mardi 30 septembre 2008

Actes 16,16 à 24


Texte biblique

Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au–devant de nous, et se mit à nous suivre, Paul et nous. Elle criait : Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très–Haut, et ils vous annoncent la voie du salut. Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul fatigué se retourna, et dit à l’esprit : Je t’ordonne, au nom de Jésus–Christ, de sortir d’elle. Et il sortit à l’heure même. Les maîtres de la servante, voyant disparaître l’espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats. Ils les présentèrent aux préteurs, en disant : Ces hommes troublent notre ville ; (16–21) ce sont des Juifs, qui annoncent des coutumes qu’il ne nous est permis ni de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains. La foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, ayant fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu’on les battît de verges. Après qu’on les eut chargés de coups, ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les garder sûrement. Le geôlier, ayant reçu cet ordre, les jeta dans la prison intérieure, et leur mit les ceps aux pieds.

Réflexion

Arrestation et emprisonnement de Paul et Silas :

La libération de la servante de l’esprit de divination qui l’habitait ne plut pas à tous, en particulier à ses maîtres qui tiraient profit du don de leur employé. Furieux contre les apôtres, les maîtres de la servante se saisirent de Paul et Silas, considérés comme responsables, et les traînèrent devant les tribunaux. Sans aucun recul, les magistrats ordonnèrent qu’ils soient dépouillés de leurs vêtements, frappés et jetés en prison.

Applications :

1. Dans cette histoire, à nul moment on ne trouve quoi que ce soit comme trace de considération envers la servante doublement exploitée par l’esprit mauvais sur le plan spirituel et par ses maîtres sur le plan social. Espérons que, si aux yeux de son entourage, l’intervention de Paul ait une connotation négative, dans son coeur de femme exploitée il en soit tout autrement et que, jusqu’au bout, elle ait fait l’expérience de la libération que l’on trouve en Christ.

2. Les raisons de l’opposition rencontrée par les croyants dans les différents lieux où elle se manifeste ne tiennent pas toujours à des raisons d’ordre purement spirituelles ou philosophiques. Ici ce sont très clairement des raisons financières qui en sont la cause, le religieux n’étant qu’un alibi avancé devant la justice pour justifier l’action répressive. Ne nous y trompons pas : dans beaucoup de cas, des motivations d’ordre mercantile se cachent souvent derrière les raisons avancées pour justifier la répression contre les croyants

3. Drôle de justice que celle à laquelle ont été confrontés Paul et Silas qui ne prend le temps ni pour l’examen des faits, ni pour l’audition des accusés, mais qui, sur la base de l’accusation seulement, condamne. Les apôtres ont ici part, dans l’un de ses aspects, à la communion des souffrances de leur Sauveur qui, Lui aussi, au terme d’un procès bâclé, s’est vu condamner sans appel possible par les autorités. Si nous devons la rechercher pour la défense de nos intérêts, nous ne devons pas être autrement surpris, en tant que disciples du Christ crucifié et rejeté, de voir la justice humaine nous condamner sans raison. Cette réalité fait aussi partie de notre croix à porter.

lundi 29 septembre 2008

Actes 16,11 à 15


Texte biblique

Etant partis de Troas, nous fîmes voile directement vers la Samothrace, et le lendemain nous débarquâmes à Néapolis. De là nous allâmes à Philippes, qui est la première ville d’un district de Macédoine, et une colonie. Nous passâmes quelques jours dans cette ville. Le jour du sabbat, nous nous rendîmes, hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient réunies. L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul. Lorsqu’elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande : Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez–y. Et elle nous pressa par ses instances.

Réflexion

Conversion de Lydie à Philippes :

Répondant à l’appel de Dieu reçu en vision, Paul et toute son équipe quittèrent l’Asie pour l’Europe. Débarqués sur ce nouveau continent, ils optèrent de se rendre dans la première ville du district, la ville de Philippes qui était une colonie romaine. La stratégie consistant à se rendre dans les lieux stratégiques des régions, les villes, lieux de concentration majeure de population, sera désormais le principe suivi par Paul dans son travail missionnaire.

Arrivé dans la ville, Paul et son équipe opteront pour un 2ème principe : celui de se rendre en priorité dans le lieu le plus susceptible de le faire rencontrer des craignant Dieu. En tant qu’évangéliste, Paul ne vise pas d’abord la difficulté. Il cherche le chemin qui lui permettra au plus vite d’atteindre son but. Il cherche à construire là où un fondement existe déjà au lieu d’oeuvrer là où il n’existe pas (ce qu’il fera aussi plus tard à Athènes). Son choix est vite récompensé par une rencontre heureuse : celle d’une femme de la ville nommée Lydie, craignant Dieu, à qui le Seigneur ouvrit le coeur pour qu’elle comprenne le message prêché par Paul.

La conversion de Lydie est la démonstration vivante du principe qui, partout, sous-tend l’oeuvre de Dieu : une oeuvre qui est le résultat de la combinaison savante et de la collaboration étroite entre Dieu et Ses serviteurs. Ainsi, si c’est Dieu qui a révélé par une vision le lieu où devait se rendre Paul, sur place, c’est la réflexion de Paul et de son équipe qui les a conduit à se rendre à Philippes, puis au lieu où ils rencontreraient des personnes préparées à recevoir leur témoignage. De même, si c’est le Saint-Esprit qui a ouvert le coeur de Lydie, Il le fit grâce à l’enseignement prodigué par l’apôtre. Nous ne sommes pas Dieu pour changer le coeur des hommes, mais ouvriers avec Dieu pour Lui permettre, à travers nous, de faire cette oeuvre. Que le Seigneur me conduise dans cette sainte collaboration qu’Il désire bâtir entre nous et Lui !

Résumé des étapes du parcours de Paul de l’Asie à l’Europe :

1ère étape : révélation de la volonté de Dieu par une vision : Paul et son équipe sont en route vers la province d’Asie pour annoncer l’Evangile. Ils font face à plusieurs obstacles qui les empêchent de se rendre là où ils l’avaient projeté. Pendant une nuit, Dieu révèle à Paul dans une vision quelle est Sa pensée pour leur mission. Paul comprend, partage et décision est prise par l’équipe de quitter l’Asie pour l’Europe

Application : c’est lorsque nous sommes en route pour obéir à Sa Parole et Sa volonté que nous nous trouvons dans les conditions requises pour être orienté par le Seigneur vers le lieu, l’endroit où Il nous veut. Les portes fermées de Dieu sont les moyens qu’Il utilise pour nous conduire vers celle qui est ouverte

2ème étape : choix stratégiques de Paul et son équipe. La volonté de Dieu connue, c’est sur la base de leur logique et de leur réflexion que, sur place, se font les choix stratégiques qui orientent l’action missionnaire : choix de la ville, de la méthode d’évangélisation (de l’approche) et du lieu où se rendre pour rencontrer les personnes ouvertes. Le Seigneur bénit l’action menée en donnant à Paul et son équipe de récolter leur premier fruit sur la terre européenne en la personne de Lydie.

Application : les grandes lignes de la volonté de Dieu connue, le Seigneur nous accompagne ensuite dans notre façon de penser pour mettre en oeuvre l’ordre et la mission qu’Il nous a confié. Il y a dans la stratégie missionnaire des choses qui ne relèvent que de Dieu et d’autres qui, sous Sa conduite et Son inspiration, nous reviennent.

3ème étape : la maison de Lydie, premier pied-à-terre de l’équipe missionnaire et de l’Eglise sur place. Lydie convertie, se fait immédiatement baptisée, puis propose d’elle-même de recevoir et d’héberger Paul et son équipe. Sa maison devient le QG et la base d’opération, le pied-à-terre à partir duquel l’équipe missionnaire (et le Seigneur à travers elle) va poursuivre Son oeuvre et Son opération !

Application : l’oeuvre de Dieu se construit, non seulement au travers d’actions menées, mais surtout au travers de personnes-clés. Les maisons des convertis deviennent autant de bases d’opérations que de pied-à-terre pour l’oeuvre de Dieu.

Que le Seigneur nous donne de pouvoir aller de l’avant, ainsi conduit et dirigé par Lui !

dimanche 28 septembre 2008

Acters 16,6 à 10


Texte biblique

Ayant été empêchés par le Saint–Esprit d’annoncer la parole dans l’Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie. Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie ; mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas. Ils franchirent alors la Mysie, et descendirent à Troas. Pendant la nuit, Paul eut une vision : un Macédonien lui apparut, et lui fit cette prière : Passe en Macédoine, secours–nous ! Après cette vision de Paul, nous cherchâmes aussitôt à nous rendre en Macédoine, concluant que le Seigneur nous appelait à y annoncer la bonne nouvelle.

Réflexion

Orientation stratégique pour l’oeuvre de Dieu :

Le premier voyage missionnaire de Paul fut l’occasion pour les païens, à grande envergure, d’entendre l’Evangile, de croire en Christ, se tourner vers Lui pour leur salut, et, pour l’Eglise, de s’implanter solidement hors du territoire juif. A l’aube du second voyage missionnaire, la direction de Dieu pour la suite des opérations se fait plus précise. Aussi, la stratégie adoptée par Paul est davantage le résultat d’un veto et d’une révélation que le produit d’une réflexion et d’une décision humaines. Le témoignage de ce que Paul et son équipe ont vécu ici est plein d’instructions pour nous. Il nous enseigne :

1. à être sensible aux obstacles, impossibilités que Dieu met sur notre chemin. Dieu dirige autant Son oeuvre au travers de portes fermées que de portes ouvertes. Les empêchements de dernière minute sont souvent des obstacles mis par Dieu sur notre chemin pour nous barrer la route et nous fermer la voie vers des directions qu’Il ne désire pas nous voir prendre.

2. à ne rien faire qui ne soit forcé pour atteindre le but que nous nous sommes fixés. Rappelons-nous toujours que c’est le Seigneur qui est le Maître de la moisson, le Directeur de l’oeuvre, et non nous-mêmes. Le passage en force de nos idées, opinions, buts n’est jamais le moyen par lequel Dieu veut nous voir agir. Rappelons-nous que, pour atteindre Ses buts avec nous, Dieu n’a besoin ni de notre aide, ni de notre coup de pouce.

3. à être réceptif aux indications de Dieu pour nous orienter. Sachons que c’est le désir de Dieu, plus que le nôtre encore, de nous conduire dans la voie qu’Il a choisie et préparée pour nous. Aussi faisons Lui confiance pour nous conduire et nous guider, au moment où Il le voudra, dans la voie qu’Il a choisi pour nous. Il sait ce dont nous avons besoin et Il le fera !

Réflexions sur la façon avec laquelle Dieu révéla Sa volonté pour la mission qui devait être celle de Paul et son équipe. Cette révélation de la volonté de Dieu se fit :

Pendant la nuit : au moment où tout est calme, où l’esprit est en repos. Ces moments de repos et de silence ne sont-ils pas les meilleurs pour Dieu pour faire entendre Sa voix et nous communiquer le message qu’Il veut nous faire entendre. Nous ne pouvons organiser parfaitement le moment où Dieu va se révéler à nous et nous parler de façon irréfutable. Mais l’indication du moment où Dieu se révéla à Paul est significatif de la période et des circonstances qui sont, à Ses yeux, les plus appropriées pour le faire

Paul : c’est à Paul, le leader de l’équipe, que Dieu s’adresse. Dieu choisit toujours la voie de la tête (l’autorité) pour guider le corps (l’organisme, ici l’équipe). Dieu est logique avec ce qu’Il met en œuvre : c’est à ceux à qui il a confié un ministère de direction que Dieu communique Ses directives.

Paul eut une vision : une révélation surnaturelle. Il y a toujours, même si la forme diffère, une révélation, un élément de nature surnaturelle dans la façon avec laquelle, dans les lignes importantes de l’œuvre à laquelle Il nous appelle, Dieu communique Sa pensée. Les responsables d’œuvres n’ont à ce sujet pas d’inquiétude à avoir. Le Seigneur veut que la connaissance de Sa volonté et de Ses desseins soient sans ambiguïté pour eux, et Il fera tout ce qui est nécessaire pour que cela le soit.

Un Macédonien : Paul a identifié clairement d’où venait l’appel. Dieu n’est jamais imprécis dans ce qu’Il nous demande de faire. Au contraire ! Avec l’ordre de la mission, Dieu nous donne aussi le contenu, la direction et la définition précise du lieu où Il veut nous voir agir.

Les éléments rassemblés, la conclusion s’impose d’elle-même à tous et fait l’unanimité. C’est par un faisceau de preuves et non de manière hasardeuse que le Seigneur cherche à nous conduire, de manière précise, dans les voies qu’Il trace pour nous. Dieu a le souci que nous entrions, non dans les œuvres que nous pensons bien de devoir faire, mais dans celles qu’Il a préparées pour nous. Puissions-nous être suffisamment réceptifs pour être à l’écoute de Sa voix !

samedi 27 septembre 2008

Actes 16,1 à 5


Texte biblique

Il se rendit ensuite à Derbe et à Lystre. Et voici, il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d’une femme juive fidèle et d’un père grec. Les frères de Lystre et d’Icone rendaient de lui un bon témoignage. Paul voulut l’emmener avec lui ; et, l’ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux–là, car tous savaient que son père était grec. En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d’observer les décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem. Les Eglises se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour.

Réflexion

Timothée :

Retour de Paul accompagné de Silas dans les églises fondées lors du premier voyage missionnaire.
But : transmettre la décision prise à Jérusalem
Décision appelée à mettre un terme à la polémique soulevée par les judaïsants
Décision appelée à poser les bases spirituelles de l’unité entre les églises d’arrière-plan juif et païen.

La force d’une décision : elle est le socle à partir de laquelle l’édifice, l’architecture d’une structure peut s’édifier. Tout dans la vie et l’orientation que prennent les choses débute par une décision. La décision est l’expression du choix intérieur pris; elle est l’outil de la volonté, le moyen par lequel la volonté met en oeuvre le choix opté. La décision étant à la genèse de tous nos actes, elle est dans notre vie le domaine par excellence de la prise de responsabilité. C’est à partir des décisions que nous prenons que, devant Dieu, nous devenons responsables, donc redevables de nos choix. Toute décision pèse que ce soit sur la vie de celui qui la prend ou de ceux qu’elle concerne. Aucune n’est légère et ne doit être prise comme telle. Notons cependant qu’une non-décision en est aussi une. C’est la décision de ne pas décider.

De retour à Lystres et à Derbe, Paul n’eut pas que des devoirs à accomplir. Il eut aussi la joie de récolter un fruit de son travail, fruit pour lequel, dans son esprit, toutes les souffrances du monde valaient la peine, un fruit qui avait pour nom Timothée. En plus de l’aide, de l’apport et de la joie que sera Timothée pour l’apôtre, il est aussi, en rapport avec la souffrance, une réponse à la raison pour laquelle la souffrance faisait partie du programme de Dieu pour lui. N’est-elle pas le berceau dans lequel naissent les oeuvres et les ouvriers les plus valeureux de Dieu ? Il semble ainsi que la souffrance soit la condition inséparable du commencement des oeuvres de Dieu les plus fameuses : pensons à Christ, Sa croix, l’opposition vécue par Lui toute sa vie, Moïse...

Critères retenus par Paul pour prendre Timothée avec lui :

- Il était un disciple
- de qui les frères rendaient un bon témoignage

vendredi 26 septembre 2008

Actes 15,26 à 31


Texte biblique

Quelques jours s’écoulèrent, après lesquels Paul dit à Barnabas : Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont. Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre. Ce dissentiment fut assez vif pour être cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui, s’embarqua pour l’île de Chypre. Paul fit choix de Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur. Il parcourut la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Eglises.

Réflexion

Séparation de Paul et Barnabas :

Projet de Paul :
Suite au vécu du premier voyage missionnaire
Paul a à coeur de visiter les églises nées sur leur passage pour voir où elles en sont
Il partage son souci à Barnabas qui était avec lui lors de ce voyage

Barnabas lui propose de prendre Jean, surnommé Marc, son cousin
Paul est réticent, ne le désire pas
Cause : Jean n’a pas fait ses preuves lors du premier voyage
Il les a quitté dès la Pamphilie. Il est donc un inconnu pour les églises fondées en Cilicie, Syrie, etc

Barnabas ne lâche pas le morceau :
Il estime que l’abandon de Jean lors du voyage ne le disqualifie pas pour ce projet nouveau
Il veut lui donner une seconde chance, influencé dans son choix sans doute par le lien familial avec Marc
Chacun reste sur ses positions et refuse de se laisser gagner par l’avis de l’autre
Barnabas ne veut pas décourager Marc
Paul ne voit pas pourquoi il lui ferait une faveur alors que le test premier a échoué

La mésentente conduit à la séparation entre les deux hommes
Barnabas s’associe avec Marc pour aller sur Chypre
Paul part avec Silas vers la Syrie et la Cilicie, recommandé par les frères à la grâce de Dieu ( ce qui sous-entend que les frères donnent ici plutôt raison à Paul qu’à Barnabas)

Application : leçons :

1. Difficile de dire qui a raison dans l’histoire : les raisons de chacun paraissent justes : Barnabas s’est laissé fléchir par ses sentiments et son penchant reconnu à l’encouragement. Paul a fait passer la qualification avant le sentiment. Il a pris en compte la réalité et n’a pas voulu courir le risque d’exposer Jean-Marc à un 2ème échec. Il s’attendait à ce que les difficultés ne soient pas moindres

2. L’un devait-il céder à l’autre : difficile également de répondre. Le projet a pris naissance dans le coeur de Paul d’abord. Il était juste qu’il en pose les conditions Nous ne savons pas si Barnabas s’était déjà engagé envers Marc. Sinon, dans le cadre privé, il aurait pu prendre en compte l’avis de Paul et renoncer. Dans l’autre cas, il est difficile pour lui de faire marche arrière auprès de Marc.

3. La séparation de frères de combat, pour des raisons d’incompatibilité de vue sur le plan stratégique, est possible dans l’oeuvre de Dieu : elle a donné naissance à la formation de deux nouvelles équipes. Nous ne savons plus rien de Barnabas par la suite; ce silence n’indique rien. Luc va s’attacher à suivre le nouveau voyage de Paul et Silas. Cette séparation de deux frères, au tempérament de leaders, n’est-elle pas, tôt ou tard, inévitable ?

jeudi 25 septembre 2008

Actes 15,22 à 35


Texte biblique

Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Eglise, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas, hommes considérés entre les frères. Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue : Les apôtres, les anciens, et les frères, aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie, et en Cilicie, salut ! Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n’avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes, nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien–aimés Barnabas et Paul, ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus–Christ. Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de leur bouche les mêmes choses. Car il a paru bon au Saint–Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu. Eux donc, ayant pris congé de l’Eglise, allèrent à Antioche, où ils remirent la lettre à la multitude assemblée. Après l’avoir lue, les frères furent réjouis de l’encouragement qu’elle leur apportait. Jude et Silas, qui étaient eux–mêmes prophètes, les exhortèrent et les fortifièrent par plusieurs discours. Au bout de quelque temps, les frères les laissèrent en paix retourner vers ceux qui les avaient envoyés. Toutefois Silas trouva bon de rester. Paul et Barnabas demeurèrent à Antioche, enseignant et annonçant, avec plusieurs autres, la bonne nouvelle de la parole du Seigneur.

Réflexion

Conclusion de l’affaire : Une lettre est écrite :

Destinée spécifiquement aux Eglises d’Antioche, de Cilicie et de Syrie :
Les églises parmi lesquelles a eu lieu le trouble
Des églises d’origine non juive

Qui résume l’affaire et fait connaître la conclusion à laquelle le débat fraternel a abouti :
Rappelle l’origine du trouble :
L’enseignement de quelques individus (ils ne sont pas nommés frères)
Sortis de l’Eglise de Jérusalem
Mais qui n’ont reçu aucun mandat de la part de celle-ci

Qui explique la démarche choisie pour régler la question
Des frères mandatés pour aller vers eux : ce sont ceux-ci qui doivent être écoutés, pas les autres

Qui donne la position théologique retenue au sujet de la question traitée
Une décision prise dans l’unité et la concordance de vue
= une décision reconnue comme inspirée par l’Esprit
la question est prise en compte et traitée avec sérieux
Elle donne lieu à plusieurs recommandations qui ont pour objet de rendre sensible les frères d’origine païenne à la sensibilité des frères d’origine juive
La question est traitée, non de manière théologique, mais sur le plan de l’amour (c’est ici que doivent être traitées les questions relatives à la culture et aux arrière-plans différents entre chrétiens : Rom 14)

Qui rassure, réjouit et préserve l’unité du Corps de Christ
C’est une victoire !
Le problème n’a pas abouti à une division
Il a forcé les croyants à préciser les bases spirituelles de leur unité
Il les a aidé à savoir comment désormais se comporter les uns avec les autres.

Affaire classée ! Puissent toujours, par le Saint-Esprit, la sagesse et la grâce de Dieu, nos difficultés relationnelles dues à des points de vue différents, aboutir à de telles résolutions !

mercredi 24 septembre 2008

Actes 15,5 à 22


Texte biblique

Alors quelques–uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu’il fallait circoncire les païens et exiger l’observation de la loi de Moïse. Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. Une grande discussion s’étant engagée, Pierre se leva, et leur dit : Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l’Evangile et qu’ils crussent. Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint–Esprit comme à nous ; il n’a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez–vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ? Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux. Toute l’assemblée garda le silence, et l’on écouta Barnabas et Paul, qui racontèrent tous les miracles et les prodiges que Dieu avait faits par eux au milieu des païens. Lorsqu’ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : Hommes frères, écoutez–moi ! Simon a raconté comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom. Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit: Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David, J’en réparerai les ruines, et je la redresserai, Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, Dit le Seigneur, qui fait ces choses, Et à qui elles sont connues de toute éternité. C’est pourquoi je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang. Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues. Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Eglise, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas, hommes considérés entre les frères.

Réflexion

Le débat à Jérusalem :

Shéma de la rencontre, de sa progression et de son aboutissement :

1. Au commencement, un vif débat :
Chaque camp s’exprime Il exprime sa conviction : fondements, enjeux, conséquences Il s’exprime avec passion : plus le sujet nous semble d’importance, plus le débat est passionné. La passion avec laquelle nous défendons une idée témoigne de l’importance qu’elle a dans le système de croyance qui constitue notre foi. Cette passion est révélatrice de ce qui constitue une des composantes essentielles de la vision que nous avons de Dieu et de notre relation avec Lui.

2. Les interventions décisives : 3 personnes

Des personnes autorisées

Dont l’autorité est reconnue par tous

- Pierre, apôtre de Jésus
- Paul et Barnabé, apôtre des païens
- Jacques , pilier de l’Eglise de Jérusalem Des personnes autorisées

Parce qu’elles ont un lien personnel direct avec la question en jeu

- Pierre : clé du Seigneur pour ouvrir la porte de l’Evangile aux païens
- Paul et Barnabé : apôtres ayant travaillé parmi eux et pouvant rapporter dans les faits ce qui s’est produit en rendant témoignage de l’action de Dieu
-Jacques, apte à comprendre la sensibilité juive et à la prendre en compte

Dont la parole fait autorité

Dont la prise de parole, l’opinion ont un poids plus fort que les autres avis extérieurs à la situation. Dans un débat sur une question, nous devons accepter que toute opinion ne se vaut pas, ou n’a pas le même poids. Il y a des gens plus autorisés ou qualifiés pour parler d’un sujet que d’autres.

Ce qui a ici qualifié ou confèré l’autorité :

- Pierre : le choix évident de Dieu
- Pierre : présent dès l’origine de la question
- Paul et Barnabas : l’expérience, un vécu important
-Jacques : l’autorité, la position spirituelle

3. La conclusion : une concordance de vue

- Un chemin qui se dégage où la sensibilité de chaque partie est prise en compte.
- Le fond n’est pas remis en question : la foi et la grâce seule sauvent
- Une exhortation à tenir compte de manière pratique (4 mesures sont demandées) de la sensibilité juive dans les église païennes
- Une lettre officielle qui clarifie les choses et exprime la décision prise en commun
- Des envoyés officiels de l’Eglise de Jérusalem accompagnant sur le chemin du retour Paul et Barnabé délégués des églises non juives pour démontrer l’unité.

Que le Seigneur nous donne sagesse et grâce pour apprendre aujourd’hui encore à traiter de questions épineuses sous la conduite de Son Esprit

mardi 23 septembre 2008

Actes 15,4


Texte biblique

Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Eglise, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.

Réflexion

Procédure de réglement de la question qui pose litige :

Arrivée à Jérusalem :

Accueil par l’Eglise, les apôtres, les anciens : la teneur de l’accueil a dû être pour Paul et Barnabas une première indication des sentiments qui animaient les frères à leur égard
Paul et Barnaas rapportent, témoignent de leur vécu missionnaire en terre païenne : ils rapportent dans les faits ce que Dieu a accompli : le but du témoignage est de montrer quelle a été la ligne de conduite de Dieu Lui-même envers les païens, de mettre en évidence les principes spirituels qui ont sous-tendu Son action parmi eux. Avec comme objectif évident d’induire un enseignement sur la façon et les conditions selon lesquelles Dieu conçoit l’entrée des païens dans Son royaume. Rien n’est plus fort que les faits pour découvrir la vérité. Si les faits ne suffisent pas toujours (car chacun peut les interpréter également), ils sont cependant incontournables et constituent la base à partir de laquelle, sur le plan spirituel, doit être menée toute réflexion.

Le problème est soulevé :
Sur place, Paul et Barnabas ont une idée de l’ampleur du groupe des tenants de la position judaïsante. Pour autant, le fait que ce ne soit qu’une fraction minoritaire de l’Eglise qui soulève une question ou un problème ne doit pas nous pousser au mépris. Dans la circonstance, Paul et Barnabas ( ils devaient déjà s’en douter) ont pu mieux se faire une idée de l’identité (arrière-plan) de ceux qui étaient les tenants de la position défendue, contraire à la leur.

Le problème est traité :

Au niveau des responsables de l’Eglise : v 6
la multitude semble y assister : v 12
Jacques tire la conclusion : v 14
Une lettre écrite est envoyée aux églises pour faire connaître la position de l’Eglise de Jérusalem et des apôtres
Des délégués de l’Eglise accompagnent Paul et Barnabé pour authentifier cette position auprès des frères d’origine non-juive.

lundi 22 septembre 2008

Actes 15,1 à 3


Texte biblique

Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion ; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques–uns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question. Après avoir été accompagnés par l’Eglise, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causèrent une grande joie à tous les frères.

Réflexion

Désaccord sur une question centrale :

Causes du désaccord :
Les hommes par qui le désaccord est venu :
Des croyants venus de Judée
Des juifs

Le sujet du désaccord :
Un point d’enseignement de ces hommes : l’obligation de la circoncision pour les croyants d’origine païenne
Argument : la foi en Christ seule ne suffit pas pour appartenir au peuple de Dieu
Il faut aussi que les croyants d’origine païenne portent sur eux la marque physique d’appartenance au peuple élu de Dieu dès l’origine : le peuple juif

Enjeu du débat :
Les conditions spirituelles du salut sont au centre : l’oeuvre de Christ et la foi suffisent-elles ou faut-il y ajouter d’autres conditions ?
Quelles sont les conditions spirituelles à remplir pour être un membre effectif du peuple de Dieu après la venue de Christ ?
Le christianisme est-il une composante du judaïsme, son aboutissement ?
Doit-il porter la marque visible de son appartenance au judaïsme ou, plutôt, de son affranchissement vis-à-vis de sa tutelle ?

Les deux camps :
Les hommes de Judée d’un côté
Barnabas et Paul de l’autre
Violente dispute : pas de terrain d’entente et de compromis possible entre les tenants des deux positions

Décisions prises :
Faire remonter l’affaire au plus haut niveau : Jérusalem, les apôtres
Vérifier à la source si la position des hommes de Judée est la position officielle : si c’est le cas, risque fort de rupture entre Paul et les apôtres
Déléguer Paul et Barnabas pour porter le débat auprès de la communauté chrétienne juive
Pourvoir à leur déplacement dans ce but

Il est, dans la communauté chrétienne, des sujets qui fâchent. Le fait de se fâcher n’est pas mauvais si la cause en est des points qui touchent à l’intégrité et au coeur du message évangélique. Vouloir la paix, trouver un consensus n’est pas possible et souhaitable, lorsque les enjeux sont centraux. Etre fidèle au Seigneur et à la Parole nécessite que l’on tienne ferme dans des prises de position doctrinales qui ne sont pas négociables. Ne pas rompre nécessite cependant d’explorer toutes les voies de recours possibles, d’aller à la source pour vérifier, confronter, entendre, non de seconde main, mais directement les personnes concernées par la question.

Que le Seigneur nous donne la sagesse dont nous avons besoin pour être fermes et tolérants là où il le faut.

dimanche 21 septembre 2008

Actes 14,21 à 28

Texte biblique

Quand ils eurent évangélisé cette ville et fait un certain nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Icone et à Antioche, fortifiant l’esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. Ils firent nommer des anciens dans chaque Eglise, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru. Traversant ensuite la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie, annoncèrent la parole à Perge, et descendirent à Attalie. De là ils s’embarquèrent pour Antioche, d’où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir. Après leur arrivée, ils convoquèrent l’Eglise, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. Et ils demeurèrent assez longtemps avec les disciples.

Réflexion

Retour à Antioche de Pisidie et fin du 1er voyage missionnaire :

V 21 et 22 : surprenant Paul :

dans sa rapidité de rétablissement :
il est laissé pour mort la veille
non seulement il se relève comme si de rien n’était
mais le lendemain il est déjà debout à pied d’oeuvre pour aller dans un autre lieu annoncer l’Evangile

dans son zèle pour le Seigneur et l’Evangile :
il n’est pas refroidi par la dureté de ce qu’il vient de vivre
mais il poursuit sans crainte, sans pause et sans relâche l’oeuvre pour laquelle il a été envoyé

dans le fruit qu’il porte : cf Jean 12,24
ceci explique aussi peut-être cela
le Seigneur est avec lui parce que, de manière évidente, lui est avec le Seigneur
elle n’est pas qu’une déclaration d’intention, mais elle se vérifie dans les faits la parole par laquelle Paul résume sa motivation pour Christ : Actes 20,24

dans le courage dont il fait preuve :
après avoir successivement vécu une opposition de plus en plus forte il retourne dans les lieux même d’où il a été chassé et lapidé
quand on a accepté d’avoir signé son arrêt de mort pour Christ, on ne craint plus rien; tout ce qu’on vit encore est du bonus !

dans son souci pour les autres :
Paul est davantage préoccupé par l’état des autres que par le sien
il s’inquiète davantage de la vie spirituelle des autres que des dangers auxquels sa vie physique est confrontée
Remarquons ici que le 2ème passage dans ces villes n’a pas pour objet l’évangélisation, mais l’édification des jeunes croyants : Paul ne verse pas non plus dans le suicidaire et la provocation

dans son enseignement :
Paul ne cherche pas franchement à rassurer les chrétiens
Il leur communique la vision la plus élevée, concernant le prix à payer, la vision réaliste et non utopique de la vie chrétienne, celle dont lui a connaissance et dont il a fait dans sa chair l’expérience
Il refuse de minimiser et de parler de la souffrance comme d’un accident ou de son cas comme d’un cas particulier, mais en fait, au contraire, une règle générale pour tous ceux qui visent le même objectif que lui

Comment est-ce que j’envisage la réalité de ma vie avec Christ dans ce monde ? La perspective de la souffrance m’impressionne-t-elle au point de me démobiliser, de me faire reculer et renoncer ? Ne suis-je pas trop souvent à l’écoute de mon corps et de mes petits bobos ?

La souffrance de Paul a mis en valeur :
- la capacité de renouvellement qui est en Dieu
- l’attachement de Paul à Christ et à son Dieu
- la réalité de son fardeau missionnaire
- l’interaction entre notre engagement et la bénédiction de Dieu
- le courage dont l’homme de Dieu, soutenu par Dieu, peut faire preuve
- le secret d’une vie chrétienne victorieuse : avoir signé son arrêt de mort
- son amour, son engagement, sa dévotion dans le service pour les autres
- son honnêteté spirituelle dans l’enseignement qu’il apporte

Mesures pratiques prises pour l’avenir des jeunes églises implantées :

Paul et Barnabas ne pouvant rester indéfiniment avec les églises nouvellement implantées, ils prirent deux mesures destinées à les mettre sur la piste la plus sécurisée possible pour leur avenir : ils choisirent et désignèrent pour chacune d’elles des anciens chargés de veiller à la bonne croissance du troupeau après avoir prié et jeûné, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient cru

Au vu de la jeunesse de ces églises, du peu de connaissances et de formation des anciens désignés, on peut se poser la question si la façon d’agir de Paul et Barnabas ne paraît pas ici un peu légère et naïve. Humainement vu, oui ! Mais, à long terme et au vu de l’oeuvre globale de Dieu, non ! Car, effectivement, les mesures immédiates prises par les apôtres ne suffirent pas. Les jeunes églises implantées reçurent par la suite la visite de faux docteurs qui faillirent les détourner de la simplicité de l’Evangile qu’elles avaient reçu. Mais la confiance que les apôtres placèrent en Dieu pour elles, ne fut pas pour autant déçues. Les problèmes auxquelles elles firent face furent l’occasion pour l’apôtre de lettres qui furent, par la suite, utiles pour des milliers d’églises et de croyants pour tous les siècles (lettre aux galates). Aussi, Satan, qui a pu voir en ces jeunes pousses des proies faciles, dut-il faire l’expérience une fois de plus que la puissance de Dieu est et reste capable de transformer n’importe quel mal en bien. Aucun de nous, aussi doué soit-il, ne suffit à l’oeuvre de Dieu. Si, pour un temps, notre présence est le moyen de Dieu pour fortifier et affermir les églises, nous ne sommes pas éternels. La fragilité de l’oeuvre de Dieu, et le danger auquel elle est exposée, ne signifie pas pour autant que le malin a toute latitude pour la détruire. Le Seigneur est le premier garant de cette oeuvre et il n’y a rien qu’il ne permette qu’Il puisse ensuite utiliser pour son bien et son avancement général, si ce n’est pour une église locale sur place, pour l’ensemble de son oeuvre. Aussi triste et dramatique la chute d’un serviteur de Dieu ou d’une église soit-elle, elle ne sonne pas la glas de la fin de l’oeuvre de Dieu ou la victoire de l’ennemi. Elle est le moyen d’instruction de Dieu pour ceux qui restent, afin que la défaite vécue par l’un soit leçon de sagesse et de victoire pour tous les autres.

Question : Etant, d’une manière générale, centré à outrance sur l’individu, ne risquons-nous pas de perdre la vue globale de l’oeuvre de Dieu ? A cause de notre vue trop étroite ou restreinte des choses, ne courrons-nous pas le danger de dramatiser à outrance ce qui touche l’un ou l’autre secteur de l’oeuvre de Dieu ? De tout temps, semble-t-il, ce qui est ou a été cause de chute et de faiblesse chez les uns a été cause et sujet d’enseignement pour les autres. Que le Seigneur nous aide ainsi à apprendre pour nous- mêmes les leçons qui sont nécessaires à notre édification de tout ce que nous observons et constatons autour de nous ! Dieu, croyons-le, par sa puissance souveraine, a toujours la capacité de retirer du bon des pires choses pouvant se produire. Il l’a manifesté avec éclat et puissance par la croix. Que ce principe de victoire soit celui par lequel, par-dessus tout, nous regardions et jugions de ce qui se passe aussi bien dans le monde que dans l’oeuvre de Dieu !

Retour à Antioche :

Quittant les endroits où le Seigneur leur avait donné d’implanter une église locale, Paul et Barnabé prirent le chemin du retour vers Antioche d’où ils avaient, par le Saint-Esprit, été envoyé. Dans le résumé de ce retour, 3 points particuliers sont soulignés par Luc :

- sur la route du retour, l’annonce de l’Evangile à Pergé. Même si le but des apôtres est de rentrer, l’annonce de l’Evangile, là où il n’a pas encore été proclamé, reste un impératif et une nécessité. Les apôtres considèrent qu’aucune autre raison que l’ordre du Seigneur n’est nécessaire pour justifier de l’annonce de l’Evangile. Certes, une stratégie, de la prière et de la réflexion ne sont pas inutiles, mais, à défaut, toute opportunité et toute occasion doit être saisie.

- arrivés à Antioche, ils rendent compte de l’oeuvre accomplie, du travail de Dieu, de leurs observations personnelles, confirmant la volonté déjà manifestée de Dieu à travers eux d’ouvrir grande la porte du salut aux non-juifs.

- de retour à Antioche, ils décident de séjourner longtemps sur place dans l’attente de nouvelles directives divines et, sans doute, en vue de resserrer les liens spirituels et fraternels avec leur église d’envoi.

Que Dieu nous donne de nous inspirer en toutes choses de leur exemple, aussi bien dans le zèle que dans le souci de cultiver avec ceux qui nous envoient les liens de la communion.

samedi 20 septembre 2008

Actes 14,8 à 20


Texte biblique

A Lystre, se tenait assis un homme impotent des pieds, boiteux de naissance, et qui n’avait jamais marché. Il écoutait parler Paul. Et Paul, fixant les regards sur lui et voyant qu’il avait la foi pour être guéri, dit d’une voix forte : Lève–toi droit sur tes pieds. Et il se leva d’un bond et marcha. A la vue de ce que Paul avait fait, la foule éleva la voix, et dit en langue lycaonienne : Les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous. Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c’était lui qui portait la parole. Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l’entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice. Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule, en s’écriant : O hommes, pourquoi agissez–vous de la sorte ? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous ; et, vous apportant une bonne nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve. Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos cœurs de joie. A peine purent–ils, par ces paroles, empêcher la foule de leur offrir un sacrifice. Alors survinrent d’Antioche et d’Icone des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort. Mais, les disciples l’ayant entouré, il se leva, et entra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbe avec Barnabas.

Réflexion

Paul et Barnabé à Lystres :

V 8 à 10 : guérison d’un homme impotent :
- v 8 : la situation de cet homme
- v 9 : le critère qui poussa Paul à agir : l’homme écoutait Paul. Paul vit qu’il avait la foi pour être sauvé. Qu’est-ce qui lui fit penser, être certain de cela ? Regard, attention, réceptivité, conviction qui se lisait sur son visage
- v 10 : Paul agit : il prononce d’une voix forte une parole d’autorité il donne un ordre clair, précis en rapport avec la situation de cet homme qui, à ses yeux, représente la porte d’entrée de l’Evangile dans cette nouvelle cité.

Leçons :

- discernons-nous parmi ceux qui nous écoutent, ceux qui sont prêts à croire, prendre au mot la parole que nous leur annonçons ? Quels sont les indices qui nous permettent de reconnaître, dans l’attitude d’une personne, ses sentiments (dispositions) à l’égard de l’Evangile ? Sommes-nous prêts à placer les gens devant le défi de prendre au mot les promesses de l’Evangile ?
- croire, c’est agir ! Chez ceux en qui elle est présente, la foi doit se concrétiser par un acte. La validation de l’évangile passe par une démonstration, une manifestation irréfutable de la puissance qui l’habite et agit par lui.

V 11 à 20 : réactions de la foule et des apôtres :

- v 11 à 13 : la lecture de ce qui vient de se produire par les habitants de Lystres : C’est une mauvaise lecture. Une lecture inspirée par leur arrière-plan religieux. Une lecture marquée par la confusion des rôles : ils identifient les messages de l’Evangile à des divinités incarnées. Ils ne comprennent pas que les apôtres sont des canaux ou des outils de la puissance de Dieu, non des dieux. Une lecture qui aboutit à une confusion dans la conclusion : si la pensée est fausse, les actes qui en découleront ne peuvent être que faux

Leçons :

- Un obstacle fort à la compréhension du message ou du témoignage que l’on veut rendre à Christ se situe dans les présupposés religieux ou philosophiques de nos auditeurs, présupposés qui font qu’ils interprètent complètement différemment le sens de ce que nous voulons leur dire ou démontrer. Cette déformation du sens du message peut venir : d’une compréhension différente du contenu des termes utilisés ou des croyances et des expériences vécues par les personnes

Nous devons, comme les apôtres, réagir à cet état de fait et travailler à nous assurer que nos auditeurs comprennent de la même manière que nous ce que nous leur communiquons et ce dont nous leur témoignons. L’évangélisation ne peut être considérée comme efficace qu’à ce prix !

- v 14 à 18 : réaction des apôtres à la nouvelle de l’interprétation par les gens de Lystres du miracle opéré:
Un sentiment d’horreur dû au fait que le résultat obtenu est exactement à l’inverse de celui recherché.
Une action rapide pour immédiatement couper court à cet élan d’idolâtrie qui, à leurs yeux, leur paraissait une abomination
Une explication de texte aussi bien par le geste que la parole, qui met l’accent sur points :
. pour Paul et Barnabas, le rétablissement de la vérité en ce qui les concerne : ils ne sont pas des dieux incarnés, mais des hommes comme tous les autres
. en ce qui concerne l’Evangile, la nécessité d’un changement de paradigme. L’Evangile est incompatible avec le polythéisme et l’idolâtrie. Il est, par le Dieu unique et créateur qu’Il révèle, la fin de la foi aux dieux de la mythologie, incarnation des puissances de la nature.

Leçon : Suis-je aussi horrifié que les apôtres par le fait qu’on puisse m’attribuer une gloire qui revient à Dieu ? Suis-je aussi soucieux qu’eux de ne pas dépasser les limites de ma place, d’être mis au même rang que les autres et de faire en sorte que c’est à Dieu seul qu’on attribue le mérite des bienfaits dont je peux, par sa grâce, être le canal pour d’autres ?

- v 19 et 20 : persécution : Comme Saul le pratiquait en son temps, des juifs, jaloux du succès et de l’impact qu’avaient Paul et Barnabas sur les foules par leur témoignage, vinrent d’Antioche et d’Iconium pour retourner la population contre eux et, ainsi, stopper net l’avance de l’Evangile à Lystres. L’apôtre Paul fait ainsi l’expérience de ce que subissaient en leur temps les victimes de la violence et de la haine de Saul, preuve, s’il en faut, du fait que Saul n’existe plus, mais que c’est Paul qui vit désormais. Bien plus, Paul n’est pas seulement l’objet de la haine de ses anciens coreligionnaires. Il subit également le châtiment vécu par le premier martyr de la foi, châtiment auquel il avait apporté sa caution et son approbation : la lapidation. Une lapidation qui n’est pas fictive puisque, de l’avis de ses ennemis, elle laisse l’apôtre mort et exsangue. La grâce de Dieu va cependant en décider autrement, elle qui fera que, suite à la prière et aux bons soins des disciples, Paul se relèvera, indemne de tout grand mal et pourra ainsi poursuivre son ministère.

Leçon : C’est la preuve d’une véritable conversion et d’un véritable changement de camp quand celui qui s’opposait au christianisme se retrouve dans la position de ceux qu’il combattait autrefois Il est de la pédagogie de Dieu de faire parfois subir, à ceux qui ont été les auteurs de grands maux contre les saints, les mêmes maux qu’ils leur ont fait subir autrefois (les frères de Joseph). ce que vit Paul ici est une façon pour lui de "regimber contre les aiguillons". C’est parfois dans le cadre d’une grande souffrance que se manifestent le plus grands miracles de la grâce de Dieu.

Que le Seigneur nous donne de comprendre le prix attaché au fait d’être Ses disciples. Qu’Il nous délivre de la conception naïve et puérile de la vie chrétienne nous faisant croire qu’être avec Lui, proche de Lui, béni par Lui équivaut à une vie heureuse, sans souffrance ou contrariété. la souffrance est le plat principal annoncé par le Seigneur au menu de la nouvelle vie de l’apôtre. Si elle ne l’est pas dans notre vie, que Dieu nous garde de l’écarter au point de penser qu’elle n’y sera pas du tout. Que notre désir soit de Le servir et Lui être fidèle en toutes circonstances !

jeudi 18 septembre 2008

Actes 14,1 à 7


Texte biblique

A Icone, Paul et Barnabas entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et ils parlèrent de telle manière qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent. Mais ceux des Juifs qui ne crurent point excitèrent et aigrirent les esprits des païens contre les frères. Ils restèrent cependant assez longtemps à Icone, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fît par leurs mains des prodiges et des miracles. La population de la ville se divisa: les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres. Et comme les païens et les Juifs, de concert avec leurs chefs, se mettaient en mouvement pour les outrager et les lapider, Paul et Barnabas, en ayant eu connaissance, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, à Lystre et à Derbe, et dans la contrée d’alentour. Et ils y annoncèrent la bonne nouvelle.

Réflexion biblique

Iconium :

Arrivé à Iconium, Paul et Barnabas renouvelèrent l’opération effectuée à Antioche. Ils se rendirent en premier à la synagogue pour, selon leurs coutumes, rencontrer le peuple à priori le plus préparé à recevoir et entendre leur message, le peuple de Dieu. Du récit de cette mission à Iconium, Luc souligne quelques points prêtant à réflexion :

1. Suite au témoignage et à l’enseignement donné par Paul et Barnabas un grand nombre de juifs et de grecs crurent au Seigneur. Leur adhésion dans la foi à Christ est, selon Luc, due à la combinaison heureuse de plusieurs éléments :

- la façon de parler des apôtres : v 1. Si c’est par le Saint-Esprit que se fait l’oeuvre de Dieu dans les coeurs, nous aurions tort de minimiser cet élément. En tant qu’héraut de Dieu, nous avons notre part à jouer. L’action du Saint-Esprit dans les coeurs sera d’autant plus efficace si elle repose sur une prédication bibliquement fondée, convaincante et adaptée au public à laquelle elle s’adresse. S’il ne peut sauver, dans la pensée de Dieu, le prédicateur compte; car, il est, dans la main du Seigneur, comme le stylo par lequel le message qu’Il veut adresser, est écrit. Fais-je tout ce qui doit être fait pour que le message que je suis chargé de transmettre soit le plus clair possible pour ceux qui l’entendent ?

- l’action puissante du Saint-Esprit rendant témoignage et confirmant, par de multiples signes, la parole annoncée : Hébr 2,4. Là encore, ces signes s’opéraient par la main des apôtres, véritables canaux de la puissance de Dieu. Que le Seigneur, dans Sa souveraineté, veuille aussi appuyer la prédication de Sa parole dans nos vies par l’action puissante de Son Esprit. C’est là aussi notre prière !

2. Après le temps du témoignage, vient, comme toujours, le temps d’ l’opposition, puis celui du danger obligeant au départ et au repli vers d’autres lieux. Le même scénario, une fois de plus, se répète. L’opposition est suscitée d’abord par les juifs qui, par jalousie, mobilise les païens pour contraindre les apôtres à fuir. Le départ n’est cependant pas une défaite, puisque partout où ils passent, ils laissent dans le lieu qu’ils quittent une communauté vivante, nouvelle, un témoignage de Christ. Puisse le Seigneur nous donner la joie d’un tel fruit partout où Il nous envoie en France annoncer Son nom !

Actes 13,42 à 52


Texte biblique

Lorsqu’ils sortirent, on les pria de parler le sabbat suivant sur les mêmes choses ; et, à l’issue de l’assemblée, beaucoup de Juifs et de prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas, qui s’entretinrent avec eux, et les exhortèrent à rester attachés à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Dieu. Les Juifs, voyant la foule, furent remplis de jalousie, et ils s’opposaient à ce que disait Paul, en le contredisant et en l’injuriant. Paul et Barnabas leur dirent avec assurance : C’est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous–mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens. Car ainsi nous l’a ordonné le Seigneur : Je t’ai établi pour être la lumière des nations, Pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre. Les païens se réjouissaient en entendant cela, ils glorifiaient la parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. La parole du Seigneur se répandait dans tout le pays. Mais les Juifs excitèrent les femmes dévotes de distinction et les principaux de la ville ; ils provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et ils les chassèrent de leur territoire. Paul et Barnabas secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds, et allèrent à Icone, tandis que les disciples étaient remplis de joie et du Saint–Esprit.

Réflexion

Réactions :

Comme c’est toujours le cas, la prédication de l’Evangile ne laissa personne indifférent. Deux réactions très marquées divisèrent les auditeurs en deux groupes : certains, réceptifs s’attachèrent à Paul et Barnabas et les suivirent pour en savoir plus; d’autres se retirèrent attendant le sabbat suivant pour en savoir plus. Entre temps cependant, les langues se délièrent. Le message annoncé par Paul, dans lequel il identifiait clairement Jésus au Messie promis par Dieu aux pères, portait en lui-même une nouvelle si explosive qu’elle suffisait, sans nouvelle proclamation, à se propager, tels le souffle et le rayonnement d’une bombe. Aussi, le sabbat suivant, ce ne fut pas seulement les juifs qui se rassemblèrent pour entendre de nouveau les apôtres, mais presque toute la ville, provoquant la colère et la jalousie des juifs. C’est donc victimes, d’une certaine façon, de leur succès que les apôtres furent contraints, sous la pression des juifs et des notables prosélytes de la ville, de la quitter, non sans avoir auparavant fait un nombre conséquent de disciples. Si les envoyés devaient fuir et quitter la ville, le témoignage de Christ s’y était implanté et la prédiction de Paul accomplie : puisque le peuple élu et choisi de Dieu, à qui, en premier, les apôtres avaient reçu l’ordre d’annoncer la bonne nouvelle, ne la recevait pas, les païens devenaient pour eux désormais la cible prioritaire.

Quelques leçons à retirer de ce passage :

- les raisons du rejet de l’Evangile ne tiennent pas toujours à son contenu, mais souvent à des questions d’orgueil et d’amour propre. Ici, comme aujourd’hui dans bon nombre d’endroits, c’est la peur de perdre de son ascendance et de son influence sur les foules qui provoquent violence dans la réaction. C’est souvent dans des raisons bassement charnelles qu’il faut chercher les motifs de rejet de l’Evangile.

- comme souvent dans l’histoire, dès que l’Evangile, à cause de son succès, devient une menace, des alliances contre nature se forment à haut niveau pour s’opposer à son expansion. Comme Hérode et Pilate se sont unis, avec les responsables religieux juifs, pour condamner Jésus, ici, Paul et Barnabas devront faire face au front uni des notables paiens et des adorateurs juifs contre leurs personnes. Bis répétita dans l’histoire de France au temps de la Réforme.

- Paul et Barnabas ne forcent pas la porte. Ils secouent la poussière de leurs chaussures en signe de jugement, et s’éloignent. Ils se laissent conduire par Dieu, et ne cherchent pas à jouer inutilement les héros. Ils savent reconnaître quand c’est le moment de rester et quand celui de partir sonne. L’Evangile ayant été annoncé et le témoignage établi, ils estiment avoir rempli leur contrat. L’important n’est pas, dans l’évangélisation, que nous ayons atteint nos objectifs, mais que Dieu ait atteint les siens. Que Dieu nous donne aussi la sagesse de savoir quand c’est le moment de partir et quand c’est encore celui de rester.

mercredi 17 septembre 2008

Actes 13,13 à 41


Texte biblique

Paul et ses compagnons, s’étant embarqués à Paphos, se rendirent à Perge en Pamphylie. Jean se sépara d’eux, et retourna à Jérusalem. De Perge ils poursuivirent leur route, et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Etant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s’assirent. Après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : Hommes frères, si vous avez quelque exhortation à adresser au peuple, parlez. Paul se leva, et, ayant fait signe de la main, il dit : Hommes Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez ! Le Dieu de ce peuple d’Israël a choisi nos pères. Il mit ce peuple en honneur pendant son séjour au pays d’Egypte, et il l’en fit sortir par son bras puissant. Il les nourrit près de quarante ans dans le désert ; et, ayant détruit sept nations au pays de Canaan, il leur en accorda le territoire comme propriété. Après cela, durant quatre cent cinquante ans environ, il leur donna des juges, jusqu’au prophète Samuel. Ils demandèrent alors un roi. Et Dieu leur donna, pendant quarante ans, Saül, fils de Kis, de la tribu de Benjamin ; puis, l’ayant rejeté, il leur suscita pour roi David, auquel il a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, fils d’Isaï, homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontés. C’est de la postérité de David que Dieu, selon sa promesse, a suscité à Israël un Sauveur, qui est Jésus. Avant sa venue, Jean avait prêché le baptême de repentance à tout le peuple d’Israël. Et lorsque Jean achevait sa course, il disait : Je ne suis pas celui que vous pensez ; mais voici, après moi vient celui des pieds duquel je ne suis pas digne de délier les souliers. Hommes frères, fils de la race d’Abraham, et vous qui craignez Dieu, c’est à vous que cette parole de salut a été envoyée. Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus, et, en le condamnant, ils ont accompli les paroles des prophètes qui se lisent chaque sabbat. Quoiqu’ils ne trouvassent en lui rien qui fût digne de mort, ils ont demandé à Pilate de le faire mourir. Et, après qu’ils eurent accompli tout ce qui est écrit de lui, ils le descendirent de la croix et le déposèrent dans un sépulcre. Mais Dieu l’a ressuscité des morts. Il est apparu pendant plusieurs jours à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple. Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie pour nous leurs enfants, en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit dans le Psaume deuxième : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui. Qu’il l’ait ressuscité des morts, de telle sorte qu’il ne retournera pas à la corruption, c’est ce qu’il a déclaré, en disant : Je vous donnerai Les grâces saintes promises à David, ces grâces qui sont assurées. C’est pourquoi il dit encore ailleurs : Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Or, David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort, a été réuni à ses pères, et a vu la corruption Mais celui que Dieu a ressuscité n’a pas vu la corruption. Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse. Ainsi, prenez garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes: Voyez, contempteurs, Soyez étonnés et disparaissez ; Car je vais faire en vos jours une œuvre, Une œuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait.

Réflexion

Antioche de Pisidie :

Quittant Chypre, Paul et ses compagnons, après avoir perdu Jean reparti sur Jérusalem, se rendirent sur le continent, en Turquie actuelle pour annoncer l’Evangile. Après avoir débarqué à Perge, ils se rendirent à Antioche de Pisidie, choix dicté sans doute par la présence d’une synagogue juive dans la ville. Selon sa coutume, Paul et son équipe s’y rendirent et assistèrent au culte, témoignant par là que, pour eux, la foi au Christ n’est pas fondamentalement une rupture avec le judaïsme, mais s’inscrit dans sa continuité. L’occasion leur ayant été donnée de prendre la parole, Paul la saisira pour inscrire, comme leur présence dans la synagogue le montrait, le message qu’il était venu apporter dans le cadre et au coeur même de la révélation et du choix particulier d’Israël en tant que peuple de Dieu. Paul le rappelle tout au long de son discours retraçant les grandes lignes et étapes historiques et bibliques d’Israël : tout, dans l’histoire de la relation qui lie Dieu à Israël procède du choix et de la grâce de Dieu : le choix d’Abaraham, les promesses qu’Il lui a fait, le don du pays, les juges, les prophètes, les rois... Puis, passant à Jésus, Paul annonce en Lui l’accomplissement de la promesse faite à David. Paul le sait : dans le cadre de la révélation et de l’élection, le seul Messie qu’un juif puisse accepter est un Messie qui corresponde aux critères, aux paroles et aux promesses faites aux pères à son sujet. Or Jésus, démontre Paul, correspond, jusque dans son rejet par les chefs religieux juifs de Jérusalem, exactement à ce que les prophètes avaient annoncé à son sujet : Il est un descendant de la lignée de David, Il a été condamné et crucifié comme annoncé et Il est ressuscité le 3ème jour.

Paul termine sa prédication par un avertissement tiré de la Parole : c’est aux juifs en premier que la parole de salut en Christ a été envoyée de la part de Dieu. Mais que les juifs prennent garde, car, s’ils la rejettent, il pourrait fort bien se trouver disqualifiés et confus par l’oeuvre étonnante de Dieu en Christ dont ils se seraient exclus eux-mêmes. Paul, se faisant, annonce ce qu’il pressent déjà dans son travail : tandis que le peuple qui était préparé ferme sa porte au salut qui lui est annoncé, celle des autres, qui n’étaient pas préparés pour cela, s’ouvre grand pour l’accueillir (phénomène inverse à la fin des temps).

Que le Seigneur nous donne de poursuivre avec courage et audace, jusqu’à la fin et quelle que soit le degré d’écoute, notre ministère de témoins auprès de ceux qui nous entourent !

mardi 16 septembre 2008

Actes 13,4 à 12


Texte biblique

Barnabas et Saul, envoyés par le Saint–Esprit, descendirent à Séleucie, et de là ils s’embarquèrent pour l’île de Chypre. Arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean pour aide. Ayant ensuite traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète juif, nommé Bar–Jésus, qui était avec le proconsul Sergius Paulus, homme intelligent. Ce dernier fit appeler Barnabas et Saul, et manifesta le désir d’entendre la parole de Dieu. Mais Elymas, le magicien, –car c’est ce que signifie son nom, –leur faisait opposition, cherchant à détourner de la foi le proconsul. Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli du Saint–Esprit, fixa les regards sur lui, et dit : Homme plein de toute espèce de ruse et de fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras–tu point de pervertir les voies droites du Seigneur ? Maintenant voici, la main du Seigneur est sur toi, tu seras aveugle, et pour un temps tu ne verras pas le soleil. Aussitôt l’obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui, et il cherchait, en tâtonnant, des personnes pour le guider. Alors le proconsul, voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur.

Réflexion

Barnabas et Saul à Chypre :

Quittant Antioche, Barnabé et Saul se rendirent à Chypre, accompagné de Jean (Marc), envoyés par l’Esprit Saint. 3 remarques s’imposent à la lecture du récit de ce départ en mission :

. comme déjà vu, ce ne sont pas des hommes, ni sur le coup d’un désir ou d’une volonté humaine, que se prit, pour Barnabas et Saul, la décision de quitter leur église d’attache pour partir au service de Dieu vers l’inconnu. Mais c’est poussé par l’Esprit Saint et conduit par lui que les deux serviteurs de Dieu se sont mis en route. En ce sens, l’appel de Dieu au service suit le même principe que celui qui est à l’origine de la nouvelle naissance : Jean 1,12-13. Un principe que Paul ne cessera de rappeler dans les textes d’introduction de ses lettres où il se présente en tant que serviteur de Dieu.

. bien qu’envoyé en terre païenne, Paul et Barnabas restent fidèles au principe selon lequel c’est d’abord au peuple choisi par Dieu, les juifs, que s’adresse en priorité le message de l’Evangile : Rom 1,16.

. si l’appel à la mission a été clairement formulé pour Barnabas et Saul, la question se pose s’il était juste et conforme à la pensée de Dieu de prendre aussi Jean. Y a-t-il eu dans cette décision l’ingérence d’un élément humain et sentimental du même ordre que celui qui fit que Loth partit, au moment de son appel, avec son oncle Abram ? La suite du récit et les conséquences fâcheuses que cet accompagnement aura dans la collaboration entre les deux hommes peuvent le laisser à penser.

Attention donc dans l’oeuvre de Dieu de ne pas laisser mêler paille et froment, sentiment personnel et conviction venant de l’Esprit. Que le Seigneur nous donne la conviction claire de Sa pensée pour chacun qui rejoint l’oeuvre.

Confrontation :

Alors que nous annonçons l’Evangile, ce ne sont pas toujours les personnes que l’on croit qui vont être les outils au travers desquels s’ouvrent les portes du royaume des cieux pour les coeurs. Le récit du vécu de Paul et Barnabas à Chypre en est un témoignage vivant. Contre toute attente, en effet, l’homme-clé du succès de la mission des apôtres dans l’île fut leur plus fort opposant, Elymas, faux prophète juif, attaché au proconsul Sergius Paulus qui gouvernait le territoire. Nous ne savons comment, mais, semble-t-il, c’est au travers de lui que la curiosité éveillée du proconsul le poussa à faire venir dans sa maison pour les entendre les deux serviteurs de Christ. Là, cependant, tout ne se passa pas comme sur des roulettes. Paul et Barnabas durent faire face à l’opposition diabolique du mage qui ne cessait de contredire leurs paroles et d’éviter que le proconsul adhère à leur message. Mais il en fallait plus pour arrêter l’Evangile. Aussi, rempli du Saint-Esprit et prenant autorité sur la puissance qui agissait dans le faux prophète, Paul prononça contre Elymas un jugement divin punitif qui eut un effet immédiat. Dès lors, convaincu et saisi par la puissance du témoignage rendu à la gloire de Dieu, le proconsul devint croyant.

4 conclusions à ce récit :

- les serviteurs de Satan peuvent, par la puissance de Dieu, être parfois les meilleurs outils pour la cause de l’Evangile
- la réussite de notre mission et le secret de l’autorité spirituelle tient à la plénitude de l’Esprit, condition nécessaire de l’exercice de tout ministère au service de Christ
- nous ne sommes pas obligés de laisser l’ennemi faire ce qu’il veut. En Christ, nous avons l’autorité de le faire taire et de le rendre confus. L’ennemi n’a pas à imposer sa loi sur le Seigneur ou Ses serviteurs.
- Même si la foi vient de ce que l’on entend et ce que l’on entend de la parole de Christ, la prédication de notre Evangile doit aussi être une démonstration d’Esprit et de puissance, pour que ceux qui entendent, voient aussi la puissance de Dieu en action (surtout dans un contexte teinté d’occultisme).

lundi 15 septembre 2008

Actes 13,1 à 3

Texte biblique

Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des prophètes et des docteurs : Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint–Esprit dit : Mettez–moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir.

Réflexion

Envoi en mission de Barnabas et Saul :

1. La richesse de l’Eglise d’Antioche.

C’est de l’Eglise locale d’Antioche dans laquelle ils exerçaient un ministère d’enseignement de la Parole que Barnabas et Saul, appelé par le Saint-Esprit, furent envoyés en mission. Luc commence ici le récit de ce premier voyage missionnaire en décrivant le contexte spirituel dans lequel cet appel de Dieu eut lieu pour les deux hommes. Il souligne ainsi :

- la richesse de l’église locale d’Antioche abritant plusieurs prophètes et docteurs en son sein. Il y a peut-être là l’énumération d’un principe selon lequel lorsque trop de personnes qualifiées et compétentes sont dans un même lieu, il est bon que plusieurs d’entre elles le quittent pour être source de bénédiction ailleurs. Remarquons aussi ici que les dons des uns et des autres étaient clairement définis et identifiés.

- le contexte spirituel de l’appel. Il eut lieu lors d’un moment de culte, dans un contexte de consécration et de disponibilité des coeurs à la réception de la voix de Dieu. Notons ici que ce ne sont pas les hommes, mais le Saint-Esprit qui, clairement, a fait entendre Sa voix et exprimé la pensée et la volonté de Dieu pour Barnabas et Saul. Le groupe de responsables de l’église n’a fait ensuite que valider cet appel en leur imposant les mains, signe de leur plein assentiment et identification avec eux dans ce nouveau ministère auquel Dieu les appelait

- la nature de la vocation : être à part pour l’oeuvre particulière à laquelle Dieu les appelle. Une vocation porte toujours en elle la marque d’un destin ou d’une oeuvre particulière et personnelle. L’homme appelé par Dieu ne foule pas un chemin déjà foulé, mais, d’une certaine façon, entre dans une voie neuve où, peut-être, personne n’a jamais marché avant lui. Il suit un chemin à part qui est le chemin spécifique de Dieu pour lui, chemin qui est la conséquence de Son appel.

Que le Seigneur me donne une conscience claire de l’appel qui est le mien à Son service ! Eternel ! Fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers !

jeudi 11 septembre 2008

Actes 12


Texte biblique

Cependant la parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait. Barnabas et Saul, après s’être acquittés de leur message, s’en retournèrent de Jérusalem, emmenant avec eux Jean, surnommé Marc.

Réflexion

Etat de l’Eglise :

Pour la 3ème fois (Actes 6,7; 9,31; 12,24), Luc fait ici, dans le livre des Actes, le point sur la situation spirituelle de l’Eglise. Le premier point est fait après la première arrestation des apôtres (seconde pour Pierre et Jean) par le sanhédrin. Malgré les efforts entrepris pour interdire aux apôtres l’annonce de l’Evangile, la parole se répand et le nombre des disciples augmente et se multiplie. Le second point est fait après la persécution plus large menée par Saul de Tarse, suivie de sa conversion : l’Eglise, conclut Luc, est en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Elle se construit, non dans la crainte des représailles, mais celle du Seigneur et se multiplie par l’encouragement suscité, non par les disciples, mais par l’Esprit-Saint. Ici, le 3ème point fait par Luc sur la situation et l’état de l’Eglise, intervient juste après l’épisode court de la répression initiée par Hérode. La conclusion est une fois de plus la même : la parole de Dieu se répand et progresse.

Alors qu’on aurait pu s’attendre au découragement, à l’abattement ou même à l’arrêt du mouvement missionnaire naissant, Luc fait toujours la même constatation. L’opposition à l’Evangile, la persécution de l’Eglise produit toujours le même double résultat :
- une croissance intérieure : l’Eglise progresse, se fortifie. Les croyants s’enracinent et s’attachent plus fortement à Dieu
- la multiplication à l’extérieur : le nombre des disciples, d’églises implantées, de territoires nouveaux atteints se multiplie.

Ces faits établis, Luc fait état d’une autre constatation : un tel état de fait concernant à la fois la croissance interne de l’Eglise et la multiplication ne tient en rien à une oeuvre humaine, mais à la seule action de Dieu par l’Esprit-Saint. L’oeuvre de Dieu se reconnaît en ce qu’elle porte la marque de Dieu. Les différents constats établis par Luc témoignent ainsi de la puissance de Dieu, de Sa victoire, de la réalité de la vérité de l’Evangile, de la puissance de résurrection qui l’anime, toutes réalités rendues encore davantage manifestes par l’opposition et la persécution. Aux 3 constats plus généraux établis par Luc, on pourrait encore en ajouter deux autres, plus limités dans leur impact et le cercle numérique de personnes concernées : Actes 4,31; 5,41-42, constats qui vont eux aussi dans le même sens.

Que le Seigneur me donne en Lui de connaître de Sa part le renouvellement de force qui vient de Lui pour poursuivre avec Lui ce qu’Il m’appelle à faire. Qu’ainsi, je puisse aller de l’avant et Le servir avec mes frères comme il se doit et comme il est digne de L’être.

mercredi 10 septembre 2008

Actes 12,20 à 23


Texte biblique

Hérode avait des dispositions hostiles à l’égard des Tyriens et des Sidoniens. Mais ils vinrent le trouver d’un commun accord ; et, après avoir gagné Blaste, son chambellan, ils sollicitèrent la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi. A un jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, et assis sur son trône, les harangua publiquement. Le peuple s’écria : Voix d’un dieu, et non d’un homme ! Au même instant, un ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas donné gloire à Dieu. Et il expira, rongé des vers.

Réflexion

Leçons :

Commencé avec Hérode, ce chapitre, consacré à la persécution, non de tous les chrétiens, mais de ceux que le Seigneur avait établi comme leaders parmi eux, se termine par Hérode. La stratégie d’Hérode contre l’Eglise diffère ainsi de celle des juifs et de Saul de Tarse. D’une certaine façon, elle est aussi plus astucieuse, plus fine, plus intelligente. Car, tandis que dans sa haine, Saul pensait à une éradication de masse, Hérode pensait quant à lui que la force du mouvement tenait dans les hommes qui étaient à sa tête. Il ne pouvait bien sûr pas savoir que la Tête véritable de l’Eglise n’était pas humaine, mais divine. Cependant sa stratégie, reprise de nombreuses fois au cours des siècles, était efficace en ce qu’elle frappait peut-être davantage les esprits et portait un coup fort au moral des autres.

Les choses étant ainsi, on comprend mieux également le pourquoi de l’action du Seigneur envers Pierre. Son but était aussi de parler de façon ironique à Hérode, de lui montrer que le véritable chef de l’Eglise était Dieu Lui-même et que, quelle que soit l’intelligence et la finesse des plans destinés à la détruire, parce qu’Il est Dieu, Dieu aurait toujours les moyens de les déjouer et d’accomplir à travers elle et les hommes qu’Il a choisi les projets qu’Il a pour elle. La délivrance était aussi un message pour Pierre et l’Eglise. Elle soulignait le fait que, quelle que soit la force de la puissance qui s’oppose à la communauté, c’est Dieu et Dieu seul qui décidait de ce qui lui arrivait et du sort des hommes qu’Il avait choisi pour être Ses témoins et serviteurs.

Mort du roi Hérode Agrippa :

Hérode, manifestement, ne tira pas de ce vécu les leçons qu’il aurait pu apprendre. S’entêtant dans son orgueil et sa colère, il retourna sa vengeance contre les siens et, dans sa folie et son inconscience, se précipita lui-même au-devant de son jugement. Il est, d’une certaine façon, une image de l’antichrist qui doit venir. Alors que, comme Hérode, il sera pris, par les foules fascinées, pour un dieu, il ne prêtera aucune attention aux nombreux signes (et les foules séduites par lui avec) démontrant son infériorité par rapport à Dieu (enlèvement de l’Eglise, délivrances miraculeuses multiples du peuple de Dieu présent, jugements dans la nature extraordinaires...). C’est alors, comme Hérode, qu’il obtiendra ce qu’il aura recherché (et derrière lui Satan), une adoration des créatures semblable à celle reçue par Dieu qu’il connaîtra en un instant une fin misérable et juste, rappelant et démontrant ce qu’il est.

Que le Seigneur nous garde de nous attribuer quoi que ce soit de la gloire qui Lui revient à Lui seul. Agir ainsi, c’est être voleur, non des biens d’un homme, mais délit beaucoup plus grave, de ceux de Dieu, le Très-Haut et le Tout-puissant.

mardi 9 septembre 2008

Actes 12,5 à 19


Texte biblique

Pierre donc était gardé dans la prison ; et l’Eglise ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu. La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats ; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant : Lève–toi promptement ! Les chaînes tombèrent de ses mains. Et l’ange lui dit : Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi. L’ange lui dit encore : Enveloppe–toi de ton manteau, et suis–moi. Pierre sortit, et le suivit, ne sachant pas que ce qui se faisait par l’ange fût réel, et s’imaginant avoir une vision. Lorsqu’ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui mène à la ville, et qui s’ouvrit d’elle–même devant eux ; ils sortirent, et s’avancèrent dans une rue. Aussitôt l’ange quitta Pierre. Revenu à lui–même, Pierre dit : Je vois maintenant d’une manière certaine que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode et de tout ce que le peuple juif attendait. Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et priaient. Il frappa à la porte du vestibule, et une servante, nommée Rhode, s’approcha pour écouter. Elle reconnut la voix de Pierre ; et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était devant la porte. Ils lui dirent : Tu es folle. Mais elle affirma que la chose était ainsi. Et ils dirent: C’est son ange. Cependant Pierre continuait à frapper. Ils ouvrirent, et furent étonnés de le voir. Pierre, leur ayant de la main fait signe de se taire, leur raconta comment le Seigneur l’avait tiré de la prison, et il dit : Annoncez–le à Jacques et aux frères. Puis il sortit, et s’en alla dans un autre lieu. Quand il fit jour, les soldats furent dans une grande agitation, pour savoir ce que Pierre était devenu. Hérode, s’étant mis à sa recherche et ne l’ayant pas trouvé, interrogea les gardes, et donna l’ordre de les mener au supplice. Ensuite il descendit de la Judée à Césarée, pour y séjourner.

Réflexion

Délivrance de Pierre :

1. Circonstances

C’est alors qu’il était à la veille de comparaître devant Hérode, pendant la nuit, que, de façon miraculeuse, Pierre fut délivré par le Seigneur de sa prison. Deux remarques s’imposent sur le temps et l’état dans lequel se trouvait l’apôtre à ce moment :

- le temps : c’est dans les dernières heures précédant sa comparution que Pierre fut délivré. Tant qu’il reste du temps, il n’est jamais trop tard pour Dieu. Jusqu’au dernier moment, s’il le souhaite, Il a le pouvoir et les moyens d’agir pour faire sortir ses serviteurs de toutes les prisons et les faire échapper au sort apparemment inéluctable qui les attend. Dieu se plaît d’ailleurs souvent à agir de la sorte. Par là, Il confond ses ennemis et manifeste de façon plus éclatante Sa fidélité et Sa puissance envers les Siens.

- l’état de Pierre : on pourrait s’attendre dans la situation à trouver l’apôtre éveillé, soit inquiet, soit dans la prière, soit absorbé dans toutes sortes de réflexion. Il n’en est rien. Pierre, nous dit le texte, était endormi entre les deux soldats avec qui il était relié par des chaînes, état qui, s’il en est, prouve la paix profonde dans laquelle, intérieurement, il se trouvait.

Comment vivons-nous les moments d’angoisse et de pression forte dans lesquels nous pouvons nous trouver ? N’avons-nous pas parfois plus de mal à gérer les petites perturbations que les grandes ? Que le Seigneur nous donne en Lui la grâce de gérer nos vies à la lumière de ce qu’Il est ! Accorde-moi, ô Dieu, ce jour de demeurer en Toi, d’aimer Ta sainteté.

2. La délivrance

C’est d’une manière surnaturelle, par le moyen d’un ange, que le Seigneur, en réponse à la prière fervente de l’Eglise pour lui (v 5), fit sortir Pierre de la prison dans laquelle Hérode l’avait jeté. Leçons que nous pouvons retirer du récit que Luc nous en fait :

- 1ère leçon : la délivrance de Dieu pour Pierre intervient alors même que son sort semble scellé. Si humainement l’Eglise n’a aucun moyen physique de libérer Pierre, Dieu, témoigne le récit, n’est limité d’aucune manière par toutes les sécurités prises par les hommes pour retenir et garder prisonnier Son témoin. Un seul ange, et Pierre est délivré.

- 2ème leçon : la délivrance de Pierre s’accomplit pratiquement à l’insu de l’intéressé (Pierre pensait que ce qu’il vivait n’était pas réel) et de ceux qui le retenaient prisonnier. Le monde de Dieu n’est pas le nôtre. C’est un monde qui interpénètre le nôtre, mais qui échappe cependant, sauf miracle, complètement à nos sens et notre perception. Ce n’est pas parce qu’une chose ne nous est pas réelle qu’elle n’existe pas pour autant. Le caractère miraculeux de ce que Pierre va vivre s’arrêtera au moment même où la situation n’exigera plus l’utilisation d’un tel procédé. Pierre sorti, c’est au travers de sa matière grise que le Seigneur va l’aider à trouver ce qu’il convient de faire ensuite. Ce n’est que dans des situations extrêmes que Dieu utilise des moyens extrêmes. Dans la vie courante, les délivrances de Dieu et Sa protection nous sont assurées... même si nous n’en sommes pas toujours conscients.

- 3ème leçon : ce ne sont pas les hommes qui fixent le sort et le jour de la mort des témoins de Dieu ou de Ses serviteurs, mais Dieu Lui-même. Si Dieu a décidé que l’un de Ses enfants doit vivre et non mourir, Il le fera, quand bien même l’épée de la mort suspendue au-dessus de sa tête ne tiendrait qu’à un fil. Que le Seigneur nous rappelle que c’est Lui qui, d’abord, tient nos vies dans Ses mains et non quelque autorité que ce soit. C’est au jour où tu l’auras décidé que Tu me reprendras auprès de Toi. Puis-je, par Ton conseil, veiller à ne pas le hâter inutilement !

3. les suites

Les suites de la délivrance miraculeuse de Pierre ne furent pas les mêmes pour tous. Alors que celle-ci fut un sujet de joie et d’étonnement qui frisait l’incrédulité pour la partie de l’Eglise qui était réunie chez Marie, la mère de Marc, pour prier à ce sujet, elle fut tragique, pour les gardes chargés de la responsabilité de veiller sur le prisonnier. Nous pouvons retirer de ces suites plusieurs enseignements :

- concernant le lieu (la maison de Marie) vers lequel Pierre, aussitôt sorti, se rendit. Le choix de Pierre souligne le lien fort existant entre Pierre et cette maison. Le choix que nous faisons des premières personnes vers lesquelles nous nous rendons, après avoir vécu quelque chose de fort, d’important, soit pour le raconter, soit pour les retrouver, prouve que, parmi toutes celles que nous connaissons, ce sont indubitablement celles qui sont les plus proches de notre coeur. Un lien qui confirme ce que, d’ailleurs, beaucoup pensent au sujet de l’évangile écrit par Marc qui devrait son inspiration à Pierre.

- concernant l’attitude d’incrédulité des croyants réunis pour prier à l’annonce de la nouvelle de l’exaucement de leurs prières. Ne sommes-nous pas nous aussi dans ce danger, qui consiste à demander parfois même avec ferveur, sans croire que l’on va recevoir ? Ou de prier en oubliant que le Dieu que nous prions a une puissance et des moyens illimités, si bien que tout ce qui sort de l’ordinaire et du raisonnable nous paraît aussitôt suspect, extrême, fou ?

- concernant Hérode, sujet principal du chapitre : il souligne sa méchanceté et sa cruauté. Une certaine image de ce que pourrait être l’antichrist : un beau parleur séduisant (voir suite) mais, animé d’un fond cruel et impitoyable, capable des pires injustices et exactions.

lundi 8 septembre 2008

Actes 12,1 à 5


Texte biblique

Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l’Eglise, et il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. –C’était pendant les jours des pains sans levain. – Après l’avoir saisi et jeté en prison, il le mit sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l’intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Pierre donc était gardé dans la prison ; et l’Eglise ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu.

Réflexion

Persécution politique :

Après la persécution religieuse, c’est à la persécution politique, à l’instigation d’Hérode, que l’Eglise dut faire face. Le martyr de la persécution religieuse eut pour visage, Etienne, exécuté par lapidation. Le visage du martyr de la persécution politique prit les traits de celui de Jacques, frère de Jean, tué par l’épée. Le compte-rendu par Luc dans le livre des Actes, livre qui relate les origines et les premières années de la vie de l’Eglise, de ces deux sources d’opposition auxquelles l’Eglise dut faire face est un sombre présage pour l’avenir de ce qui attend l’Eglise et de la nature des forces qui lui seront hostiles. A maintes reprises, l’Eglise en fera, et en fait encore aujourd’hui, l’expérience. L’Eglise doit ainsi apprendre que le monde dans lequel elle vit est un monde ennemi. Elle doit savoir qu’ici bas aucune des puissances qui agissent dans le monde (qu’elle soit politique ou religieuse) ne lui est favorable. Selon le cas, elle doit faire face dans son témoignage soit à l’opposition de l’une, soit à l’opposition de l’autre, soit encore, comme ce fut le cas pour Jésus, à une coalition des deux (à l’alliance du trône et l’autel, de l’épée et du goupillon).

Il nous est nécessaire, à nous qui aujourd’hui vivons en période de paix, de ne pas l’oublier. Cette paix est temporaire et doit être uniquement considérée comme localisée et une parenthèse dans l’histoire. La règle générale et la réalité dominante sont que, de façon permanente et générale, l’Eglise de Jésus- Christ a, tout au long de l’histoire, toujours dû faire face à l’opposition des forces d’en-bas. Que le Seigneur nous rappelle chaque jour que nous sommes d’abord dans ce monde étrangers et voyageurs.

dimanche 7 septembre 2008

Actes 11,27 à 30


Texte biblique

En ce temps–là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. L’un d’eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude. Les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. Ils le firent parvenir aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul.

Réflexion

Entraide :

Un autre aspect des bienfaits de la venue de Barnabas et Saul à Antioche et de leur intégration dans l’église nouvellement née dans cette ville se trouve dans le lien que leur présence a créé entre la communauté mère de Jérusalem, essentiellement juive, et la nouvelle église païenne dans ses origines. La présence de ces deux envoyés valide le fait qu’en Christ, comme le développera Paul plus tard, il n’y a plus de séparation due aux origines entre ceux qui appartiennent à Christ. Tous, en Lui, sont un : Gal 3,28.

La réalité de ce lien spirituel, créé par la présence des deux frères sur place, va être mise davantage en évidence encore à l’occasion d’une famine survenant sur toute la terre. Les frères de la Judée étant, semble-t-il, davantage éprouvés que ceux d’Antioche, il fut décidé qu’une aide matérielle leur soit apportée de leur part : une façon, comme le dira Paul plus tard, pour les chrétiens d’origine païenne de rendre à leurs frères juifs les bienfaits que, sur le plan spirituel, ils ont reçu d’eux. Barnabas et Saul étant les envoyés de la communauté juive, c’est, fut-il aussi décidé, par eux que le don de la communauté d’Antioche leur sera envoyé, démarche qui, de manière pratique, symbolise bien le lien, l’entraide et la bénédiction mutuelle existant entre les deux communautés.

Veillons ainsi à ne pas oublier tout ce que nous recevons des autres dans la foi. Ne soyons pas ingrats, mais, dès que la possibilité nous est donnée, agissons de manière à rendre, d’une façon ou d’une autre, aux autres un peu des bienfaits dont nous avons été l’objet de leur part.