Texte biblique
Barnabas et Saul, envoyés par le Saint–Esprit, descendirent à Séleucie, et de là ils s’embarquèrent pour l’île de Chypre. Arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean pour aide. Ayant ensuite traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète juif, nommé Bar–Jésus, qui était avec le proconsul Sergius Paulus, homme intelligent. Ce dernier fit appeler Barnabas et Saul, et manifesta le désir d’entendre la parole de Dieu. Mais Elymas, le magicien, –car c’est ce que signifie son nom, –leur faisait opposition, cherchant à détourner de la foi le proconsul. Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli du Saint–Esprit, fixa les regards sur lui, et dit : Homme plein de toute espèce de ruse et de fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras–tu point de pervertir les voies droites du Seigneur ? Maintenant voici, la main du Seigneur est sur toi, tu seras aveugle, et pour un temps tu ne verras pas le soleil. Aussitôt l’obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui, et il cherchait, en tâtonnant, des personnes pour le guider. Alors le proconsul, voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur.
Réflexion
Barnabas et Saul à Chypre :
Quittant Antioche, Barnabé et Saul se rendirent à Chypre, accompagné de Jean (Marc), envoyés par l’Esprit Saint. 3 remarques s’imposent à la lecture du récit de ce départ en mission :
. comme déjà vu, ce ne sont pas des hommes, ni sur le coup d’un désir ou d’une volonté humaine, que se prit, pour Barnabas et Saul, la décision de quitter leur église d’attache pour partir au service de Dieu vers l’inconnu. Mais c’est poussé par l’Esprit Saint et conduit par lui que les deux serviteurs de Dieu se sont mis en route. En ce sens, l’appel de Dieu au service suit le même principe que celui qui est à l’origine de la nouvelle naissance : Jean 1,12-13. Un principe que Paul ne cessera de rappeler dans les textes d’introduction de ses lettres où il se présente en tant que serviteur de Dieu.
. bien qu’envoyé en terre païenne, Paul et Barnabas restent fidèles au principe selon lequel c’est d’abord au peuple choisi par Dieu, les juifs, que s’adresse en priorité le message de l’Evangile : Rom 1,16.
. si l’appel à la mission a été clairement formulé pour Barnabas et Saul, la question se pose s’il était juste et conforme à la pensée de Dieu de prendre aussi Jean. Y a-t-il eu dans cette décision l’ingérence d’un élément humain et sentimental du même ordre que celui qui fit que Loth partit, au moment de son appel, avec son oncle Abram ? La suite du récit et les conséquences fâcheuses que cet accompagnement aura dans la collaboration entre les deux hommes peuvent le laisser à penser.
Attention donc dans l’oeuvre de Dieu de ne pas laisser mêler paille et froment, sentiment personnel et conviction venant de l’Esprit. Que le Seigneur nous donne la conviction claire de Sa pensée pour chacun qui rejoint l’oeuvre.
Confrontation :
Alors que nous annonçons l’Evangile, ce ne sont pas toujours les personnes que l’on croit qui vont être les outils au travers desquels s’ouvrent les portes du royaume des cieux pour les coeurs. Le récit du vécu de Paul et Barnabas à Chypre en est un témoignage vivant. Contre toute attente, en effet, l’homme-clé du succès de la mission des apôtres dans l’île fut leur plus fort opposant, Elymas, faux prophète juif, attaché au proconsul Sergius Paulus qui gouvernait le territoire. Nous ne savons comment, mais, semble-t-il, c’est au travers de lui que la curiosité éveillée du proconsul le poussa à faire venir dans sa maison pour les entendre les deux serviteurs de Christ. Là, cependant, tout ne se passa pas comme sur des roulettes. Paul et Barnabas durent faire face à l’opposition diabolique du mage qui ne cessait de contredire leurs paroles et d’éviter que le proconsul adhère à leur message. Mais il en fallait plus pour arrêter l’Evangile. Aussi, rempli du Saint-Esprit et prenant autorité sur la puissance qui agissait dans le faux prophète, Paul prononça contre Elymas un jugement divin punitif qui eut un effet immédiat. Dès lors, convaincu et saisi par la puissance du témoignage rendu à la gloire de Dieu, le proconsul devint croyant.
4 conclusions à ce récit :
- les serviteurs de Satan peuvent, par la puissance de Dieu, être parfois les meilleurs outils pour la cause de l’Evangile
- la réussite de notre mission et le secret de l’autorité spirituelle tient à la plénitude de l’Esprit, condition nécessaire de l’exercice de tout ministère au service de Christ
- nous ne sommes pas obligés de laisser l’ennemi faire ce qu’il veut. En Christ, nous avons l’autorité de le faire taire et de le rendre confus. L’ennemi n’a pas à imposer sa loi sur le Seigneur ou Ses serviteurs.
- Même si la foi vient de ce que l’on entend et ce que l’on entend de la parole de Christ, la prédication de notre Evangile doit aussi être une démonstration d’Esprit et de puissance, pour que ceux qui entendent, voient aussi la puissance de Dieu en action (surtout dans un contexte teinté d’occultisme).
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