vendredi 26 septembre 2008

Actes 15,26 à 31


Texte biblique

Quelques jours s’écoulèrent, après lesquels Paul dit à Barnabas : Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont. Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre. Ce dissentiment fut assez vif pour être cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui, s’embarqua pour l’île de Chypre. Paul fit choix de Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur. Il parcourut la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Eglises.

Réflexion

Séparation de Paul et Barnabas :

Projet de Paul :
Suite au vécu du premier voyage missionnaire
Paul a à coeur de visiter les églises nées sur leur passage pour voir où elles en sont
Il partage son souci à Barnabas qui était avec lui lors de ce voyage

Barnabas lui propose de prendre Jean, surnommé Marc, son cousin
Paul est réticent, ne le désire pas
Cause : Jean n’a pas fait ses preuves lors du premier voyage
Il les a quitté dès la Pamphilie. Il est donc un inconnu pour les églises fondées en Cilicie, Syrie, etc

Barnabas ne lâche pas le morceau :
Il estime que l’abandon de Jean lors du voyage ne le disqualifie pas pour ce projet nouveau
Il veut lui donner une seconde chance, influencé dans son choix sans doute par le lien familial avec Marc
Chacun reste sur ses positions et refuse de se laisser gagner par l’avis de l’autre
Barnabas ne veut pas décourager Marc
Paul ne voit pas pourquoi il lui ferait une faveur alors que le test premier a échoué

La mésentente conduit à la séparation entre les deux hommes
Barnabas s’associe avec Marc pour aller sur Chypre
Paul part avec Silas vers la Syrie et la Cilicie, recommandé par les frères à la grâce de Dieu ( ce qui sous-entend que les frères donnent ici plutôt raison à Paul qu’à Barnabas)

Application : leçons :

1. Difficile de dire qui a raison dans l’histoire : les raisons de chacun paraissent justes : Barnabas s’est laissé fléchir par ses sentiments et son penchant reconnu à l’encouragement. Paul a fait passer la qualification avant le sentiment. Il a pris en compte la réalité et n’a pas voulu courir le risque d’exposer Jean-Marc à un 2ème échec. Il s’attendait à ce que les difficultés ne soient pas moindres

2. L’un devait-il céder à l’autre : difficile également de répondre. Le projet a pris naissance dans le coeur de Paul d’abord. Il était juste qu’il en pose les conditions Nous ne savons pas si Barnabas s’était déjà engagé envers Marc. Sinon, dans le cadre privé, il aurait pu prendre en compte l’avis de Paul et renoncer. Dans l’autre cas, il est difficile pour lui de faire marche arrière auprès de Marc.

3. La séparation de frères de combat, pour des raisons d’incompatibilité de vue sur le plan stratégique, est possible dans l’oeuvre de Dieu : elle a donné naissance à la formation de deux nouvelles équipes. Nous ne savons plus rien de Barnabas par la suite; ce silence n’indique rien. Luc va s’attacher à suivre le nouveau voyage de Paul et Silas. Cette séparation de deux frères, au tempérament de leaders, n’est-elle pas, tôt ou tard, inévitable ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La conduite de Barnabas lors de la visite de Pierre à Antioche et la faiblesse dont il a témoigné en adoptant une attitude plutôt hypocrite, ne tendrait-elle pas à laisser penser que l'enracinement dans ses convictions non-judaïsantes était moins solides que celles de Paul? N'y avait-il pas là un différent latent entre Paul et Barnabas. Le souci de Paul pour les nouveaux convertis était vraisemblablement aussi en rapport avec le courant judaïsant, sa lettre aux Galates qu'il rédigera peu de temps plus tard irait dans ce sens.
Par ailleurs, comment Barnabas vivait-il le leadership de Paul? n'était-ce pas lui qui l'avait défendu, introduit dans la communauté des apôtres fait venir à Antioche ? Le St Esprit n'avait il pas demandé de mettre à par Barnabas et Saul? et voilà que maintenant la configuration de l'équipe et clairement Paul et Barnabas. L'affaire de Jean Marc quoique réelle, ne cristallise-t-elle pas d'autres problèmes, pour lesquels elle permettrait en quelques sortes une porte de sortie ? Si le différent était effectivement plus profond que le choix de personnes ou de stratégie, il serait d'autant plus encourageant de voir l'évolution de leur relation au travers des quelques passage qui apparaissent dans les lettres postérieures de Paul.