samedi 20 septembre 2008

Actes 14,8 à 20


Texte biblique

A Lystre, se tenait assis un homme impotent des pieds, boiteux de naissance, et qui n’avait jamais marché. Il écoutait parler Paul. Et Paul, fixant les regards sur lui et voyant qu’il avait la foi pour être guéri, dit d’une voix forte : Lève–toi droit sur tes pieds. Et il se leva d’un bond et marcha. A la vue de ce que Paul avait fait, la foule éleva la voix, et dit en langue lycaonienne : Les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous. Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c’était lui qui portait la parole. Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l’entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice. Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule, en s’écriant : O hommes, pourquoi agissez–vous de la sorte ? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous ; et, vous apportant une bonne nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve. Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos cœurs de joie. A peine purent–ils, par ces paroles, empêcher la foule de leur offrir un sacrifice. Alors survinrent d’Antioche et d’Icone des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort. Mais, les disciples l’ayant entouré, il se leva, et entra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbe avec Barnabas.

Réflexion

Paul et Barnabé à Lystres :

V 8 à 10 : guérison d’un homme impotent :
- v 8 : la situation de cet homme
- v 9 : le critère qui poussa Paul à agir : l’homme écoutait Paul. Paul vit qu’il avait la foi pour être sauvé. Qu’est-ce qui lui fit penser, être certain de cela ? Regard, attention, réceptivité, conviction qui se lisait sur son visage
- v 10 : Paul agit : il prononce d’une voix forte une parole d’autorité il donne un ordre clair, précis en rapport avec la situation de cet homme qui, à ses yeux, représente la porte d’entrée de l’Evangile dans cette nouvelle cité.

Leçons :

- discernons-nous parmi ceux qui nous écoutent, ceux qui sont prêts à croire, prendre au mot la parole que nous leur annonçons ? Quels sont les indices qui nous permettent de reconnaître, dans l’attitude d’une personne, ses sentiments (dispositions) à l’égard de l’Evangile ? Sommes-nous prêts à placer les gens devant le défi de prendre au mot les promesses de l’Evangile ?
- croire, c’est agir ! Chez ceux en qui elle est présente, la foi doit se concrétiser par un acte. La validation de l’évangile passe par une démonstration, une manifestation irréfutable de la puissance qui l’habite et agit par lui.

V 11 à 20 : réactions de la foule et des apôtres :

- v 11 à 13 : la lecture de ce qui vient de se produire par les habitants de Lystres : C’est une mauvaise lecture. Une lecture inspirée par leur arrière-plan religieux. Une lecture marquée par la confusion des rôles : ils identifient les messages de l’Evangile à des divinités incarnées. Ils ne comprennent pas que les apôtres sont des canaux ou des outils de la puissance de Dieu, non des dieux. Une lecture qui aboutit à une confusion dans la conclusion : si la pensée est fausse, les actes qui en découleront ne peuvent être que faux

Leçons :

- Un obstacle fort à la compréhension du message ou du témoignage que l’on veut rendre à Christ se situe dans les présupposés religieux ou philosophiques de nos auditeurs, présupposés qui font qu’ils interprètent complètement différemment le sens de ce que nous voulons leur dire ou démontrer. Cette déformation du sens du message peut venir : d’une compréhension différente du contenu des termes utilisés ou des croyances et des expériences vécues par les personnes

Nous devons, comme les apôtres, réagir à cet état de fait et travailler à nous assurer que nos auditeurs comprennent de la même manière que nous ce que nous leur communiquons et ce dont nous leur témoignons. L’évangélisation ne peut être considérée comme efficace qu’à ce prix !

- v 14 à 18 : réaction des apôtres à la nouvelle de l’interprétation par les gens de Lystres du miracle opéré:
Un sentiment d’horreur dû au fait que le résultat obtenu est exactement à l’inverse de celui recherché.
Une action rapide pour immédiatement couper court à cet élan d’idolâtrie qui, à leurs yeux, leur paraissait une abomination
Une explication de texte aussi bien par le geste que la parole, qui met l’accent sur points :
. pour Paul et Barnabas, le rétablissement de la vérité en ce qui les concerne : ils ne sont pas des dieux incarnés, mais des hommes comme tous les autres
. en ce qui concerne l’Evangile, la nécessité d’un changement de paradigme. L’Evangile est incompatible avec le polythéisme et l’idolâtrie. Il est, par le Dieu unique et créateur qu’Il révèle, la fin de la foi aux dieux de la mythologie, incarnation des puissances de la nature.

Leçon : Suis-je aussi horrifié que les apôtres par le fait qu’on puisse m’attribuer une gloire qui revient à Dieu ? Suis-je aussi soucieux qu’eux de ne pas dépasser les limites de ma place, d’être mis au même rang que les autres et de faire en sorte que c’est à Dieu seul qu’on attribue le mérite des bienfaits dont je peux, par sa grâce, être le canal pour d’autres ?

- v 19 et 20 : persécution : Comme Saul le pratiquait en son temps, des juifs, jaloux du succès et de l’impact qu’avaient Paul et Barnabas sur les foules par leur témoignage, vinrent d’Antioche et d’Iconium pour retourner la population contre eux et, ainsi, stopper net l’avance de l’Evangile à Lystres. L’apôtre Paul fait ainsi l’expérience de ce que subissaient en leur temps les victimes de la violence et de la haine de Saul, preuve, s’il en faut, du fait que Saul n’existe plus, mais que c’est Paul qui vit désormais. Bien plus, Paul n’est pas seulement l’objet de la haine de ses anciens coreligionnaires. Il subit également le châtiment vécu par le premier martyr de la foi, châtiment auquel il avait apporté sa caution et son approbation : la lapidation. Une lapidation qui n’est pas fictive puisque, de l’avis de ses ennemis, elle laisse l’apôtre mort et exsangue. La grâce de Dieu va cependant en décider autrement, elle qui fera que, suite à la prière et aux bons soins des disciples, Paul se relèvera, indemne de tout grand mal et pourra ainsi poursuivre son ministère.

Leçon : C’est la preuve d’une véritable conversion et d’un véritable changement de camp quand celui qui s’opposait au christianisme se retrouve dans la position de ceux qu’il combattait autrefois Il est de la pédagogie de Dieu de faire parfois subir, à ceux qui ont été les auteurs de grands maux contre les saints, les mêmes maux qu’ils leur ont fait subir autrefois (les frères de Joseph). ce que vit Paul ici est une façon pour lui de "regimber contre les aiguillons". C’est parfois dans le cadre d’une grande souffrance que se manifestent le plus grands miracles de la grâce de Dieu.

Que le Seigneur nous donne de comprendre le prix attaché au fait d’être Ses disciples. Qu’Il nous délivre de la conception naïve et puérile de la vie chrétienne nous faisant croire qu’être avec Lui, proche de Lui, béni par Lui équivaut à une vie heureuse, sans souffrance ou contrariété. la souffrance est le plat principal annoncé par le Seigneur au menu de la nouvelle vie de l’apôtre. Si elle ne l’est pas dans notre vie, que Dieu nous garde de l’écarter au point de penser qu’elle n’y sera pas du tout. Que notre désir soit de Le servir et Lui être fidèle en toutes circonstances !

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