mardi 9 septembre 2008

Actes 12,5 à 19


Texte biblique

Pierre donc était gardé dans la prison ; et l’Eglise ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu. La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats ; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant : Lève–toi promptement ! Les chaînes tombèrent de ses mains. Et l’ange lui dit : Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi. L’ange lui dit encore : Enveloppe–toi de ton manteau, et suis–moi. Pierre sortit, et le suivit, ne sachant pas que ce qui se faisait par l’ange fût réel, et s’imaginant avoir une vision. Lorsqu’ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui mène à la ville, et qui s’ouvrit d’elle–même devant eux ; ils sortirent, et s’avancèrent dans une rue. Aussitôt l’ange quitta Pierre. Revenu à lui–même, Pierre dit : Je vois maintenant d’une manière certaine que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode et de tout ce que le peuple juif attendait. Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et priaient. Il frappa à la porte du vestibule, et une servante, nommée Rhode, s’approcha pour écouter. Elle reconnut la voix de Pierre ; et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était devant la porte. Ils lui dirent : Tu es folle. Mais elle affirma que la chose était ainsi. Et ils dirent: C’est son ange. Cependant Pierre continuait à frapper. Ils ouvrirent, et furent étonnés de le voir. Pierre, leur ayant de la main fait signe de se taire, leur raconta comment le Seigneur l’avait tiré de la prison, et il dit : Annoncez–le à Jacques et aux frères. Puis il sortit, et s’en alla dans un autre lieu. Quand il fit jour, les soldats furent dans une grande agitation, pour savoir ce que Pierre était devenu. Hérode, s’étant mis à sa recherche et ne l’ayant pas trouvé, interrogea les gardes, et donna l’ordre de les mener au supplice. Ensuite il descendit de la Judée à Césarée, pour y séjourner.

Réflexion

Délivrance de Pierre :

1. Circonstances

C’est alors qu’il était à la veille de comparaître devant Hérode, pendant la nuit, que, de façon miraculeuse, Pierre fut délivré par le Seigneur de sa prison. Deux remarques s’imposent sur le temps et l’état dans lequel se trouvait l’apôtre à ce moment :

- le temps : c’est dans les dernières heures précédant sa comparution que Pierre fut délivré. Tant qu’il reste du temps, il n’est jamais trop tard pour Dieu. Jusqu’au dernier moment, s’il le souhaite, Il a le pouvoir et les moyens d’agir pour faire sortir ses serviteurs de toutes les prisons et les faire échapper au sort apparemment inéluctable qui les attend. Dieu se plaît d’ailleurs souvent à agir de la sorte. Par là, Il confond ses ennemis et manifeste de façon plus éclatante Sa fidélité et Sa puissance envers les Siens.

- l’état de Pierre : on pourrait s’attendre dans la situation à trouver l’apôtre éveillé, soit inquiet, soit dans la prière, soit absorbé dans toutes sortes de réflexion. Il n’en est rien. Pierre, nous dit le texte, était endormi entre les deux soldats avec qui il était relié par des chaînes, état qui, s’il en est, prouve la paix profonde dans laquelle, intérieurement, il se trouvait.

Comment vivons-nous les moments d’angoisse et de pression forte dans lesquels nous pouvons nous trouver ? N’avons-nous pas parfois plus de mal à gérer les petites perturbations que les grandes ? Que le Seigneur nous donne en Lui la grâce de gérer nos vies à la lumière de ce qu’Il est ! Accorde-moi, ô Dieu, ce jour de demeurer en Toi, d’aimer Ta sainteté.

2. La délivrance

C’est d’une manière surnaturelle, par le moyen d’un ange, que le Seigneur, en réponse à la prière fervente de l’Eglise pour lui (v 5), fit sortir Pierre de la prison dans laquelle Hérode l’avait jeté. Leçons que nous pouvons retirer du récit que Luc nous en fait :

- 1ère leçon : la délivrance de Dieu pour Pierre intervient alors même que son sort semble scellé. Si humainement l’Eglise n’a aucun moyen physique de libérer Pierre, Dieu, témoigne le récit, n’est limité d’aucune manière par toutes les sécurités prises par les hommes pour retenir et garder prisonnier Son témoin. Un seul ange, et Pierre est délivré.

- 2ème leçon : la délivrance de Pierre s’accomplit pratiquement à l’insu de l’intéressé (Pierre pensait que ce qu’il vivait n’était pas réel) et de ceux qui le retenaient prisonnier. Le monde de Dieu n’est pas le nôtre. C’est un monde qui interpénètre le nôtre, mais qui échappe cependant, sauf miracle, complètement à nos sens et notre perception. Ce n’est pas parce qu’une chose ne nous est pas réelle qu’elle n’existe pas pour autant. Le caractère miraculeux de ce que Pierre va vivre s’arrêtera au moment même où la situation n’exigera plus l’utilisation d’un tel procédé. Pierre sorti, c’est au travers de sa matière grise que le Seigneur va l’aider à trouver ce qu’il convient de faire ensuite. Ce n’est que dans des situations extrêmes que Dieu utilise des moyens extrêmes. Dans la vie courante, les délivrances de Dieu et Sa protection nous sont assurées... même si nous n’en sommes pas toujours conscients.

- 3ème leçon : ce ne sont pas les hommes qui fixent le sort et le jour de la mort des témoins de Dieu ou de Ses serviteurs, mais Dieu Lui-même. Si Dieu a décidé que l’un de Ses enfants doit vivre et non mourir, Il le fera, quand bien même l’épée de la mort suspendue au-dessus de sa tête ne tiendrait qu’à un fil. Que le Seigneur nous rappelle que c’est Lui qui, d’abord, tient nos vies dans Ses mains et non quelque autorité que ce soit. C’est au jour où tu l’auras décidé que Tu me reprendras auprès de Toi. Puis-je, par Ton conseil, veiller à ne pas le hâter inutilement !

3. les suites

Les suites de la délivrance miraculeuse de Pierre ne furent pas les mêmes pour tous. Alors que celle-ci fut un sujet de joie et d’étonnement qui frisait l’incrédulité pour la partie de l’Eglise qui était réunie chez Marie, la mère de Marc, pour prier à ce sujet, elle fut tragique, pour les gardes chargés de la responsabilité de veiller sur le prisonnier. Nous pouvons retirer de ces suites plusieurs enseignements :

- concernant le lieu (la maison de Marie) vers lequel Pierre, aussitôt sorti, se rendit. Le choix de Pierre souligne le lien fort existant entre Pierre et cette maison. Le choix que nous faisons des premières personnes vers lesquelles nous nous rendons, après avoir vécu quelque chose de fort, d’important, soit pour le raconter, soit pour les retrouver, prouve que, parmi toutes celles que nous connaissons, ce sont indubitablement celles qui sont les plus proches de notre coeur. Un lien qui confirme ce que, d’ailleurs, beaucoup pensent au sujet de l’évangile écrit par Marc qui devrait son inspiration à Pierre.

- concernant l’attitude d’incrédulité des croyants réunis pour prier à l’annonce de la nouvelle de l’exaucement de leurs prières. Ne sommes-nous pas nous aussi dans ce danger, qui consiste à demander parfois même avec ferveur, sans croire que l’on va recevoir ? Ou de prier en oubliant que le Dieu que nous prions a une puissance et des moyens illimités, si bien que tout ce qui sort de l’ordinaire et du raisonnable nous paraît aussitôt suspect, extrême, fou ?

- concernant Hérode, sujet principal du chapitre : il souligne sa méchanceté et sa cruauté. Une certaine image de ce que pourrait être l’antichrist : un beau parleur séduisant (voir suite) mais, animé d’un fond cruel et impitoyable, capable des pires injustices et exactions.

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