux de ses serviteurs, et un soldat pieux d’entre ceux qui étaient attachés à sa personne ; et, après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé.
Réflexion
Vision de Corneille :
Après la Samarie et la conversion de Saul de Tarse, chef de file des persécuteurs de l’Eglise, nous entrons avec ce chapitre dans une nouvelle étape de l’implantation et de l’extension du christianisme dans le monde. Cette étape est toute entière liée à la conversion d’un homme, conversion qui va occupée tout ce chapitre et une partie des suivants : Corneille. De nouveau, nous pouvons admirer la délicatesse de Dieu dans le choix fait de cet homme, comme symbole et pilote de l’entrée du monde païen dans les bénéficiaires du salut, ainsi que Sa sagesse dans le choix de celui qui allait être l’instrument de sa conversion : Pierre. Constatons aussi la parfaite logique de la chronologie de l’action de Dieu telle qu’elle nous est ici rapportée par Luc : après le récit de la conversion de Saul, appelé à être témoin du Christ parmi les nations, nous avons ici celle de Corneille, porte d’entrée de ce champ missionnaire à la hauteur de l’homme que le Seigneur venait d’appeler à Lui pour ce but.
Corneille : identité, personnalité :
Bien qu’étant appelé à devenir pour tous les temps le symbole de l’ouverture au salut de Dieu du monde païen, Corneille n’est pas pour autant n’importe quel païen. S’il n’est pas encore converti à Jésus-Christ, Luc lui rend le témoignage qu’il l’est déjà, profondément, sincèrement, à Dieu. S’il n’est pas juif, on peut sans aucune exagération dire que, pour beaucoup de juifs, il peut être pris et vu comme un modèle d’obéissance, d’engagement et de soumission à Dieu. Très clairement, pour Corneille, le Dieu d’Israël est le seul vrai Dieu et Sa Parole (Ses lois), l’expression de Sa volonté. S’il ne connaissait pas encore Christ, l’Ecriture témoigne du fait que Corneille était plus qu’un homme religieux. Il entretenait déjà avec Dieu, suivant la lumière qu’il avait reçue, une relation véritable, intime, personnelle. A travers lui, nous sont ainsi soulignées toute la sagesse et la délicatesse de Dieu qui, voulant manifester aux croyants d’origine juive que la porte du salut est désormais aussi ouverte aux païens fera le choix du "plus juif" d’entre eux pour en faire le premier converti à Christ. Notons encore que ce n’est pas à n’importe quel moment que Corneille reçut la visite de l’ange qui lui donna l’ordre de se rendre chez Simon, le tanneur, pour aller chercher Simon Pierre : Corneille, selon le témoignage qu’il rendra plus tard, était à ce moment-là dans la prière : 10,30.
Enseignements :
Le 1er point d’enseignement que nous pouvons retirer du choix de Corneille par Dieu est peut-être que la première étape par laquelle passe la conversion d’un païen à Dieu est son adhésion à la foi en un Dieu unique révélé dans l’Ecriture. Tout le message de l’Evangile et le témoignage de Christ reposent sur ces postulats. Il apparaît donc comme inévitable que, d’une façon ou d’une autre, le païen qui vient à Christ passe, philosophiquement au moins, par l’adhésion au concept de Dieu tel qu’il est défini par l’Ecriture.
Le second point (il sera le point principal découvert par Pierre lorsqu’il rencontrera Corneille) est que, Dieu connaissant le coeur de chaque homme, Il ne laissera aucun homme sincère dans la recherche de Sa personne, mais ignorant, sans réponse. Dieu, dit l’ange à Corneille, s’est souvenu de ses prières (élément nommé en tête) et de ses actes de compassion. C’est en réponse à ceux-ci, dit-il, qu’il vient pour lui indiquer par Pierre le moyen par lequel il peut être sauvé. Quelle que soit l’apparence de l’homme qui est devant nous, Dieu connaît la réalité qui se trouve derrière elle, les motivations profondes qui l’habitent et qui font qu’il est ce qu’il est. C’est en fonction d’elles, et non sur la base d’autres critères, qu’Il agit. Que Dieu nous donne de rencontrer aujourd’hui encore de nombreux autres Corneille, préparé pour le salut !
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